Déflagrants d’élire

Retenez votre souffle, jusqu’à ce que le soufflé ne retombe ou que la fédération ne déflagre.

D-9 avant le D-Day, le 5 novembre ! Jour D comme Décisif, entre Donald ou Démocratie. 

L’Amérique est dans tous ses États ! 50 États d’âmes et autant de nuances d’aigris, de républicains quiets ou de paniqués des bancs démocrates. Ils recouvrent leur façade encore du même drapeau – le fameux stars & stripes – mais s’affrontent en fichant sur leur pelouse des pancartes au nom de leur poulain respectif, soit l’âne démocrate, soit l’éléphant républicain (celui qui balance sa Trump entre ses défenses anti-migrants).

– o –

Un océan nous sépare de cette usine à gaz électorale si alambiquée, aussi incompréhensible pour nous – minauds d’hier restés dans notre « vieille Europe » – que les règles du base-ball, ou cette croyance folle que la libre détention de fusils d’assaut puisse contribuer à notre sécurité !

Candides et perplexes, nous peinons à suivre Kamala, Donald et leurs doublures respectives,  qui labourent le pays en jets privés à la vitesse d’un faisceau laser, en brassant à tout va des millions de voix, des  milliards de dollars et des centaines de milliards de mots. Des mots rageurs, des mots graphes ou obscènes, déversés en torrents furieux, bouillonnants, qui courent dans les tuyaux sous pression des réseaux sociaux, et giclent en fils d’actualité incendiaires continus qui éclaboussent les cerveaux des rivés à leur écran. 

Tout le monde se moque bien de qui va remporter le plus de suffrages ! Hillary Clinton a eu beau avoir près de 3 millions de voix de plus que Donald Trump en 2016, il lui a subtilisé la victoire en faisant la différence dans quelques « swing States » stratégiques, grâce à une des premières campagnes ou les « frappes chirurgicales » via internet et les réseaux sociaux ont eu plus d’influence que les médias traditionnels (presse, télé, radio). C’est dans ces sept « Etats-pivot » (l’Arizona, la Caroline du Nord, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Pennsylvanie et le Wisconsin) que se déroule le combat de chiffonniers qui compte, la bagarre de rue à mains nues où on ne fait pas de quartier ! 

« Gangs of New York », le débat politique américain version pile
… et version face

Se tenant péniblement debout sur le tatami, le vieux Joe a joué un drôle de tour à son adversaire qui le pétrissait d’invectives et d’injures, en s’esquivant juste avant le gong. Il laisse Donald pris dans son élan, gesticulant et vociférant en pleine campagne contre un épouvantail… Et voilà qu’une jeune et fringante Kamala surgit dans son dos, et ne rate jamais une occasion de lui signifier que c’est lui désormais, qui est en ballot âge.

Comment un canard si ridicule, plombé par les scandales, le tintamarre des casseroles qui lui collent à l’arrière-train et l’ineptie de ses gesticulations en public peut-il tenir la dragée haute à Kamala ? Il est vrai qu’en tant que vice-présidente, cette dernière était restée transparente, quasiment invisible dans l’ombre de Joe Biden pendant les 4 ans de sa présidence, avant qu’il ne dévisse dans les sondages et se retrouve obligé de mettre sa « vice » en avant. Mais avec quel brio elle a pris les rênes et regonflé les voiles de sa campagne express ! Son comité de soutien casse la baraque tout en casant le Barack au milieu d’une Voie Lactée de stars planétaires : Taylor Swift, Beyoncé, Bruce Springsteen, Billie Eilish, Lizzo, Alyssa Milano, Jamie Lee Curtis…

Si quelqu’un a une quelconque influence sur Mariah Carey, pitié, demandez-lui de NE SURTOUT PAS ANNONCER SON SOUTIEN A KAMALA.  Son « All I want for Christmas is youuuuuuu ! » lancinant risque de faire fuir tout électeur potentiel, et au-delà, toute forme de vie qui possède une ouïe, des coyotes de l’Arizona aux orignaux de Pennsylvanie.

Et le Joker, ce clown triste de Donald, malgré la litanie des scandales de ses plus fidèles soutiens, continue à grignoter des voix dans les sondages !  Le côté obscur de sa force, c’est qu’avec lui, plus c’est gros et plus ça passe au lieu de lasser ! Une des dernières affaires en date (c’est difficile de rester à la page – la page en question étant le plus souvent la chronique judiciaire) concerne Rudy Giuliani. L’ancien maire de New-York doit faire ses fonds de tiroir, le pauvre (on parle d’un appartement à Manhattan, d’une Mercedes SL500, montres de luxe, bijoux, quelle misère !) pour payer 148 millions de dollars à deux agentes électorales de Géorgie qu’il avait diffamées en participant à la meute des partisans de Trump dans l’affligeante campagne de contestation des résultats de l’élection de 2020, dont le point d’orgue avait été l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021.

Les plus emblématiques représentants de l’Etat… d’hébriété au Capitole, le 6 janvier 2021,
ce jour où la démocratie américaine a failli y capituler

Dans une ambiance aussi électrique, faut-il s’étonner qu’Elon Musk déboule à fond de train, pied au plancher, pour dérouler le tapis vert à l’aspirant tyran, et exploser le mur du çon ? De Malcolm il n’aura retenu que la dernière lettre, le X, et pour ce mégalomaniaque, « toujours plus, même en pire ! » est la seule condition sine Qanon[i].

Est-ce le brillant César Catilina du Megalopolis de Coppola qui a inspiré les nouvelles ambitions politiques d’Elon Musk ? Ou l’inverse ? Saura-t-il éviter le pas de trop dans le vide ?

Et chaque fois qu’une de ces organisations sulfureuses pro-Trump dépasse la ligne blanche, comme ces derniers jours la fondation Heritage[ii] (ce « stink tank » qui sent la naphtaline à plein nez) il prétend ne plus la connaître, larguant derrière lui ces boosters dans sa campagne comme les étages de propulsion des fusées Starship que son récent supporter ambitionne de lancer vers la Lune et Mars.

Le métavers, c’est pour nous la mettre à l’envers ?

Il nous reste à espérer que quelques milliers d’électeurs indécis dans 7 « swing states » saupoudrés à travers le continent nord-américain auront la clairvoyance de réexpédier toute cette clique hétéroclite et son ex-tête des States dans les poubelles de l’histoire, dont ils n’auraient jamais dû sortir, même pour contribuer au décor et à l’ambiance kitch d’Halloween.

En fusée, en feu d’artifice ou en suppositoire ? Peu me chaut, amis Ricains, faites-en à votre guise !

Make America Good After all !


… Rien ne va plus !

