C’est le printemps ! Le Kfard se réveille enfin !

Bonjour à vous tous, les Kfards Dchaînés ! Vous m’avez terriblement manqué pendant cette longue hibernation.
Quel pénible hiver, à défaut d’avoir été rigoureux !
Le Kfard ouvre enfin les yeux et les oreilles sur le Monde qui l’entoure, et, encore engourdi, mais affamé de curiosité, il se pose 2 questions…

Bonjour à vous tous, les Kfards Dchaînés ! Vous m’avez terriblement manqué pendant cette longue hibernation.

Quel pénible hiver, à défaut d’avoir été rigoureux !

Le Kfard ouvre enfin les yeux et les oreilles sur le Monde qui l’entoure, et, encore engourdi, mais affamé de curiosité, il se pose 2 questions :

  • Qu’est-ce que j’ai manqué depuis le 23 novembre dernier ?
  • Qu’est-ce qui m’a sorti de cette hibernation ?

Qu’est-ce que j’ai manqué ?

Le grand manteau blanc qui devait magnifier l’Empire du Milieu pour sa grande parade olympique s’est désagrégé en miteux lambeaux de neige artificielle. Xi comptait pourtant beaucoup sur lui pour cacher sous son tapis immaculé les cendres encore chaudes de l’incendie de la Covid qui avait pris là – et s’était répandu à travers la planète comme une traînée de poudre courant le long des Nouvelles Routes de la Soie. Il avait pourtant mis le paquet sur les tambours et les trompettes de la cérémonie de clôture (sic) pour étouffer les gémissements des Ouïgours parqués derrière des barbelés bien serrés et acérés, et qui montrent une obstination d’Ukrainien à survivre envers et contre tout ! Les breloques d’or, d’argent et de bronze se sont alignées comme il se devait sur les poitrails gelés, mais gonflés de fierté des héros exposés en vitrine du régime. 3e au classement avec 15 médailles (derrière les Norvégiens et les Allemands qui sont nés avec des skis ou des patins aux pieds, et n’ont d’autre choix que le sport pour occuper leurs longues soirées des 6 mois d’hiver), la face est sauvée, à défaut de l’engouement populaire et de la magie olympique. Faudrait quand même pas verser dans la douce rêverie !

L’arène des neiges a perdu de sa superbe : « libérééééée, dégivrééééée ! »

Point de frimas, donc – ou si peu –  mais que de courants d’air glaçants aussi dans notre hexagone, notre village gaulois que d’aucuns ont persisté durant les semaines et les mois passés et repassés à rapetisser, étriquer davantage, au gré d’une campagne morne et désolante, qui va réussir à désespérer même les plus profondes de nos campagnes.

De quelle cacophonie de chimères tous ces cacochymes nous ont abreuvés, pendus à l’ondulation capricieuse des sondages, répandant leurs traînées de poudre sur les réseaux sociaux en espérant l’étincelle qui les propulserait au plus haut de l’affiche.

Que s’est-il donc passé depuis les billets « de Ah à Z » du 3 octobre et « En primaires aussi, c’est la rentrée » du 24 septembre dernier ? Tellement de bruit et si peu de fond… à peine de quoi bercer le Kfard Dchaîné dans la torpeur de son hibernation. 

Ok, mais qu’est-ce qui m’en a sorti ? (de quoi ? Mais de mon hibernation… dites, les distraits, faudrait suivre…)

C’est pourtant une question qui ne se pose guère pour les millions, les milliards de mes congénères hibernants – mammifères, coléoptères et autres pauvres hères ! C’est une évidence, une lapalissade ! Ils sortent naturellement de l’hibernation quand Mère Nature sort de l’hiver, quand elle donne un coup de pédale vigoureux au Grand Cycle de la vie, vers un soleil plus haut, des jours plus longs, une terre plus chaude. Quand des torrents bouillonnants de sève partent à l’assaut des ramures, poussant les arbres jusqu’au ciel, les faisant éclater en un feu d’artifice de bourgeons et de fleurs multicolores. Quand le gazouillis d’une volée d’oiseaux, le bourdonnement de nuées d’insectes se mettent à couvrir le ronronnement de la fourmilière humaine affairée à courir derrière le temps. D’autant plus affairée qu’on vient de lui en confisquer une heure, de ce précieux temps qu’elle s’échine à essayer de rattraper, en passant à « l’heure d’été »… vite, encore plus vite, toujours plus vite.

– o –

Oui mais… cette année la question mérite néanmoins d’être posée. Est-ce vraiment le gazouillis du Cycle magique des saisons qui a réveillé le Kfard ? Ne sont-ce pas plutôt les hurlements stridents des armes et des victimes du Cycle infernal de la Guerre, ce Diable sorti de sa boîte en Ukraine depuis le 23 février ?

Nous savions déjà que Vladimir était capable de tout (rappelez-vous le billet « Rouge Grésil » de mars 2021), nous découvrons avec horreur et sidération qu’il peut tout aussi bien faire n’importe quoi.

