Delenda est Ukrenergo !

Tiens, Vlad’ du boudin dans la Poutinie ?
Ce n’est encore qu’un murmure étouffé, mais il revient, en écho : « Moscou’rs ! A l’aide !»
Voilà que les coutures craquent de tous côtés, même si ce n’est pas le long de la ligne Sourovikine ?
Tu sembles épais du cuir assez, mais le masque en carton-pâte du village Potemkine, construit à coût de milliards de roubles en Crimée part néanmoins à vau-l’eau (pour un peu, on aurait envie de rajouter « dymyr », n’est-ce pas, Zelensky ?)

Delenda est Ukrenergo[*] !

Il faut briser la résistance de l’Ukraine bien avant que les rigueurs de l’hiver ne s’estompent !

Il faut fracasser leurs rêves de ciel bleu étoilé dans l’Union Européenne, les noyer dans une mare rouge de sang à coups de faucille et de marteau – ah la nostalgie morbide de « notre » Union, So viétique indeed ! Nous ne nous ferons jamais à l’idée que l’Union fêle, à force !

Il faut les assourdir, les sidérer des sifflements stridents des orgues qui, inlassablement, crient « Staline !»[i] encore et encore, en déferlant en déluge de destruction, de métal et de flammes sur leurs vies éliminées sans même un râle.

Qui est vivant, encore, après les charniers de Boutcha[ii], Marioupol, Bakhmout, Avdiika, Robotyne ?

Dessin illustrant l’article du Kfard « le jeu du Boutcha oreille » de mai 2022 : https://www.lekfarddchaine.com/le-jeu-du-boutcha-oreille/

Delenda est Ukrenergo !

Le mauvais Ev-génie[iii], ce gâte-sauce qui s’était mis aux sévices du Tsar, s’est fait un devoir de se mettre en avant pour montrer que l’égoût et les douleurs ça ne se discute pas, ça s’assène voire s’assassine si nécessaire. Tellement à fond dans tout ce qu’il faisait, l’élève a fini par dépasser le maître, les limites, les bornes et finalement le mur du çon. Le Gremlin a agacé jusqu’au Kremlin.

Affalé en 1e classe VIP d’Air-as-Poutine, une chevauchée fantastique de Wagner à fond dans les écouteurs, ce suppôt de Satan ne s’attendait pas à s’en prendre un, de suppo, pour s’écraser, retourné façon tarte Tatin, flambé comme une crêpe au Grand Marnier, tombé de haut, retour aux fourneaux. Et on dira encore que la vengeance est un plat qui se mange froid… pas en Poutinie, manifestement.

Delenda est Ukrenergo !

Je ne serai jamais à court de chair à canon dans ma Grande Russie !

Quand j’aurai épuisé, éventré et éviscéré toutes les poupées gigognes de l’amère patrie, j’enverrai le psychopathe-riarche bourré comme un moujik, Cyrille[iv] (hic !) distribuer des oukases pour réquisitionner des escadrilles de cigognes qui regarniront les maternités du pays et les rangs de l’Armée Rouge. Et je continuerai à déverser les flots de sang et de larmes de mon peuple, libérés par les barrages que je ferai exploser les uns après les autres, jusqu’au dernier s’il le faut. Jusqu’à ce que la mer blanche, et bleue, et rouge se referme sur eux.

Je déchaînerai les armées de Trolls à ma bot venus de Cybérie pour mettre le feu à leurs datalakes[v] ! Et si ça ne suffit pas, je lâcherai la meute à Kadyrov, car quand il n’y a pas de Tchétchènes, de plai-plaisirs il n’y en a guerre !

Je piétinerai leur espoir fou d’échapper à la malédiction des ex-slaves, je ramènerai ces brebis égarées au sein du troupeau. Leur révolution orange, je l’écraserai dans l’œuf, en fat berger[vi] que j’ai su incarner !

Dessin illustrant l’article « C’est le printemps ! Le Kfard se réveille enfin ! » de mars 2022 : https://www.lekfarddchaine.com/cest-le-printemps-le-kfard-se-reveille-enfin/

Delenda est Ukrenergo !

