Jamais 2 sans 3

D’où vient donc cette expression toute faite, que nous invoquions comme un mantra il y a encore une semaine, et qui, depuis, nous agace autant qu’un air de tango lancinant ?
Le Kfard Dchaîné a mené l’enquête pour vous, passant au peigne fin les pistes les plus échevelées et les plus capillotractées.

D’où vient donc cette expression toute faite, que nous invoquions comme un mantra il y a encore une semaine, et qui, depuis, nous agace autant qu’un air de tango lancinant ?

Le Kfard Dchaîné a mené l’enquête pour vous, passant au peigne fin les pistes les plus échevelées et les plus capillotractées.

Des plus riches aux plus désargentés des Argentins, ils attendaient la leur, de troisième étoile, comme le Messi, depuis 1986. Nous pouvions bien nous permettre de la leur laisser, magnanimes, nous qui étions encore sur notre nuage de la 2e étoile toute fraîche, « Freed from Desire » et toute cette sorte de choses…

Mais p*** de b*** de m*** (what the f***, tant de 3 étoiles, et pas une seule pour nos Bleus à l’âme !), qu’est-ce que ça pique, après ces 75 premières minutes de coma, minables, interminables même, suivies d’une heure de folie pure qui est passée… comme une étoile filante… bouhouhou !

T’en fais pas, Kilian, même s’il a fait mine de te renvoyer jouer au Leo, le Messi – toi qui, à ton âge, as déjà goûté à l’ivresse du Toit du Monde – quand tu auras le sien, en 2034, tu peux espérer reprendre la main en les comptant jusqu’à cinq ! Une de perdue… notre 10 de retrouvé !

« Jamais deux sans Troie !», se disait avec espoir belle Hélène[1], enlevée à son mari Ménélas, hellène lui aussi, par Paris (qu’on avait envoyé se faire voir chez les Grecs avant qu’ils ne viennent lui rendre la pareille pour un duel sanglant à Troie). Mais ça c’était avant ! Avant quoi ? Avant qu’Ulysse ne fasse basculer la situation avec sa réputée ruse du cheval (le fameux cheval… à bascule bien sûr).

« Jamais de 103 !» se sont entendu rétorquer par leurs darons – par définition réactionnaires et bornés – des générations d’adolescents impatients aspirant à une légitime indépendance motorisée. Fièrement juchés sur les 2 à 3 chevaux pas encore fiscaux de cet engin craché à la chaîne par la marque au Lion de 1971 jusqu’à 2017, ils avalaient les kilomètres (et les moucherons) avec fougue et griserie.

« Jamais deux sans toi !», tenterons les tourtereaux ennamourés dans un élan de poésie digne de l’Amour Courtois (cette boîte de nuit renommée au Qatar, dont le portier belge laisse entrer n’importe qui, même les Croates et les Marocains).

Désolé chers voisins d’Outre-Quiévrain, mais quand il s’agit de nous rasséréner, nous pensons naturellement à vous, comme par Hazard.

« Jamais 2022 sans 2023 !», aurions-nous pu nous souhaiter bientôt en nous embrassant… sous une boule de gui – insouciants du danger concentré dans ses baies toxiques et visqueuses ! Heureusement que le monde moderne a mis nos bambins gavés d’aliments industriels gras et sucrés et d’écrans addictifs à l’abri des menaces que cette vicieuse Mère Nature mettait sur leur chemin sous prétexte d’aberrantes traditions surannées de soit-disant bonne année !

Ne plus avoir à parler, « jamais, d’eux sans toit !»,

  • les Ukrainiens renvoyés à la nuit et au froid de leur nation éventrée par des drones de drame, des missiles enflammés, des flèches explosives d’olig-arcs, caprices d’un nouveau Tsar qui joue l’avenir du monde à la roulette russe
  • les émigrants qui se rêvent enfin immigrés, qui s’échouent et se fracassent par milliers sur les grèves et les falaises d’indifférence de leurs frères et sœurs prodigues… mais prodigues de rien finalement[2]
  • le mendiant, le SDF, le nécessitaiseux, si proche et pourtant si lointain, que nous ignorons le plus souvent d’un air hautain, croyant tromper ou oublier notre bassesse, occupés que nous sommes à brûler l’énergie fossile de plusieurs Terres à pleines torchères (et à crédit, parce que la planète B, on la cherche encore…) quand le dernier petit bout de bois dérisoire se consume dans les doigts engourdis de la petite marchande ou du petit marchand d’allumettes.

Jamais deux sans trois…

Et enfin merci à vous tous, mes deux dizaines de chers lecteurs fidèles, de rejoindre le Kfard Dchaîné dans ses coups de gueule, de griffe ou de folie depuis deux ans déjà, et à très vite en 2023 – pour la troisième année du Kfard !

Misons sur le pouvoir du bouche à oreille pour ne pas faire mentir le dicton  !


Les pattes de mouche du Kfard :

[1] La célèbre LN23

[2] “Prodigue” : qui fait des dépenses excessives, qui dilapide son bien. Mais dans un retournement sémantique, “prodigue de” devient “qui distribue, donne abondamment”

Tant mêlés sans s’emmêler

Songes de guimpes virevoltent pour l’élever vers son Olympe,

de Gouges, il va sans dire.

Surtout, ne pas briser le silence qui étire le rêve

et tout le ciel tissé autour de l’étoile.

Ici rien ne bouge, mais tout aimante.

Songes de guimpes [1] virevoltent pour l’élever vers son Olympe,

de Gouges [2], il va sans dire.