Évidemment
Mérite, talent
On en rit encore
C’est des bêtises
Pour les manants
Pas pour gouvernants

Y a comme un coup à faire pour nous

Pas assumer l’ampleur du trou

Et la colère qui nous suit partout

Y a des balances qui disent beaucoup

Plus que tous les mots qu’on dévoie

Eléments d’langage

Qui tiennent lieu de voix

Vous aurez reconnu cet animal préhistorique à sang froid, à la cuirasse épaisse et aux griffes acérées qui a réapparu sur nos écrans le temps d’une pandémie, et qui va rejoindre les oubliettes de l’évolution sans tarder. L’autre, c’est le pangolin

Évidemment

Vos vies d’avant

On les dévore

A grand renfort

D’amas d’argent

Évidemment

Mérite, talent

On en rit encore

C’est des bêtises

Pour les manants

Pas pour gouvernants

Bon, d’accord, sur le Mont Olympe, ce serait plutôt Zeus qui serait allé se faire voir chez les Grecs, mais à Rome, son pseudo, c’est bien Jupiter
(d’après une tapisserie de la Manu’facture des Gobe-l’un)

Rincés, sur la paille, c’est pour vous !

On vous laisse fatigue et dégoût

A quoi ça sert de s’montrer partout ?

On garde la luxure pour nous

Une retraite au soleil, au bout

Qui n’change rien, possède tout

Et videment

Médicament ?

On flambe encore

A grand renfort

D’médailles d’argent

No comment !

Et videment

Léviathan[i]

On frime encore,

La flamme attise,

Comme des enfants

Mais pas pour longtemps

Pas pour longtemps…

Cette mise en Seine était tellement ébouriffante
que certains ne savaient plus où donner de la tête…

Les Jeux sont Fête…

Quand je s’rai grand j’ s’rai Duplantis
Ou bien Marchand en grand bassin
En attendant je me déguise
C’est vrai
Que tous les costumes me vont bien
Le rouge, le bleu, l’argent, sillage noir
De toutes les couleurs, Seine miroir
De Gaga à Nakamura

Quand je s’rai grand j’ s’rai Duplantis[i]

Ou bien Marchand[ii] en grand bassin

En attendant je me déguise

C’est vrai

Que tous les costumes me vont bien

Le rouge, le bleu, l’argent, sillage noir

De toutes les couleurs, Seine miroir

De Gaga à Nakamura

« Ouvre la porte, t’as la pookie dans l’side »…
un grand coup de vent pour dépoussiérer un folklore naphtaliné

Alors comme ça qu’est-ce que je vaux

A l’or comme ça qu’est-ce que J.O.

J’voudrais avoir leur cardio

J’voudrais avoir leur cardio

C’est comme ça que sont les Jeux

C’est comme ça que sont nos Jeux

Faudrait booster mon chrono

Faudrait booster mon chrono

Leon Marchand risque l’entorse à force de soulever de la fonte (eh oui, il y en a aussi dans les breloques offertes aux abonnés des podiums olympiques, et elle vient de la Tour Eiffel !)
Photo by Oli SCARFF / AFP

Peut-êtr’ qu’un jour ça s’ra facile
Enfin ils m’verront comme je suis
Oui mais
En attendant moi je défile
C’est vrai
Je mets des robes, j’vis sur un fil
Je pleure, je ris, j’ai peur, envie je sais
De toutes les couleurs j’garde espoir

À qui la faute ? Je suis l’une et l’autre
Doubles Jeux
À qui la faute ? Je suis l’un et l’autre

Une cérémonie bien cavalière pour entrer en Seine, aux J.O. de Paris 2024 – le 26 juillet.
REUTERS/Adnan Abidi

C’est la magie des J.O.

C’est la magie des J.O.
C’est comme ça qu’est-ce que j’y peux

C’est comme ça que sont les Jeux

J’voudrais croire que l’monde est beau
J’voudrais croire que l’monde est beau

Alors comme ça qu’est-ce que je vaux

A l’or comme ça qu’est-ce que J.O.

Tous ensemble sur la photo
Tous ensemble sur la photo

C’est par ce clin d’oeil à l’athlète turc Yusuf Dikeç (médaillé d’argent aux épreuves par équipe mixte de tir au pistolet à air comprimé à 10 m) qu’Armand Duplantis à célébré son nouveau record du monde de saut à la perche, à 6,25m

Quand je s’rai grand quoi qu’on médise

J’srai Marchand dans un grand bassin (faudrait booster mon chrono)

En attendant je me déguise

En Schtroumpf nu dans ma salle de bains

C’est la magie des J.O.

C’est la magie des J.O.
C’est comme ça qu’est-ce que j’y peux

C’est comme ça que sont les Jeux

Tous ensemble sur la photo
Tous ensemble sur la photo

Qui n’apprécie pas ce plateau de fr’hommage, riche de bleu,
et de toutes les couleurs de l’arc en ciel ?

C’est comme ça qu’est-ce que j’y peux

C’est comme ça que sont les Jeux

Une flamme qui illumine les lieux

Une flamme qui illumine les cieux

Quand je s’rai grand j’s’rai Duplantis

Un grand Nous qui sublime les Je

Un grand Nous qui sublime les Jeux

Ouuh !

Pour faire mentir l’adage : « Il n’y a pas de fumée sans feu ». Et si !
Impossible n’est pas français !

Les « je » entrent dans lobe-Seine

« Fluctuat nec mergitur ». Quand les illusions du «Grand Soir » du 7 juillet se noient dans les méandres et la médiocrité des vanités et des rancœurs tribales, n’y aurait-il plus que cette devise – exhumée des tréfonds de l’antiquité – qui redonnerait des couleurs à l’espoir ? Ce n’est clairement pas Outre-Atlantique que cet adage va ranimer un espoir bien mal en point, dans une campagne électorale qui s’annonce glaçante : « Winter is coming ! »

Encore un accroc dans la préparation des JO : les maîtres-nageurs n’ont pas réussi à éviter deux noyades – pardon, il paraît qu’on s’attendait à deux « naïades » – dans la Seine : après Amélie Oudéa-Castéra, dont le discours décousu à l’issue de sa glissade dans les eaux troubles fait craindre le pire sur la contamination du fleuve par les fameuses bactéries « mangeuses de cerveau », c’est Anne Hidalgo qui a plongé à son tour. Elle ambitionnait d’inverser le cours de l’histoire mais elle n’aura réussi qu’à retourner une toute petite phrase : la Maire se jette dans le fleuve.

Et les courants et les miasmes qu’elles ont bravés ne sont que pécadilles à côté de ceux auxquels va devoir faire face Yaël Braun-Pivet après son nouveau plongeon depuis le perchoir dans le marigot de la dés-Assemblée Nationale.

« Fluctuat nec mergitur »[i]. Quand les illusions du «Grand Soir » du 7 juillet se noient dans les méandres et la médiocrité des vanités et des rancœurs tribales, n’y aurait-il plus que cette devise – exhumée des tréfonds de l’antiquité – qui redonnerait des couleurs à l’espoir ?