Delenda est Ukrenergo, vous dis-je !

Delenda est Ukrenergo, nous rabâche-t-il !

Tiens, Vlad’ du boudin dans la Poutinie ?

Ce n’est encore qu’un murmure étouffé, mais il revient, en écho : « Moscou’rs ! A l’aide !»

Voilà que les coutures craquent de tous côtés, même si ce n’est pas le long de la ligne Sourovikine[vii] ?

Tu sembles épais du cuir assez, Potemkine, mais le masque en carton-pâte de ton village[viii], construit à coût de milliards de roubles en Crimée part néanmoins à vau-l’eau (pour un peu, on aurait envie de rajouter « dymyr », n’est-ce pas, Zelensky ?)

Oblitéré, escamoté et baladé entre d’obscures colonies pénitentiaires, le principal opposant, Navalny, refuse de disparaître malgré les tortures Dantèsques[ix] qu’il subit. Chacun des clous enfoncés aussi discrètement que possible dans son cercueil en devenir fait un vacarme assourdissant dans les médias internationaux.[x]

Dessin illustrant l’article « Rouge Grésil » du Kfard en avril 2021 : https://www.lekfarddchaine.com/rouge-gresil/

Les sanctions internationales grignotent lentement mais inexorablement les ressources de ton Empire d’essence, et il te faut même démonter les lave-linges pour récupérer les composants électroniques qui te permettent de réparer tes missiles et tes avions de combat !

Te voilà réduit à faire le ménage à la main, et même ton linge sale slave en famille. A force de pas sages et de re-pas sages, les fronts plissés et les poitrails chargés de médailles se figent dans l’ami Don-bass, compère houiller dont tu nous bassines à grandes ondes.

Tsar ac’culé avant même la fin de la battle, quelle ironie de devoir parier sur Donald, ton canard laquais, pour remettre le couvert en 2024 ! Je ne voudrais pas t’accabler, mais à force de flamber, même sa banane commence à sentir le roussi, du Colorado au Maine.

Vous en avez marre, vous aussi ? Renvoyons-le s’envaser avec ses congénères dans « Joyeux bordel, et bananée » : https://www.lekfarddchaine.com/joyeux-bordel-et-bananee/

Déjà tu peines à trouver des pièces assez grandes dans tes innombrables palais, à Balm-Oural[xi] ou à Sotchi’p,  pour contenir les tables à rallonge suffisamment longues pour te protéger de l’haleine de tes moutons (seraient-il des cachemires ou des cachemi-sère) ? Tes hôpitaux et cimetières craquent sous le nombre des goûtants condamnés à tester le moindre de tes shots de vodka ou de tes canapés de caviar. Quoi que tu fasses, tu ne sais plus comment échapper à la menace de tous ces Brutus en puissance, dont le potentiel létal s’étalonne à leur capacité à survivre dans ton orbite…

« Tu quoque mi fili »[xii]… « Toi aussi mon fils»… de Putin, ça lui fera tout de même une sacrée excuse, à ce bâtard. Nous serons nombreux à lui reconnaître cette circonstance atténuante.

« …ceux qui prendront l’épée périront par l’épée »[xiii] … Ce qui est cocasse, c’est qu’avec tous les crimes que tu as commis et fomentés, tu ne sais même plus d’où peut tomber le châtiment : te sentir traqué jusque dans les chiottes[xiv] par les flèches empoisonnées de tous ces olig-arcs obséquieux qui courbaient les Chines à tes pieds, ça te laissera quelques nuits blanches pour ressasser les leçons de l’Histoire !


Joyeux bordel, et bananée !

Il est temps de remettre le bistrot au milieu du village :  laissons donc les désespérés et courageux qui osent affronter déserts arides et mers démontées avec des moyens de fortune (sic !) choisir la destination pour laquelle ils sont prêts à risquer leur vie et leur avenir ! Au passage, quel tact ultime d’ailleurs, de leur demander désormais avec cette nouvelle loi de confirmer leur demande de citoyenneté : c’est admettre qu’ils puissent vraiment hésiter à faire partie d’un peuple aussi étroit d’esprit et de cœur.