Décidément, la « guerre des boutons », c’était mieux en noir et blanc…

Le Tzar incontesté de la prestidigitation ! Jugez plutôt : en un coup de baguette magique :

  • Il a transformé un intermittent du spectacle (Zelens qui ?) en chef de guerre, héros mondial et futur prix Nobel de la Paix
  • Il a réussi l’exploit d’embarrasser tous ses amis et coaliser tous ses ennemis qui pour certains ne pouvaient pas se voir en peinture auparavant, pour soutenir activement sa victime expiatoire, l’Ukraine et son peuple
  • Il a déployé un arsenal qui ferait rêver Kim Jong Un (une armée surpuissante de plus de 150.000 hommes, appuyée par des centaines d’avions de chasse, des milliers de chars, des centaines de navires de guerre, et même des armes dont on n’avait encore jamais entendu parler – malgré les efforts des journaux télévisés à nous étaler à longueur d’édition toutes les horreurs du monde – comme des bombes thermobariques, des missiles hypersoniques,…), sans parvenir à prendre plus d’une ville d’importance en Ukraine…
  • Il a exposé au monde entier les trous béants que dissimulait cette vitrine de « 2e armée la plus puissante du monde » dont il avait entretenu la menace à si grands frais depuis son accession au pouvoir
  • Il a déployé la campagne de « social media » la plus largement diffusée de tous les temps pour un candidat à la présidentielle en France (n’essayez pas de me dire que vous ne voyez pas de quoi je veux parler… Ce « Z » étalé à la peinture blanche sur le moindre tank, le moindre véhicule kaki de l’armée Russe qui tournaient en boucle sur nos écrans, vous pensez vraiment qu’on n’a pas compris le message subliminal ? Vous nous prenez pour des enfants de chœur, Monsieur Poutine ?)… et le plus grand « pshitt » de tous les temps, le Zoufflé étant retombé juste après.
  • Enfin, et ce n’est pas le moindre des exploits, il a fait hésiter (oui, oui, vous lisez bien : hésiter ! Or, s’il est communément admis que regarder n’est pas tromper, hésiter, le doute n’est pas permis, c’est déjà trahir – et passible de 15 ans de camp d’internement selon les normes locales de la justice poutinienne) le camarade Fabien Roussel, candidat du Parti Communiste à l’élection présidentielle, quand un enfant lui a demandé si Staline était un de ses « camarades ».  
  • Et pour calmer ses nerfs, et que toute cette esbrouffe serve quand même à autre chose qu’à le ridiculiser aux yeux du monde – y compris de la plupart de ses compatriotes, qui constituent pourtant son « cœur de cible » – il a profité du chaos et du tintamarre pour condamner Alexeï Navalny à 9 ans de prison « à régime sévère », ni vu, ni connu.
Comment on dit « team building », en Russe, déjà ?

Cela aurait pu être sujet à moquerie, si ça ne portait pas depuis 32 jours de tels coups de boutoir à l’Ukraine, à la Russie et à l’Humanité toute entière.

Les hurlements stridents des missiles, des obus, des balles et des sirènes sont assourdissants, et pourtant ils ne sont rien à côté de ceux des familles déchirées et de l’Humanité qui perd, une fois encore hélas, si près d’ici et maintenant, sa dignité et tant des siens.

M’ont-ils – nous ont-ils tous – réveillés en sursaut, ces hurlements ?

Qu’il serait bon d’y croire, à ce sursaut de la solidarité entre les hommes, avec l’accueil des réfugiés – tous les réfugiés, quelle que soit la couleur de la souffrance et de la misère qu’ils sont contraints de fuir au point de n’avoir d’autre choix que l’exil. Qu’il serait doux d’y croire, à ce « monde d’après », où l’on aurait enfin compris que le destin de chaque habitant de cette planète est inextricablement et solidairement lié à celui de tous les autres.

Si notre apprentissage de la Paix devenait interminable, notre planète toute entière ne finirait-elle pas en une Terre minable ?

Le menu annonçait « pigeon aux olives » en entrée, j’aurais dû me méfier !

Réveillons-nous enfin ! Sortons de notre hibernation !

Que nos cœurs ardents réchauffent ces 4.3 millions d’enfants d’Ukraine

Qui rêveraient de pouvoir jouer à Marie ou Pol

ces jeux – hélas – leur ont été interdits,

Alors ils sur-Lviv désormais loin de chez eux,

Loin de leurs parents Kyiv ‘ivent encore

Pour défendre leur Patrie, notre futur.

Où qu’ils aillent ils sont seuls dans leur tête,

Kharkiv ‘it un tel cataclysme

Garde toujours au fond de lui

Quelque chose qui fait mal… qui fait mal…

Qui a cherché à voler leur histoire ?

Qui a cherché à voler leur mémoire ?

Serons-nous là pour les aider à les retrouver ?