Deux ans déjà depuis ces primaires de notre côté de l’Atlantique…
c’est tellement loin déjà, et pourtant, est-ce que ça a vraiment changé ?
Rappelez-vous, en septembre 2021 : En primaires aussi, c’est la rentrée

« Fluctuat nec mergitur », ce n’est clairement pas Outre-Atlantique que cet adage va ranimer un espoir bien mal en point, dans une campagne électorale qui s’annonce glaçante : « Winter is coming ! »[ii].

« Un bulletin de vote est plus fort qu’une balle de fusil » avait dit Abraham Lincoln, qui survécut à la noyade des 4 millions de bulletins portés sur son nom lors de ses 2 victoires – les premières pour un Républicain ! – aux présidentielles des Etats-Unis (en 1860 et 1864), à la Guerre de Sécession, avant de croiser la trajectoire de la balle qui l’arrêtera.

Même dans ce domaine, Donald Trump est capable de passer à côté de la réussite prestigieuse de ses glorieux ancêtres. « Mais comment un tel bonimenteur fauche-t-on ? » se demande la mort (ce qui montre bien au passage qu’elle ne le tient pas en grande estime).

Dans la cour de récréation des Primaires, il aime tellement jouer avec le feu – se posant en Grand défenseur de la NRA, le puissant lobby des armes – qu’il ne pouvait pas rêver meilleur renvoi d’ascenseur d’un de ces fous de la gachette pour rentrer dans la légende ! Il avait chauffé les bals à blancs, les avait poussés à bout, pourtant. Mais non, encore raté, d’un lobe, d’un cheveu, mais raté ! Ce fou de balles américain avait une chance de terminer en beauté, avec son Super-Bol, en donneur de leçons paradant sur l’estrade au milieu d’une foule de receveurs prêts à boire ses outrances, mais au final il n’a hérité que d’une éraflure au casque et d’un ridicule pansement, drapeau blanc qu’il arbore sur le pavillon.

D’aucuns ne se seraient pas remis d’un tel pied de nez du destin, mais lui sait reprendre la balle au bond – la brute et le truand – comme personne : C’est Dieu qui l’aurait « sauvé » !

Mais Dieu, devant des millions de témoins atterrés, vient précisément de lui refuser un bouquet final mythique, en lui mettant un vent d’anthologie, un vent supersonique, en lui murmurant à l’oreille, d’un cheveu : « you are fired ! »[iii]. Comment lui en vouloir, au Tout-Puissant, qui repousse depuis des années cette échéance inéluctable, appréhendant probablement de se fader des siècles de procédures avec les escouades de baveux véreux de cet escroc notoire, sur la taille du chaudron, la température de l’huile et l’origine ethnique des diablotins qui lui titilleront le postérieur à coups de fourches caudines.

« C’est Dieu qui m’a sauvé ! », rien que ça ! C’est franchement l’excuse la plus outrancière qu’ait pu trouver un looser qui vient de se faire sèchement claquer la porte de Saint Pierre au nez !

Et pendant ce temps, à l’autre bout du Monde, au pays des extrêmes, celui des Intouchables et des Maharadjahs, l’obscène s’étale de tout son long, pour atteindre des sommets et toucher le fond, en même temps. Figurez-vous que les familles Ambani et Merchant[iv]  ont marié leurs deux rejetons ! Vous n’avez pas eu le carton – pardon, le lingot – d’invitation ? Ils les ont mariés, donc, dans une superproduction monstre de Bollywood qui pourrait s’intituler :

« Bombay’sés des Richous », le re-Bond de l’argent à plus de 7 zéros !

Un budget estimé à plus de 600.000.000 euros pour plus de 4 mois de festivités démesurées… C’est un concours des « plus de » : de dîners princiers, de pinces-fesses en or et de croisières sur des rivières de diamants, de concerts privés de Rihanna et Justin Bieber, de guest stars comme Hillary Clinton, le premier ministre Narendra Modi, Tony Blair… et aussi Boris Johnson et les sœurs Kardashian (oui ben pour eux aussi, le mariage c’est « pour le meilleur et pour le pire ») !

Plaie d’argent n’est pas mortelle ?

A force de creuser, encore et encore, le gouffre béant entre ces 2500 milliardaires sur la planète (dont les 10 premiers, à eux seuls, accaparent près de 1600 milliards de dollars) et leurs milliards de sœurs et frères qui ont du mal à boucler leurs fins de mois, de semaine ou parfois de journée, le risque que la plaie finisse par s’infecter, que l’abcès purulent éclate, que le cancer déploie ses métastases grandit de jour en jour…

Et avec l’étalage impudique en continu des réseaux sociaux – des extrêmes de la richesse comme de la pauvreté – nous ne pourrons pas prétendre que « nous ne savions pas ».

C’était déjà, en octobre 2022 : La mer, qu’on voit tancer, le long des golfs si chers

[ii] « Winter is coming ! » est le titre du premier épisode de la série Game of Thrones. L’expression annonce la menace de l’arrivée des terribles « Marcheurs Blancs » sur le Royaume de Westeros depuis les territoires sauvages au-delà du Mur du Nord. Des « marcheurs blancs » qui menacent d’envahir le siège du pouvoir, ça ne vous évoque pas quelque chose ?

[iv] Les familles Ambani et Merchant font partie du « groupe de tête » du classement des 169 milliardaires indiens, la première à la tête du conglomérat Reliance qui domine l’industrie pétrochimique, et la seconde qui possède une entreprise pharmaceutique florissante.

Sinistral Gagnant

Mais de voir leur score s’envoler aussi haut
Arrache des cris d’effroi même aux oiseaux
Te raconter, enfin, qu’il faut aimer la vie
L’aimer même si le temps est assassin et emporte avec lui
Les illusions des votants…
Et sinistral gagnant !

A les voir sur les bancs, de Bourbon[i] triomphants

Je regarde les gens, tant qu’y en a

Regretter le bon temps, qui est mort ou qui reviendra

En serrant dans mon cœur ma vie d’avant

Je les vois nous traiter comme des pigeons idiots

Maquiller leur rictus de fachos

Entendre leurs rires gras qui salissent les murs

Du vivre ensemble qui se fissure

Tik Tok conte la story de Jordan le héros 

Aux beaux pec’s fabuleux, c’est pas beau en dessous !

Cul-de-sac et Loto, politique à deux sous 

C’est Sinistral gagnant !

A pleurer sous la pluie, plus qu’cinq heures avant ça 

Et regarder la vie, tant qu’y en a

Ils crachent sur l’ébène, dans ce second tour d’ivoire

Leur monde rassi’ste avarié je ne veux pas y croire

Et sauter dans le vide, juste pour essayer

Bousiller la patrie, vous le voulez ?