Il vient de sortir ! Il s’appelle MIGRATION, et c’est le film d’animation « feel good » de cette fin d’année.

Celui qui vous réconcilie avec la vie, avec le monde, avec le temps et peut-être même – exploit ultime – avec vous-même.

Celui qui vous permet de garder confiance en l’Humanité et même dans les gènes dont vous avez hérité, y compris dans ces moments de gêne où tonton Coupe-Rose et tatie Mousse-Tache enlisent de concert la conversation dans les marais insalubres de la « jungle » de Calais, et de ses prétendus « fauves » (terme bien pratique pour faire d’un enfant en détresse un lionceau féroce et menaçant en puissance) qu’on ne peut «hélas» pas tous secourir sur notre frêle esquif qu’est l’Europe.

Alors MIGRATION, vous ne l’avez pas vu encore ? Je vous livre le synopsis :

« Dans une forêt de la Nouvelle-Angleterre se trouve une famille de canards colverts que le père anxieux Mack dissuade constamment, à travers des histoires, de s’aventurer au-delà de l’étang dans lequel ils vivent, au grand dam de sa famille. Un jour, ils rencontrent un troupeau de canards migrateurs qui font une halte dans leurs étangs avant de reprendre leur route vers le sud et la Jamaïque… »

Impact dans 3… 2… 1…

Ça vous rappelle vaguement quelque chose ? Attention à ne pas confondre, parce qu’il y a des pâles et très décevantes copies qui circulent – ah les méfaits de la contrefaçon !

Attention à ne pas confondre avec la n-ième séquelle gore de « MIGRE A SION – Benyamin fait du Tsahal à Gaza ».

Mais surtout, surtout, évitez le navet bricolé par une officine franchouillarde, qui a réussi l’exploit de foirer même le titre : LOI IMMIGRATION !

Elle avait une autre gueule il y a quelques siècles, la déclaration « dinde-épendance »

Après le succès planétaire de « Bienvenue chez les Chtis », c’en est un autre, de Chti – qui laisse traîner son dard autant que sa main d’après plusieurs plaignantes – qui a besogné le scénario de cette daube nauséabonde :

« Dans une sombre forêt de la Vieille-France crèche une famille de c*nnards au col vert-de-gris, campée par le grand-père anxiogène Jean-Marie, la mère craintive Marine, les fils zélés Gérald, Eric, Pascal & Co, et la cousine aventurière Marion. Le tonton breton Vincent[i] dissuade constamment sa famille, à travers des histoires diffusées à longueur d’antenne, de s’aventurer au-delà du marigot, et surtout d’y accueillir quiconque ne partagerait pas la même vase[ii], au grand dam de la grande majorité de la population. Un jour, ils rencontrent un vol de canards migrateurs qui font une étape dans leurs étangs avant de reprendre leur route vers le Nord et Big Ben[iii], et leur demandent de les aider voire de les accompagner, ce qui débèquète Jean-Marie et tonton Vincent. Après avoir tenté un coup de force raté, Gérald est secouru par Manu et Babeth, un coucou et une pie voleuse qui manigancent avec Vincent, Marine, Eric et quelques autres pour chasser les canards migrateurs au mépris de tous les cygnes du destin. Leur idéal est de rester plantés à se regarder dans le blanc des œufs, tous bien planqués au dessus du même panier – minable et percé peut-être, mais rien qu’à eux – en imposant la préférence nationale au-dessus de la préf-errance internationale… »

Qui serait assez s’cupide pour avaler de telles salades ?

Immigration choisie, vraiment ? Mais par qui ?

Il est temps de remettre le bistrot au milieu du village :  laissons donc les désespérés et courageux qui osent affronter déserts arides et mers démontées avec des moyens de fortune (sic !) choisir la destination pour laquelle ils sont prêts à risquer leur vie et leur avenir ! Au passage, quel tact ultime d’ailleurs, de leur demander désormais avec cette nouvelle loi de confirmer leur demande de citoyenneté : c’est admettre qu’ils puissent vraiment hésiter à faire partie d’un peuple aussi étroit d’esprit et de cœur.

