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Quel Imperator de la communication, ce Napoléon Bonaparte, inventeur de la publicité et autres fake news avant l’heure, lui qui disait « Je redoute 3 journaux plus que 100.000 baïonnettes » et « La bonne politique est de faire croire aux peuples qu’ils sont libres. » !
Les images photoshoppées, c’est déjà lui, qui dictait aux peintres de sa Cour la forme et le contenu des toiles qu’il leur commandait, et qui écrivait dans une lettre à Daru en 1805 : « Mon intention est de tourner spécialement les arts vers des sujets qui tendraient à perpétuer le souvenir de ce qui s’est fait depuis quinze ans. ».
Les talonnettes de Sarkozy, encore lui, pour faire bonne figure aux côtés de sa Joséphine et de ses Maréchaux ! Comme il le dit lui-même : « Ce que je cherche avant tout, c’est la grandeur. Ce qui est grand est toujours beau. »
Le Mythe Errant, lui encore ! « La vérité historique est souvent une fable convenue. »
« Moi présidant, à vie, Consul’e-dise », re-lui !
La guerre-éclair, encore lui qui disait « La force d’une armée, comme la quantité de mouvement en mécanique, s’évalue par la masse multipliée par la vitesse » (avec quel cynisme nos amis d’outre-Rhin ont volé, depuis, la paternité de cette « Blitzkrieg » à nos dépens) !
Jusqu’à l’erreur fatale d’avoir les yeux plus gros que le ventre en s’attaquant à la Russie après avoir cherché à l’endormir, pour rendre son Empire millénaire, encore et toujours lui !
Quel culot, aussi !
N’importe qui serait devenu la risée du tout Paris si on avait appris que sa Joséphine fricotait à gauche et à droite pour s’étendre sous d’autres dards, se satisfaisant à l’occasion d’un grognard. Mais Napoléon, même pas peur, il n’a pas hésité à faire de son bicorne sa marque de fabrique. Fabrique de quoi ? Ça, l’histoire a jeté un discret mouchoir dessus, que nous nous garderons par pudeur de soulever.
Que dire aussi de l’aplomb dont il fit preuve pour oser péninsulter les Ibériques en prétendant leur imposer ses propres règles de la corrida, avec ses picadors à baïonnettes et ses matadors à grenaille ou à boulet rouge. Et contrairement à celle de ses grognards, il ne se contentait pas de la pincer, l’oreille des patriotes espagnols, avant de les servir en tapas.
A force de la provoquer, quelle chance insensée !
Lors d’une escapade où on envoya promener ce garnement avec sa garnison en Égypte, pour l’éloigner des discussions sérieuses entre grandes personnes à la Capitale, il envoie un de ses corniauds aux Champollions (même pas foutu de retenir le nom, le gars :cham-pi-gnons, c’est pourtant pas bien compliqué !) au milieu des dunes, histoire de le bizuter.
Et voilà-t-y pas que le bougre trébuche sur un gros caillou, tout abîmé et couvert de poussière. Il le frotte et… – non, pas de génie, ça c’est pas pour les lampistes – mais sous sa gangue de poussière se révèle la mythique pierre de Rosette (avant qu’elle ne se fasse un nom dans les meilleures charcuteries lyonnaises, parce qu’on s’égare dans les sables, là, mais n’oublions pas de rester fidèles à la bonne vieille tradition gastronomique française) – pierre de Rosette donc, qui lui permet de déchiffrer l’écriture hiéroglyphique multi-millénaire, rien que ça !
Et quel panache dans les formules de ce pionnier de la communication (et, hélas, aussi des tueries) de masse ! « Du haut de ces pyramides quarante siècles vous contemplent », c’est quand même plus stylé que le bling-bling « Si a cinquante ans t’as pas de Rolex… » de Séguéla, notre roitelet de la pub contemporain !
Alors, quel résumé plus fidèle et plus pompeux de sa vie que celui qu’il fait lui-même :
« L’infortune est la sage-femme du génie »
« Le meilleur moyen de tenir sa parole est de ne jamais la donner. »
« L’homme n’a pas d’amis. C’est son bonheur qui en a. »
« Les hommes sont comme les chiffres : ils n’acquièrent de valeur que par leur position. »
« Le commerce unit les hommes, tout ce qui les unit les coalise, le commerce est donc essentiellement nuisible à l’autorité. »
« Notre ridicule défaut national est de n’avoir pas de plus grand ennemi de nos succès et de notre gloire que nous-mêmes. »
Pour conclure par :
« Je ne voudrais pas être à la place de Dieu : c’est un cul-de-sac ! »
« Du sublime au ridicule, il n’y a qu’un pas. »
« Quel roman que ma vie ! »