Et entendre leur rire, avec des larmes amères

Régresser et repartir en arrière 

Te raconter surtout les souffrances et les Pen d’un temps qu’on croyait hier

RN[ii] qui s’dit Père Noël, « fake news » mais vrai calvaire

Sauter les pieds devant…

C’est sinistral gagnant !

A m’asseoir sur un banc, cinq minutes avec toi,

Regarder le soleil qui s’en va

Te parler du bon temps, qui est mort et je ne m’y résous 

Te dire que les méchants, c’est pas nous

Si on s’doit de faire barrage, c’est parc’qu’en ouvrant les yeux

On pourrait retrouver un destin heureux

Mais de voir leur score s’envoler aussi haut

Arrache des cris d’effroi même aux oiseaux

Te raconter, enfin, qu’il faut aimer la vie

L’aimer même si le temps est assassin et emporte avec lui

Les illusions des votants

Et sinistral gagnant !

Et sinistral gagnant !

Rappelez-vous l’article du 10 juillet 2021, « les trouples de l’élection, déjà ou encore ? » : https://www.lekfarddchaine.com/les-trouples-de-lelection-deja-ou-encore/

Pattes de mouche du Kfard :

Le Barde est là

Rassurez-vous, ayez confiance, le barde est là, et avec cet Assurancetourix, vous serez – à nouveau – enfin en sécurité.
En sécurité dans le village des irréductibles, protégés par lapalissade de l’invasion de ces légions de barbares opportunistes qui viennent nous voler nos déficits abyssaux, notre taux de croissance anémique, notre taux de prélèvements obligatoires – pour lequel nous sommes médaille d’or olympique incontestée (ce sera déjà ça de pris) !

Circulez, il n’y a rien à voir ! Le match est plié, on vous dit !

A plus de 30% d’intentions de votes dans les sondages, il ne touche plus terre, Jordan Air’N, il est carrément en lévitation, dans la perspective d’un triomphe rondement mené pour les élections européennes.

Léviter, ça le connait : des semaines qu’il fait l’anguille pour l’éviter, le moindre débat avec tout ce menu fretin qui ne parvient même pas à lui chatouiller les chevilles (tout juste bons pour une fish-pédicure, ces alevins même pas à même de lui faire du sushi !). La Valérie, ça y est, il l’a reléguée en 2e division. Et ce Raphaël, le nouveau nom de la Rose, clopine toujours derrière la poussive locomotive de Renaissance, qui lui bloque la voie en lui crachant ses écrans de fumée dans la tronche.

L’éviter aussi, la question du journaleux qui ne sait pas se contenter de la bonne parole dispensée avec condescendance. Une fois son baratin tartiné, il se débine prestement de la conférence, laissant son directeur de campagne assurer le service après vent.

Rassurez-vous, ayez confiance, le barde est là, et avec cet Assurancetourix, vous serez – à nouveau – enfin en sécurité.

En sécurité dans le village des irréductibles, protégés par lapalissade de l’invasion de ces légions de barbares opportunistes qui viennent nous voler nos déficits abyssaux, notre taux de croissance anémique, notre taux de prélèvements obligatoires – pour lequel nous sommes médaille d’or olympique incontestée (ce sera déjà ça de pris) !

En sécurité avec un chef qui, contrairement à ses adversaires besogneux et surinvestis, saura se préserver d’une surcharge de travail qui pourrait nuire à sa concentration et sa mobilisation sur les intérêts vitaux de la Gaule, pardon mon Général, vous m’aurez compris : de la France ! Comme il a su le démontrer dans le cadre de ses nombreux mandats, il sait soigneusement éviter le risque de surmenage, avec une place de bon dernier sur tous les indicateurs d’assiduité au Parlement Européen depuis 2019 : participation aux séances plénières, nombre de rapports, participations aux délégations et commissions (ça lui a d’ailleurs valu le surnom de « Bard-est-pas-la » dans les coulisses du Parlement). Mais rassurez-vous, comme l’Europe est vraiment sa priorité, il met un point d’honneur à faire encore mieux pour ses autres mandats : en tant que conseiller régional d’Ile de France, il a réussi l’exploit d’atteindre 100% d’absences au 1e semestre 2022 (attention, toutes justifiées, sans doute par un mot de sa marraine Marine). Au 2e semestre il a été victime d’un coup de mou – mais qui oserait lui jeter la première pierre ? tout héros qu’il est, il n’en reste pas moins homme – et sa performance a chuté à 60% d’absentéisme seulement.

En sécurité autour du banquet traditionnel, où, prenant place autour d’Obélix, on simule la concorde. Où la cervoise coule à flots et où on se passe, entre vrais hommes pendant que les femmes s’affairent en cuisine, le plat copieusement garni pour se bâfrer de sangliers rôtis à la broche sur des brasiers de charbon. Comme au bon vieux temps où les excès d’alcool et autres addictions, les dégâts criminels des discriminations de ce Gérard tantôt grivois, tantôt gaulois,  étaient exhibés de par Dieu et Jupiter comme des trophées de notre fierté nationale.

Dans notre coma éthylique et éthique, nous vivions une illusion idyllique, insouciants du risque imminent d’épuisement des ressources la planète, de l’addition qu’il va bien falloir régler à un moment, sur les montagnes de dettes ou de gaz à effet de serre que nous continuons à accumuler de façon exponentielle.

En sécurité avec cet oiseux fâcheux, qui nous sifflote un lancinant R Niais, torturant sa lyre en invoquant la nostalgie des fanfares martiales passées – c’est son Idéfix. C’est pourtant simple, vous n’avez qu’à faire comme si vous ne saviez pas, comme lui !  Remarquez, lui a une bonne excuse : à 28 ans, et un « niveau » licence de géographie (les études, encore un obstacle qu’il a su éviter avec brio, en n’allant pas jusqu’au diplôme, « tellement il était surbooké » par son absentéisme), il peut lui arriver de se Trumper parfois. Il vient d’apprendre à lyre, et il est déjà finaliste de « The Choice » !

Il suffit de fermer les deux yeux et hop ! Plus de problème !

Le patriarche Jean-Marie Agecanonix avait traçé la voie en en fermant un, mais Jordan, lui, ose tout : il ferme les deux tout en appuyant sur le champignon, tous schuss vers le précipice de l’aveuglement 2.0 !

Dooooooormez traaaaaaanquilles, aaaaaaaaayez confiaaaaaaaance, le baaaaaarde est là !

… MAIS NON ! ARRETEZ DE DECONNER ! REVEILLEZ-VOUS !

Glissez votre bulletin dans l’urne le 9 juin, pour qu’Assurancetourix soit ficelé et bâillonné, sa satanée lyre neutralisée, et que la cacophonie et la zizanie entre villageois qu’il attise laissent sa chance à l’Ode à la Joie[i] !