Le Kfard est solidaire avec ses confrères, les Flots… Dchaînés

Quant à nous, électeurs et lecteurs vigilants et clairvoyants que nous sommes, occupons-nous de bien choisir ceux qu’il est de notre rôle et de notre responsabilité de nommer : nos élus, nos représentants et nos gouvernants !

Sifflement strident d’un train au départ !

(Cliquez ici et fermez les yeux pour une ambiance immersive.)

« Train n° 2024 en direction d’un Avenir Radieux, attention au départ ! Eloignez-vous de l’ordure duquée[iv] ! »

« Gare au goriiiiiiiiiiiii-iiiiiiiiiille ![v] » crient 14 lanceuses d’alerte laissées brisées sur le quai de Part Dieu. Et te voilà, Macron glaçant à la saison des marrons glacés, t’égarant dans les errements d’un siècle passé, plaidant l’humour potache et te drapant dans l’honneur national naphtaliné, à peine digne finalement de la gaule – eh oui, minuscule – dont il est bien question !

A force d’être plus mytho que #metoo,

plus primitif que mythique,

plus toi l’d’à régner que Roi-Soleil,

           Pluton que Jupiter,

tu vas finir… moins que rien !

La France d’en bas te présente son constat le plus fat, à défaut de ses vœux les plus pieux pour 2024 :

« Joyeux bordel, et bananée ! »

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Tous-migrants-cigognes-Ballouhey-881x1024.jpg.
La défense des droits des migrants,
soyons nombreux à rejoindre ces drôles d’oiseaux migrateurs qui s’y gognent !

IA qu’à ou faux con ?

Ce billet dont tu viens d’entamer la lecture est-il le fruit du délire psychédélique d’un Kfard, même dégénéré, mais bien encré dans le réel, ou la vulgaire déjection sortie du placard bourré de 1 et de 0 d’un avatar d’une quelconque intelligence artificielle, « IA » dite générative ?

Sérieusement, tu te poses la question ? Pour de vrai ?

Te rends-tu compte que l’an dernier – oui, il y a à peine un an – lorsque tu déballais fébrilement tes cadeaux sous le sapin, tu ne soupçonnais même pas l’existence de Chat GPT, qui venait de naître dans une obscure ferme (de données) au fin fond de la… Californie, sous l’œil attendri de ses parents…

Mais non, pas Marie et Joseph ! Youhou ! Réveille-toi ! On est au 21e siècle ! Ils sont nombreux, les parents : Sam, Ilya, Elon, Wojciech et Andrej[i]. L’histoire ne dit pas (encore) comment ils se sont réparti les rôles entre l’âne, le bœuf et les rois mages.

Et nous croyons toujours qu’elle va rester sagement « notre créature », cette fameuse IA ?  Nous ambitionnons de la doter d’une puissance incommensurable, mais « en même temps », nous ne doutons pas une seule seconde de la maintenir dans sa position d’animal de compagnie, un chat-bot qui viendrait chaque soir se frotter docilement à notre jambe en ronronnant. Qui viendrait réclamer sa boîte de datas fraîches à se mettre sous la dent, puis se lover à nos pieds pour y déposer sur un tapis de souris la quintessence du savoir du monde entier, et celui des générations qui nous ont précédées.

Posé comme ça, il devient évident qu’on a bien besoin d’une intelligence supérieure, artificielle ou pas, pour prendre conscience de notre naïveté !

Il n’y a pas que les lapins qui peuvent être crétins…

« Eh, toi !

Oui, toi, le vieil ascète hindou qui me dévisage de tes 3 yeux qui pétillent !

Toi l’ermite un peu dingo qui vivote dans ta grotte perdue depuis des décennies !

Tu rigoles, hein ? en nous observant béatement nous épuiser à jouer des coudes dans cette course à l’é-chat-bots… : « ChatGPT, monté par OpenAI, casaque verte, vire en tête, mais il est talonné par Bard, monté par Google, casaque bleue, qui prend la corde, et qui lui-même est menacé par la remontée météoritique d’Imagine, monté par Meta, et de Mistral[ii]…»

Mais c’est facile de se moquer, quand on passe ses heures et ses années à se rouler les pouces pour égrener des chapelets, lustrer sur plusieurs générations la pierre de statues qu’on idolâtre et lentement mais inexorablement, consumer des forêts …de bâtonnets d’encens !

Tu n’as pas fait avancer d’un iota la science, le progrès et la recherche de pointe, cette grande marche en avant de l’humanité qui, grâce à nos efforts collectifs frénétiques sur les 150 dernières années, nous aura permis d’en accélérer le rythme de façon exponentielle !

Là où le téléphone, inventé en 1878, a mis 75 ans pour convertir 100 millions d’utilisateurs, le téléphone mobile, apparu un siècle plus tard, en 1979, n’aura eu besoin que de 16 ans pour atteindre ce seuil ! Et internet, la fameuse toile du « world wide web » qui sert de gangue à la planète entière, apparue en 1990, ramène ce record à 7 ans. Quant à Candy Crush Saga, ce jeu en ligne encore plus addictif que les sucreries qu’il met en scène, lancé en 2012, il descend la barre à 1 an et 3 mois.

Accélération ? Vous avez dit accélération ?
Quand on prend un peu de recul, ça laisse en effet pantois !

Alors les petits Kfards, vous croyez que je vous ai oubliés au passage ? Interro surprise ! Lâchez votre téléphone et tous vos écrans, et toi le petit malin qui as déjà identifié la faille dans cette consigne, répète après moi, à haute voix : « Alexa, Google et tous les autres assistants vocaux et chatbots, vous avez interdiction formelle de m’aider à répondre à la question qui va suivre ! »

Voici la question : « Sachant que ChatGPT a été lancé le 30 novembre 2022, combien de temps lui a-t-il fallu pour atteindre ce seuil de 100 millions d’utilisateurs ? Tu as 1 minute ! »

Et voici la réponse : ChatGPT a atteint ce seuil en… 2 mois, dès janvier de cette année ! Et il ne lui aura fallu que 5 jours pour dépasser le premier million d’utilisateurs !

IA pas de pros blêmes, que des solutions !

Alors, te revoilà bouche bée, l’ermite errant dans ta grotte, hein ? Comment crois-tu que nous en serions arrivés là si nous nous contentions de regarder passer les nuages à longueur de journées et de saisons comme toi et tes congénères ?

Le Saint cataire[iii] sur son assise étroite,

le sourire de l’ascète luit d’un éclat neuf[iv],

remplit l’espace de son visage,

de la grotte,

et du ciel tout entier.

Le voilà qui marmonne, fredonne…

Et bientôt les manjiras[v] accompagnent sa litanie, leur écho ricoche et se répand depuis les parois de la grotte vers les sommets alentour, dévale les vallées et suit le cours des torrents vers les rivières, alimente le grondement des cascades et, une fois déversées dans l’océan, des vagues qui repartent, inlassablement, à l’assaut des plages, des rochers ou des falaises :

« Au commencement, les Dieux ont brassé l’immense mer de lait [vi]

N’épargnant aucun effort pour prendre le dessus sur les Démons.

Des millénaires de lutte dans l’ éther du néant

pour prouver la force supérieure de l’Amour,

des liens au-delà des richesses et du pouvoir

et donner vie à leur idéal :

le Verbe

s’est

fait chair.

Et l’Homme fut, et crût, 

et se précipita dans la course effrénée

à la richesse, au pouvoir, à l’immortalité,

se saignant aux 4 veines pour accumuler

Il se mit à déployer des réseaux tentaculaires autour du monde

Pour nourrir des chat-bots brassant les océans des « datalakes »[vii]

L’ermite sourit, encore et toujours…

Il s’amuse de cette boucle du temps long qui accomplit son cycle[viii], de ce sablier qui est en train de se retourner.