Le gazouillis des réseaux zoziaux…

Une hirondelle n’annonce peut-être pas le printemps, mais elle ne se contente pas de gazouiller : à elle seule, elle maîtrise toutes les nuances pour ramager, triduler, trisser ou truisotter en polyglotte. La chouette et le cygne peuvent se partager des lamentations sans avoir à interposer un mur entre eux. Même une bécasse peut crouler et une cigogne craquer sans que rien ne s’écroule, un canard se faire rabattre le caquet sans pour autant prendre la mouche !

« Cui cui, tweet, tweet… »

Tendez l’oreille !

Mais si, vous pouvez entendre ! Mettez-y un peu du vôtre, diantre !

Vous avez le nez collé sur votre écran, mais vos oreilles, elles, même si elles ne sont pas décollées, restent disponibles… pour peu que vous n’y ayez pas vissé bien serré une paire d’Ipods, histoire de fermer définitivement les écoutilles de votre bulle digitale, ce technococon qui porte si bien son nom !

Vous les entendez bien comme moi, ces trilles stridentes ? 

Elles nous vrillent les tympans depuis l’autre côté de la Méditerranée, depuis cette Terre qui fût Sainte avant d’être ceinte. Mais pourquoi s’égosillent-ils ainsi, ces Palestiniens, à hurler à la mort ?

Séquence nostalgie : un des premiers dessins du Kfard…extrait de « la Colombe et le Rameau », sur l’air de la Corrida du grand Francis

Ils ne pourraient pas tout simplement prendre leur envol, accompagner les cigognes dans leur migration et venir se joindre aux volées de perruches qui piaillent tout près de nous,

depuis le rebord de nos multiples fenêtres sensément ouvertes sur le monde, superposées en mille-feuilles sur nos écrans dont elles débordent,

ou perchés en grappes grouillantes sur le fil continu des informations qui déroulent leur litanie du pire et du encore plus pire ?

A l’affût d’un doux gazouillis, resterons-nous insensibles aux terribles cris de souffrance des Gazaouis, cloués au sol sous le cliquetis des chenilles, le fracas des bombes et la menace des faucons ?

Continuerons-nous à faire les autruches, la tête enfouie et les ouïes ensablées ? Faudra-t-il attendre la mélopée des lamentations des cygnes du destin, des croassements lugubres des corbeaux ou le requiem des hululements des hiboux de la nuit des temps ?

Nous restons là, avachis comme des oies gavées de ces métavers qui s’évertuent à se tortiller entre deux prises de bec sur les chênes d’information. Et de modernes Nérons cendrés autant qu’incendiaires, dressés sur leurs échasses censées les propulser vers les étoiles, au milieu des décombres encore fumants du nid jadis accueillant, viennent nous déposer cette piteuse pitance directement dans nos gosiers Gafamés.

« Et de modernes Nérons cendrés autant qu’incendiaires… » : retrouvez-les dans cet article de novembre 2021 (déjà !)

Nous laisserons-nous intimider comme des poules mouillées, nous contentant de babiller comme des moineaux, jacasser comme des pies ou gémir telles des tourterelles ? L’observerons-nous, moqueurs ou indifférents, ce peuple Gazaoui, se faire mépriser et massacrer, comme l’Albatros de la poésie de Baudelaire, ce vaste et majestueux oiseau des mers qui claudique sur le pont du bateau sur lequel il se retrouve piégé en piètre situation… et compagnie.

Puisque de moqueur il est question, écoutons – et relayons – plutôt l’appel du geai moqueur des Hunger Games. Ce chant d’espoir, d’une étincelle vacillante dans un murmure isolé, s’est répandu en incendie dans les foules en colère des districts – opprimées par l’édit strict – et est devenu une déflagration assourdissante contre la tyrannie des autocrates de Panem[i] :

Are you, are you[ii]
Coming to the tree?
Wear a necklace of hope,
Side by side with me.
Strange things did happen here
No stranger would it be
If we met at midnight
Under the hanging tree.

« Geai fin ! », le cri de famine des bien nommés Hunger Games

Les oiseaux n’ont pas besoin d’Intelligence Artificielle ou de réseaux zoziaux pour parler plusieurs langues et comprendre celle des autres. 

Certes, le coucou est capable de tuer dans l’œuf la couvée de congénères pour les remplacer par ses propres rejetons, qu’il laissera couver à son insu par l’infortuné pigeon de cette arnaque.

Une hirondelle n’annonce peut-être pas le printemps, mais elle ne se contente pas de gazouiller : à elle seule, elle maîtrise toutes les nuances pour ramager, triduler, trisser ou truisotter en polyglotte. La chouette et le cygne peuvent se partager des lamentations sans avoir à interposer un mur entre eux. Même une bécasse peut crouler et une cigogne craquer sans que rien ne s’écroule, un canard se faire rabattre le caquet sans pour autant prendre la mouche !

Leurs chants multiples et variés, ces babilleries, caquètements, jactances, piaillements, criailleries, pépiements, stridulations, turlutements, jaseries, dodeldirements, jabotages, cancans et autres zinzibulements s’associent, et contre toute attente, se combinent en une symphonie harmonieuse qui nous annonce le retour des beaux jours avant même d’avoir ouvert un volet !

Quand renverrons-nous enfin les « faut cogner » de chaque bord au fond de leur étroit « entre-soi » réduit à pas grand-chose, et unirons-nous nos plumes pour laisser le chant libre aux Colombes ?


[i] Une référence à la citation « Panem et Circences », « du pain et des jeux du cirque », employée par le poète romain Juvenal dans ses « Satires », pour fustiger l’apathie des citoyens romains face aux intrigues et aux manœuvres de leurs dirigeants. Déjà, l’abandon à un cocon douillet du temps des tablettes de cire ?

[ii] Vas-tu, vas-tu

Venir à l’arbre ?

Porte un collier d’espoir,

Côte à côte avec moi

D’étranges choses sont arrivées ici

Aucun étranger n’y serait

Si nous nous rencontrions à minuit

Sous l’arbre au pendu

Delenda est Ukrenergo !

Tiens, Vlad’ du boudin dans la Poutinie ?
Ce n’est encore qu’un murmure étouffé, mais il revient, en écho : « Moscou’rs ! A l’aide !»
Voilà que les coutures craquent de tous côtés, même si ce n’est pas le long de la ligne Sourovikine ?
Tu sembles épais du cuir assez, mais le masque en carton-pâte du village Potemkine, construit à coût de milliards de roubles en Crimée part néanmoins à vau-l’eau (pour un peu, on aurait envie de rajouter « dymyr », n’est-ce pas, Zelensky ?)

Delenda est Ukrenergo[*] !

Il faut briser la résistance de l’Ukraine bien avant que les rigueurs de l’hiver ne s’estompent !