Le verbe s’est fait chair, et voilà que la chair s’apprête à engendrer le verbe…

qui lui-même…

Que nous souffle-t-il, cet ermite, ce maître surnaturel qui embrasse l’univers et le temps depuis son sous-sol dans son sous-continent sous-alimenté ?

Ne serions-nous pas, tous au temps que nous Hommes, des Pinocchios ayant échappé à la volonté et au contrôle de notre créateur divin, cette intelligence suprême immatérielle, évanescente… qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’avatar d’IA que nous cherchons à recréer ? Et, clin d’œil de l’histoire, il s’appelait comment déjà, le modeste charpentier qui avait créé Pinocchio ? GePeTo ? GePeTo aura créé Pinocchio, qui lui-même crée GPT, la boucle est bouclée…

Pourtant, dans cybernétique, il IA bien…

Détruire le monde en bien moins que les 7 jours qu’il aura fallu à Dieu pour le créer, je crois qu’on est déjà cap’ !

Mais soyons réalistes – et optimistes : pour le réinventer, même avec l’accélération exponentielle des progrès, on a encore un beau et long chemin à faire, ça nous laisse un avenir radieux d’apprentissage devant nous !


Culottés… et nus

Culottés… et nus ! Les starlettes et stars laids de « Frenchie off-shore » qui se la pètent à Dubaï pour la COP28 risquent de nous la faire à l’envers, l’expérience de Nans et Mouts…

Culottés… et nus,

Comme des vers, à pied, chus du

Paradis, déçus ?[i]

Toi, plus moi, plus eux, plus tous ceux qui en veulent,

Plus lui, plus elle, tous ceux qui en dégueulent,

Allez venez profitez d’la finance,

Allez venez, abuser d’l’insouciance.

A deux à mille, je sais qu’on est capables,

Tout est possible, tout est réalisable,

On peut s’enfuir bien plus haut que nos rêves,

Amasser nos fortunes pendant qu’ils crèvent[ii]

Allez, tous en chœur ! Vincent, Bernard, Xavier, François-Henri, Patrick et les quelques autres…

Sans oublier nos camarades de l’Internationale : Elon, Jeff, Mark, Warren, Tim

Toi aussi tu as été outré par l’indécence de la dernière téléréalité qui fait « du beuze », « Frenchie Shore » ?

  • Si tu as été « choqué grave», clique 1
  • Si tu as été « sur le 2 ! » tape cul (toutes mes excuses pour ma dysorthographie, vous aurez rectifié par vous-mêmes)
  • Si tu as été « déçu que certaines – rares – scènes soient coupées au montage ou floutées », abonne-toi vite à la version PRIME/VIP/GOLD

… et si tu as été « éberlué jusqu’au dégoût », envoie 4 par télégramme ou pigeon voyageur

Accroche-toi, tu n’as encore rien vu !

« Mesdam.e.s-messieur.e.s-tou.te.s & tou.te.s, bienvenue dans la saison COP28[iii] de :

FRENCHIE OFF-SHORE[iv]

plus indécent que nous, tu meurs ! »

– o –

C’est bien simple, le pl’indécence de nos bolides Maserati, Bugatti, Bentley,… laisse loin, très loin derrière la pourtant immodérée consommation d’alcool de cette brochette de fêtardés flambeurs et ‘xhibitionnistes.

… Mais elle est elle-même une goutte d’eau dans l’océan comparée à la consommation de nos yachts et de nos jets privés , qui elle-même n’est qu’un confetti dans le carnaval démesuré, le feu d’artifice d’anthologie que dégagent les fusées avec lesquelles on s’envoie en l’air, pour échapper à la gravité… de vos mines contrites et de vos regards désapprobateurs !

Alors quoi, on n’a plus le droit de s’amuser ? 