Il faut fracasser leurs rêves de ciel bleu étoilé dans l’Union Européenne, les noyer dans une mare rouge de sang à coups de faucille et de marteau – ah la nostalgie morbide de « notre » Union, So viétique indeed ! Nous ne nous ferons jamais à l’idée que l’Union fêle, à force !

Il faut les assourdir, les sidérer des sifflements stridents des orgues qui, inlassablement, crient « Staline !»[i] encore et encore, en déferlant en déluge de destruction, de métal et de flammes sur leurs vies éliminées sans même un râle.

Qui est vivant, encore, après les charniers de Boutcha[ii], Marioupol, Bakhmout, Avdiika, Robotyne ?

Dessin illustrant l’article du Kfard « le jeu du Boutcha oreille » de mai 2022 : https://www.lekfarddchaine.com/le-jeu-du-boutcha-oreille/

Delenda est Ukrenergo !

Le mauvais Ev-génie[iii], ce gâte-sauce qui s’était mis aux sévices du Tsar, s’est fait un devoir de se mettre en avant pour montrer que l’égoût et les douleurs ça ne se discute pas, ça s’assène voire s’assassine si nécessaire. Tellement à fond dans tout ce qu’il faisait, l’élève a fini par dépasser le maître, les limites, les bornes et finalement le mur du çon. Le Gremlin a agacé jusqu’au Kremlin.

Affalé en 1e classe VIP d’Air-as-Poutine, une chevauchée fantastique de Wagner à fond dans les écouteurs, ce suppôt de Satan ne s’attendait pas à s’en prendre un, de suppo, pour s’écraser, retourné façon tarte Tatin, flambé comme une crêpe au Grand Marnier, tombé de haut, retour aux fourneaux. Et on dira encore que la vengeance est un plat qui se mange froid… pas en Poutinie, manifestement.

Delenda est Ukrenergo !

Je ne serai jamais à court de chair à canon dans ma Grande Russie !

Quand j’aurai épuisé, éventré et éviscéré toutes les poupées gigognes de l’amère patrie, j’enverrai le psychopathe-riarche bourré comme un moujik, Cyrille[iv] (hic !) distribuer des oukases pour réquisitionner des escadrilles de cigognes qui regarniront les maternités du pays et les rangs de l’Armée Rouge. Et je continuerai à déverser les flots de sang et de larmes de mon peuple, libérés par les barrages que je ferai exploser les uns après les autres, jusqu’au dernier s’il le faut. Jusqu’à ce que la mer blanche, et bleue, et rouge se referme sur eux.

Je déchaînerai les armées de Trolls à ma bot venus de Cybérie pour mettre le feu à leurs datalakes[v] ! Et si ça ne suffit pas, je lâcherai la meute à Kadyrov, car quand il n’y a pas de Tchétchènes, de plai-plaisirs il n’y en a guerre !

Je piétinerai leur espoir fou d’échapper à la malédiction des ex-slaves, je ramènerai ces brebis égarées au sein du troupeau. Leur révolution orange, je l’écraserai dans l’œuf, en fat berger[vi] que j’ai su incarner !

Dessin illustrant l’article « C’est le printemps ! Le Kfard se réveille enfin ! » de mars 2022 : https://www.lekfarddchaine.com/cest-le-printemps-le-kfard-se-reveille-enfin/

Delenda est Ukrenergo !

Delenda est Ukrenergo, vous dis-je !

Delenda est Ukrenergo, nous rabâche-t-il !

Tiens, Vlad’ du boudin dans la Poutinie ?

Ce n’est encore qu’un murmure étouffé, mais il revient, en écho : « Moscou’rs ! A l’aide !»

Voilà que les coutures craquent de tous côtés, même si ce n’est pas le long de la ligne Sourovikine[vii] ?

Tu sembles épais du cuir assez, Potemkine, mais le masque en carton-pâte de ton village[viii], construit à coût de milliards de roubles en Crimée part néanmoins à vau-l’eau (pour un peu, on aurait envie de rajouter « dymyr », n’est-ce pas, Zelensky ?)

Oblitéré, escamoté et baladé entre d’obscures colonies pénitentiaires, le principal opposant, Navalny, refuse de disparaître malgré les tortures Dantèsques[ix] qu’il subit. Chacun des clous enfoncés aussi discrètement que possible dans son cercueil en devenir fait un vacarme assourdissant dans les médias internationaux.[x]

Dessin illustrant l’article « Rouge Grésil » du Kfard en avril 2021 : https://www.lekfarddchaine.com/rouge-gresil/

Les sanctions internationales grignotent lentement mais inexorablement les ressources de ton Empire d’essence, et il te faut même démonter les lave-linges pour récupérer les composants électroniques qui te permettent de réparer tes missiles et tes avions de combat !

Te voilà réduit à faire le ménage à la main, et même ton linge sale slave en famille. A force de pas sages et de re-pas sages, les fronts plissés et les poitrails chargés de médailles se figent dans l’ami Don-bass, compère houiller dont tu nous bassines à grandes ondes.

Tsar ac’culé avant même la fin de la battle, quelle ironie de devoir parier sur Donald, ton canard laquais, pour remettre le couvert en 2024 ! Je ne voudrais pas t’accabler, mais à force de flamber, même sa banane commence à sentir le roussi, du Colorado au Maine.

Vous en avez marre, vous aussi ? Renvoyons-le s’envaser avec ses congénères dans « Joyeux bordel, et bananée » : https://www.lekfarddchaine.com/joyeux-bordel-et-bananee/

Déjà tu peines à trouver des pièces assez grandes dans tes innombrables palais, à Balm-Oural[xi] ou à Sotchi’p,  pour contenir les tables à rallonge suffisamment longues pour te protéger de l’haleine de tes moutons (seraient-il des cachemires ou des cachemi-sère) ? Tes hôpitaux et cimetières craquent sous le nombre des goûtants condamnés à tester le moindre de tes shots de vodka ou de tes canapés de caviar. Quoi que tu fasses, tu ne sais plus comment échapper à la menace de tous ces Brutus en puissance, dont le potentiel létal s’étalonne à leur capacité à survivre dans ton orbite…

« Tu quoque mi fili »[xii]… « Toi aussi mon fils»… de Putin, ça lui fera tout de même une sacrée excuse, à ce bâtard. Nous serons nombreux à lui reconnaître cette circonstance atténuante.

« …ceux qui prendront l’épée périront par l’épée »[xiii] … Ce qui est cocasse, c’est qu’avec tous les crimes que tu as commis et fomentés, tu ne sais même plus d’où peut tomber le châtiment : te sentir traqué jusque dans les chiottes[xiv] par les flèches empoisonnées de tous ces olig-arcs obséquieux qui courbaient les Chines à tes pieds, ça te laissera quelques nuits blanches pour ressasser les leçons de l’Histoire !