Eh oui, nous ne sommes qu’un des cent, mais que vous êtes tristes et fades, vous les 99%, qui n’êtes ni milliardaires, ni même millionnaires ! Vous nous accusez d’exploser le bilan carbone de la planète ? Peut-être, mais c’est qui qui plombe l’ambiance ? C’est pas encore plus nocif, peut-être ? Arrêtez donc de faire vos fâcheux, à force, on va préférer Praud-longer la fête avec les fachos… (oh, ça va, on ne peut vraiment plus rien dire, même pourri-Gauler…)

Culottés ? Vous nous trouvez culottés ?

Mais ouvrez donc les yeux, mes pauvres… mes pauvres… mes pauvres tout simplement – sujets et compléments sans objets. Vous ne voyez donc pas qu’on n’a jamais cessé de flamber, de faire la bamboche, de se vautrer dans des orgies, des bacchanales, avec la même insouciance, depuis la nuit des temps ? Les hommages que nous rendons cérémonieusement à Crésus nous profitent infiniment plus que vos siècles de prières à vos Jésus de pacotille.

Oui, nous avons beau être 50 fois moins nombreux, nous émettons 2 fois plus de CO2 à nous seuls que les 50% les plus pauvres de la planète, mais soyez fair-play : nos revenus sont aussi 2 fois plus élevés ! Et en richesse accumulée, on fait encore plus fort : on possède autant que vous tous réunis, vous les 99% ! Alors avec tout ça, vous ne voudriez pas qu’on n’achète que des composteurs et des légumes bio ? Même si on le voulait, on n’aurait pas la place, même en remplissant tous nos dressings, nos garages, nos salles de bal, nos saunas, nos piscines d’intérieur et nos résidences secondaires !

Et quoi ?

Le ciel nous est-il pour autant tombé sur la tête ?

Le déluge nous a-t-il englouti avant d’amener devant le tribunal divin le cas Noé ? Les sept plaies d’Egypte ont-elles dévasté nos fermes géantes, celles qui s’étendent sur des millions d’hectares arrachés aux forêts défrichées et aux peuplades autochtones ? Que nenni !

Illustration d’un article du Kfard du temps de l’Avant… 2023, en novembre 2022, souvenez-vous : https://www.lekfarddchaine.com/linvention-du-desastre-ecologique-ne-date-pas-dhier/

Oh, certes, le nombre et la gravité des catastrophes naturelles augmentent sensiblement, et le jour du dépassement[v] continue à avancer inlassablement (on en est au 2 août cette année !), mais est-ce que ça doit nous empêcher de dormir, dans les draps de soie des suites climatisées de nos villas de luxe gardiennées ?

Même pas mal ! Nous avons à peine ressenti l’effet du fameux « dérèglement climatique », cet accès de fièvre de la planète. Et pour ça, on vous doit une fière chandelle !

Eh oui, merci à vous, les 99% ! Grâce à votre extraordinaire et remarquable résilience (si, si, ne rougissez pas ! Vous êtes vraiment épatants ! Nous serions incapables de supporter le dixième de ce à quoi vous avez survécu dans ce domaine ! Comme quoi, chacun a des ressources, parfois insoupçonnées…), vous avez atteint le Graal du capitalisme, en réussissant l’exploit de « faire toujours plus avec moins » ! Malgré la croissance continue de vos effectifs (ah, foules sentimentales !), et la diminution concomitante des ressources à votre disposition, vous vous êtes partagé une part toujours plus fine d’une cerise qui diminuait à vue d’œil… Et vous avez eu la délicate attention de souffrir en silence pour nous laisser nous bâfrer de notre gâteau à la crème qui continue inlassablement de grossir, de gonfler, d’enfler : c’est bien simple, on frise la crise deux fois (très exactement deux fois… plus que vous tous réunis : c’est la part des nouvelles richesses créées sur les 10 dernières années que nous avons su capter – 28.000 milliards de dollars…[vi]).

Ce ne serait pas votre première tentative de nous prouver par A + B la supériorité de vos lénifiantes « solidarité » ou « bienveillance » : qui se souvient des bonnes intentions de l’astucieuse et trop audacieuse « Lizzie » Magie Philips ?