Joyeux bordel, et bananée !

Il est temps de remettre le bistrot au milieu du village :  laissons donc les désespérés et courageux qui osent affronter déserts arides et mers démontées avec des moyens de fortune (sic !) choisir la destination pour laquelle ils sont prêts à risquer leur vie et leur avenir ! Au passage, quel tact ultime d’ailleurs, de leur demander désormais avec cette nouvelle loi de confirmer leur demande de citoyenneté : c’est admettre qu’ils puissent vraiment hésiter à faire partie d’un peuple aussi étroit d’esprit et de cœur.

Il vient de sortir ! Il s’appelle MIGRATION, et c’est le film d’animation « feel good » de cette fin d’année.

Celui qui vous réconcilie avec la vie, avec le monde, avec le temps et peut-être même – exploit ultime – avec vous-même.

Celui qui vous permet de garder confiance en l’Humanité et même dans les gènes dont vous avez hérité, y compris dans ces moments de gêne où tonton Coupe-Rose et tatie Mousse-Tache enlisent de concert la conversation dans les marais insalubres de la « jungle » de Calais, et de ses prétendus « fauves » (terme bien pratique pour faire d’un enfant en détresse un lionceau féroce et menaçant en puissance) qu’on ne peut «hélas» pas tous secourir sur notre frêle esquif qu’est l’Europe.

Alors MIGRATION, vous ne l’avez pas vu encore ? Je vous livre le synopsis :

« Dans une forêt de la Nouvelle-Angleterre se trouve une famille de canards colverts que le père anxieux Mack dissuade constamment, à travers des histoires, de s’aventurer au-delà de l’étang dans lequel ils vivent, au grand dam de sa famille. Un jour, ils rencontrent un troupeau de canards migrateurs qui font une halte dans leurs étangs avant de reprendre leur route vers le sud et la Jamaïque… »

Impact dans 3… 2… 1…

Ça vous rappelle vaguement quelque chose ? Attention à ne pas confondre, parce qu’il y a des pâles et très décevantes copies qui circulent – ah les méfaits de la contrefaçon !

Attention à ne pas confondre avec la n-ième séquelle gore de « MIGRE A SION – Benyamin fait du Tsahal à Gaza ».

Mais surtout, surtout, évitez le navet bricolé par une officine franchouillarde, qui a réussi l’exploit de foirer même le titre : LOI IMMIGRATION !

Elle avait une autre gueule il y a quelques siècles, la déclaration « dinde-épendance »

Après le succès planétaire de « Bienvenue chez les Chtis », c’en est un autre, de Chti – qui laisse traîner son dard autant que sa main d’après plusieurs plaignantes – qui a besogné le scénario de cette daube nauséabonde :

« Dans une sombre forêt de la Vieille-France crèche une famille de c*nnards au col vert-de-gris, campée par le grand-père anxiogène Jean-Marie, la mère craintive Marine, les fils zélés Gérald, Eric, Pascal & Co, et la cousine aventurière Marion. Le tonton breton Vincent[i] dissuade constamment sa famille, à travers des histoires diffusées à longueur d’antenne, de s’aventurer au-delà du marigot, et surtout d’y accueillir quiconque ne partagerait pas la même vase[ii], au grand dam de la grande majorité de la population. Un jour, ils rencontrent un vol de canards migrateurs qui font une étape dans leurs étangs avant de reprendre leur route vers le Nord et Big Ben[iii], et leur demandent de les aider voire de les accompagner, ce qui débèquète Jean-Marie et tonton Vincent. Après avoir tenté un coup de force raté, Gérald est secouru par Manu et Babeth, un coucou et une pie voleuse qui manigancent avec Vincent, Marine, Eric et quelques autres pour chasser les canards migrateurs au mépris de tous les cygnes du destin. Leur idéal est de rester plantés à se regarder dans le blanc des œufs, tous bien planqués au dessus du même panier – minable et percé peut-être, mais rien qu’à eux – en imposant la préférence nationale au-dessus de la préf-errance internationale… »

Qui serait assez s’cupide pour avaler de telles salades ?

Immigration choisie, vraiment ? Mais par qui ?

Il est temps de remettre le bistrot au milieu du village :  laissons donc les désespérés et courageux qui osent affronter déserts arides et mers démontées avec des moyens de fortune (sic !) choisir la destination pour laquelle ils sont prêts à risquer leur vie et leur avenir ! Au passage, quel tact ultime d’ailleurs, de leur demander désormais avec cette nouvelle loi de confirmer leur demande de citoyenneté : c’est admettre qu’ils puissent vraiment hésiter à faire partie d’un peuple aussi étroit d’esprit et de cœur.

Le Kfard est solidaire avec ses confrères, les Flots… Dchaînés

Quant à nous, électeurs et lecteurs vigilants et clairvoyants que nous sommes, occupons-nous de bien choisir ceux qu’il est de notre rôle et de notre responsabilité de nommer : nos élus, nos représentants et nos gouvernants !

Sifflement strident d’un train au départ !

(Cliquez ici et fermez les yeux pour une ambiance immersive.)

« Train n° 2024 en direction d’un Avenir Radieux, attention au départ ! Eloignez-vous de l’ordure duquée[iv] ! »

« Gare au goriiiiiiiiiiiii-iiiiiiiiiille ![v] » crient 14 lanceuses d’alerte laissées brisées sur le quai de Part Dieu. Et te voilà, Macron glaçant à la saison des marrons glacés, t’égarant dans les errements d’un siècle passé, plaidant l’humour potache et te drapant dans l’honneur national naphtaliné, à peine digne finalement de la gaule – eh oui, minuscule – dont il est bien question !

A force d’être plus mytho que #metoo,

plus primitif que mythique,

plus toi l’d’à régner que Roi-Soleil,

           Pluton que Jupiter,

tu vas finir… moins que rien !

La France d’en bas te présente son constat le plus fat, à défaut de ses vœux les plus pieux pour 2024 :

« Joyeux bordel, et bananée ! »

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Tous-migrants-cigognes-Ballouhey-881x1024.jpg.
La défense des droits des migrants,
soyons nombreux à rejoindre ces drôles d’oiseaux migrateurs qui s’y gognent !

IA qu’à ou faux con ?

Ce billet dont tu viens d’entamer la lecture est-il le fruit du délire psychédélique d’un Kfard, même dégénéré, mais bien encré dans le réel, ou la vulgaire déjection sortie du placard bourré de 1 et de 0 d’un avatar d’une quelconque intelligence artificielle, « IA » dite générative ?

Sérieusement, tu te poses la question ? Pour de vrai ?

Te rends-tu compte que l’an dernier – oui, il y a à peine un an – lorsque tu déballais fébrilement tes cadeaux sous le sapin, tu ne soupçonnais même pas l’existence de Chat GPT, qui venait de naître dans une obscure ferme (de données) au fin fond de la… Californie, sous l’œil attendri de ses parents…

Mais non, pas Marie et Joseph ! Youhou ! Réveille-toi ! On est au 21e siècle ! Ils sont nombreux, les parents : Sam, Ilya, Elon, Wojciech et Andrej[i]. L’histoire ne dit pas (encore) comment ils se sont réparti les rôles entre l’âne, le bœuf et les rois mages.

Et nous croyons toujours qu’elle va rester sagement « notre créature », cette fameuse IA ?  Nous ambitionnons de la doter d’une puissance incommensurable, mais « en même temps », nous ne doutons pas une seule seconde de la maintenir dans sa position d’animal de compagnie, un chat-bot qui viendrait chaque soir se frotter docilement à notre jambe en ronronnant. Qui viendrait réclamer sa boîte de datas fraîches à se mettre sous la dent, puis se lover à nos pieds pour y déposer sur un tapis de souris la quintessence du savoir du monde entier, et celui des générations qui nous ont précédées.

Posé comme ça, il devient évident qu’on a bien besoin d’une intelligence supérieure, artificielle ou pas, pour prendre conscience de notre naïveté !

Il n’y a pas que les lapins qui peuvent être crétins…

« Eh, toi !

Oui, toi, le vieil ascète hindou qui me dévisage de tes 3 yeux qui pétillent !

Toi l’ermite un peu dingo qui vivote dans ta grotte perdue depuis des décennies !

Tu rigoles, hein ? en nous observant béatement nous épuiser à jouer des coudes dans cette course à l’é-chat-bots… : « ChatGPT, monté par OpenAI, casaque verte, vire en tête, mais il est talonné par Bard, monté par Google, casaque bleue, qui prend la corde, et qui lui-même est menacé par la remontée météoritique d’Imagine, monté par Meta, et de Mistral[ii]…»

Mais c’est facile de se moquer, quand on passe ses heures et ses années à se rouler les pouces pour égrener des chapelets, lustrer sur plusieurs générations la pierre de statues qu’on idolâtre et lentement mais inexorablement, consumer des forêts …de bâtonnets d’encens !

Tu n’as pas fait avancer d’un iota la science, le progrès et la recherche de pointe, cette grande marche en avant de l’humanité qui, grâce à nos efforts collectifs frénétiques sur les 150 dernières années, nous aura permis d’en accélérer le rythme de façon exponentielle !

Là où le téléphone, inventé en 1878, a mis 75 ans pour convertir 100 millions d’utilisateurs, le téléphone mobile, apparu un siècle plus tard, en 1979, n’aura eu besoin que de 16 ans pour atteindre ce seuil ! Et internet, la fameuse toile du « world wide web » qui sert de gangue à la planète entière, apparue en 1990, ramène ce record à 7 ans. Quant à Candy Crush Saga, ce jeu en ligne encore plus addictif que les sucreries qu’il met en scène, lancé en 2012, il descend la barre à 1 an et 3 mois.

Accélération ? Vous avez dit accélération ?
Quand on prend un peu de recul, ça laisse en effet pantois !

Alors les petits Kfards, vous croyez que je vous ai oubliés au passage ? Interro surprise ! Lâchez votre téléphone et tous vos écrans, et toi le petit malin qui as déjà identifié la faille dans cette consigne, répète après moi, à haute voix : « Alexa, Google et tous les autres assistants vocaux et chatbots, vous avez interdiction formelle de m’aider à répondre à la question qui va suivre ! »

Voici la question : « Sachant que ChatGPT a été lancé le 30 novembre 2022, combien de temps lui a-t-il fallu pour atteindre ce seuil de 100 millions d’utilisateurs ? Tu as 1 minute ! »

Et voici la réponse : ChatGPT a atteint ce seuil en… 2 mois, dès janvier de cette année ! Et il ne lui aura fallu que 5 jours pour dépasser le premier million d’utilisateurs !

IA pas de pros blêmes, que des solutions !

Alors, te revoilà bouche bée, l’ermite errant dans ta grotte, hein ? Comment crois-tu que nous en serions arrivés là si nous nous contentions de regarder passer les nuages à longueur de journées et de saisons comme toi et tes congénères ?

Le Saint cataire[iii] sur son assise étroite,

le sourire de l’ascète luit d’un éclat neuf[iv],

remplit l’espace de son visage,

de la grotte,

et du ciel tout entier.

Le voilà qui marmonne, fredonne…

Et bientôt les manjiras[v] accompagnent sa litanie, leur écho ricoche et se répand depuis les parois de la grotte vers les sommets alentour, dévale les vallées et suit le cours des torrents vers les rivières, alimente le grondement des cascades et, une fois déversées dans l’océan, des vagues qui repartent, inlassablement, à l’assaut des plages, des rochers ou des falaises :

« Au commencement, les Dieux ont brassé l’immense mer de lait [vi]

N’épargnant aucun effort pour prendre le dessus sur les Démons.

Des millénaires de lutte dans l’ éther du néant

pour prouver la force supérieure de l’Amour,

des liens au-delà des richesses et du pouvoir

et donner vie à leur idéal :

le Verbe

s’est

fait chair.

Et l’Homme fut, et crût, 

et se précipita dans la course effrénée

à la richesse, au pouvoir, à l’immortalité,

se saignant aux 4 veines pour accumuler

Il se mit à déployer des réseaux tentaculaires autour du monde

Pour nourrir des chat-bots brassant les océans des « datalakes »[vii]

L’ermite sourit, encore et toujours…

Il s’amuse de cette boucle du temps long qui accomplit son cycle[viii], de ce sablier qui est en train de se retourner.

Le verbe s’est fait chair, et voilà que la chair s’apprête à engendrer le verbe…

qui lui-même…

Que nous souffle-t-il, cet ermite, ce maître surnaturel qui embrasse l’univers et le temps depuis son sous-sol dans son sous-continent sous-alimenté ?

Ne serions-nous pas, tous au temps que nous Hommes, des Pinocchios ayant échappé à la volonté et au contrôle de notre créateur divin, cette intelligence suprême immatérielle, évanescente… qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’avatar d’IA que nous cherchons à recréer ? Et, clin d’œil de l’histoire, il s’appelait comment déjà, le modeste charpentier qui avait créé Pinocchio ? GePeTo ? GePeTo aura créé Pinocchio, qui lui-même crée GPT, la boucle est bouclée…

Pourtant, dans cybernétique, il IA bien…

Détruire le monde en bien moins que les 7 jours qu’il aura fallu à Dieu pour le créer, je crois qu’on est déjà cap’ !

Mais soyons réalistes – et optimistes : pour le réinventer, même avec l’accélération exponentielle des progrès, on a encore un beau et long chemin à faire, ça nous laisse un avenir radieux d’apprentissage devant nous !