C’est elle qui a inventé, et breveté, le jeu du Monopoly en 1904[vii], avec des règles qui permettaient d’encourager la… solidarité entre les joueurs pour gagner la partie. Oui, vous avez bien lu ! Encourager la solidarité entre joueurs ! Mais alors d’où vient le monstre mutant de Monopoly que nous connaissons, ce champ de bataille capitaliste qui a brisé des familles par millions et généré des bataillons de spéculateurs psychopathes ? Et bien ce sont les opportunistes Parker Brothers qui ont spolié sans vergogne l’inventrice, retourné le principe et les règles initiales,  et en ont fait le blockbuster que nous connaissons tous depuis sa commercialisation en 1935, pour leur plus grande fortune, célébrité et postérité !

A+B = $$$$, CQFD[viii] !

Et vous nous demanderiez maintenant de participer à l’effort collectif ? Vous ne le savez peut-être pas, malgré le battage médiatique que nous entretenons dans les journaux et les chaînes de télévision qui appartiennent à la famille – mais discrètement, car mécènes, nous savons nous mettre en scène, mais point trop n’info ! – nous consentons déjà à une contribution sonnante et trébuchante à nos œuvres !

Allez, soyons fous, vous allez voir que nous avons le sens de la fête, en plus de celui des affaires : nous daignons, avec magnanimité,  augmenter non pas de 10%, ni même de 30%, mais de 100%notre contribution, pour la passer de 0.2 à 0.4% de nos revenus. Bon, en pourcentage, ça pourrait sembler presque mesquin, mais le montant, tout de suite a plus de gueule : attendez juste que je compte les zéros, par grappes de trois…

Quoi ? Qu’entends-je ? La planète entière se moque de ma charité, pourtant si bien ordonnée ?

Si je suivais votre raisonnement, juste pour éviter que la planète s’effondre encore plus, il faudrait que je divise mon empreinte carbone par…10 !? Mais vous n’y pensez pas sérieusement, mon brave ?

Je tombe des nues !

Et pourquoi pas nous priver aussi, moi et mes complices – pardon, mes camarades (eh oui, avec les Parker Brothers, on a piqué le concept au Marx Brother) –  du petit plaisir de retourner notre veste ou changer de look plus vite qu’Arturo Brachetti[ix], en profitant de la livraison à domicile plus rapide que l’éclair des sites de fast fashion ? En plus de notre fric, vous voudriez nous priver de nos fringues, frocs et fracs en vrac ?

Voyons, faites preuve d’un minimum d’humanité en-vert nous : si on fait l’effort de commander par internet et qu’on paye un supplément pour la livraison par véhicule électrique, on ne peut pas faire plus écolo, non ?

Vous ne voudriez tout de même pas qu’on finisse tout nus, tel Adam privé d’Eden Park ?

S’il vous plaît, s’iiiiiiiiiil vous plaît, ne nous abandonnez pas à notre triste sort…

Sans vous, les 99%, nous nous retrouverions…

comme Rolls sans Royce

               comme Jaeger sans Lecoultre

                              comme les Champs sans Elysées

                                             comme Nans sans Mouts[x]…incapables de nous débrouiller seuls !

L’herbe des golfs de notre paradis ne serait pas aussi verte sans votre sueur et vos larmes qui l’arrosent ! Nous aurions l’air de néanderthaliens hirsutes sans vos talents et soins attentionnés pour nos régimes de nababs et nos manucures sur mesure !

S’il vous plaît, s’iiiiiiiiiil vous plaît… Laissez-nous jouir de notre rêve d’insouciance,

juste encore pour une décennie… ?

               ou seulement une année… ?

                              encore un soir… ?

                                             encore une heure… ?

Encore une larme de bonheur
Une faveur, comme une fleur
Un souffle, une erreur[xi]

Caricature du Kfard pour illustrer l’article « Vendredi 13, super ou ordinaire ? » du 13 janvier : https://www.lekfarddchaine.com/vendredi-13-ordinaire-ou-super/