Surtout, ne pas briser le silence qui étire le rêve

et tout le ciel tissé autour de l’étoile.

Ici rien ne bouge, mais tout aimante.

Le grain du cliché masque avantageusement les nuées pestilentielles
qui n’embaumaient pas que ces belles gueules d’atmosphère.
Le réchauffement climatique, déjà, était en route…

La plume du poète chatouille et réveille la sève enfouie dans les racines du Pech,

cette âme inaltérable et intemporelle,

torrent tumultueux qui irrigue les siècles et les parcelles.

Trente générations de mains déjà, des mains burinées et fécondes,

retroussant leurs manches, jouant des coudes et ouvrant les bras

pour creuser des sillons d’ombre entre les cornouillers et les genièvres,

tracer un labyrinthe de murets de pierres sèches

démarquant les constellations du Causse,

               éclairer les sourires de façades

tantôt caressées par les souvenirs d’antan,

tantôt giflées par les bourrasques d’Autan,

vouer les baies géminées aux gémonies des jeux d’arcades,

faire ronronner les moulins   le long du cours de l’Aveyron.

Les siècles et l’Aveyron s’écoulent en donnant au miroir des petites touches impressionnistes

L’Anglars et le Deymié [3] se renvoient des ogives en écho,

au gré des guerres de religion

d’une paroi à l’autre ricochent

              le chant du rossignol qui répond au bourdonnement des orchidées abeille

                         la rumeur des colporteurs et des bonimenteurs

                                  les effluves des tanneries et les éclats d’oc des obradors [4]

                                             le carrétou [5] brinquebalant qui réveille la venelle, vide

Sous le regard en coin des amoureux transis, bien au faîte de l’ogive.

Temps mêlés,

tant mêlés,

                                             sangs mêlés

« Juste un baiser »… mais pour l’éternité, coquin de troubadour

La page se tourne, le recueil se ferme…

La plume s’envole et redonne vie et voix aux humbles,

à tous ceux qui, sur ce Causse aride, dans cette vallée encaissée,

ont mis leur peu et leurs deux mains en commun et, inlassablement,

passé leur présent à façonner cette merveille sans limites qu’on appelle…

demain !

Merci au troubadour de Flouquet pour cette révélation

Le beffroi se pâme dans son écrin de verdure tant qu’il ne fait pas froid…

Pattes de mouche du Kfard :

[1] Corsage ou plastron léger porté avec une robe décolletée

[2] Olympe de Gouges est née le 7 mai 1748 à Montauban et morte guillotinée le 3 novembre 1793 à Paris. Elle est ainsi devenue la muse de Michel Audiard qui, dans « les Tontons Flingueurs », lui rendit un hommage appuyé avec cette citation culte : « On ne devrait jamais quitter Montauban ». Elle est une femme de lettres, devenue femme politique. Rédactrice en 1791 de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle est considérée comme une des pionnières françaises du féminisme.

[3] Le Roc d’Anglars et le Roc d’Aymié sont les deux éperons rocheux qui encadrent la vallée de l’Aveyron, au creux desquels est niché le village de Saint Antonin Noble Val

[4] Obrador (occitan) : atelier

[5] Carrétou (occitan) : petite charrette

Si vous vous êtes laissés bercer par ces lignes, vous adorerez les chefs d’oeuvre du troubadour de Flouquet, le poète Gilles Sicard, qui les a inspirées :

Plain-Champ. Caractères, 1994

Entre songe et silence. Les Amis de la Poésie, Bergerac, 1996

Ligne de vie. L’Ancrier, 1997

La bonne aventure. Le Cherche Midi, 2002

Ton rêve pour mon rêve. Club Richelieu de Châtelguyon, 2006

Le poirier du Pech. L’Harmattan, 2011 (Prix La Fayette, Prix de la Ville de Saint Lys)

Ramon Jordan. Lacour, 2016

WC News – chronique de la 2e semaine d’un temps ordinaire – calendrier de l’avant

Les romains nous avaient pourtant prévenus dès l’Antiquité (une époque où l’Italie existait encore sur la carte du football mondial) : il eut fallu détruire Carthage, pour éviter ce carnage.

Mercredi 30 novembre : Tunisie 1 – 0 France

Les romains nous avaient pourtant prévenus dès l’Antiquité (une époque où l’Italie existait encore sur la carte du football mondial) : il eut fallu détruire Carthage, pour éviter ce carnage.

La victoire, on nous la Prométhée ? Au lieu de ça, ces Aigles nous ont bouffé le foie. Ils nous ont donné une belle leçon de français, au point de nous rejouer la scène de la cassette de la VAR (de Molière, évidemment) après le coup de Grizou en toute fin de partie.

Jeudi 1e décembre : Croatie 0 – 0 Belgique

Ils ont beau toucher du bois, ils sont aux abois et dans le rouge, les diables !

Les diables rouges qui se couchent avec les poules, pensez-vous qu’ils y crusses (croates ?) un seul instant, à ce mauvais coup qui les sort ? Ils étaient pourtant prévenus des risques encourus avec les excès de jeu de Hazard.

Attention toutefois à ne pas humilier le roi des Belges. Il pourrait décider d’envoyer toutes ses divisions blindées (les diamantaire flamands et les propriétaires terriens wallons) envahir les centres commerciaux de Doha !

Jeudi 1e décembre : Costa Rica 2 – 4 Allemagne

Au revoir là-haut (Auf wiedersehen ! dans le texte)

Enfin une femme[1] qui siffle et mate une vingtaine d’hommes, devant des dizaines de millions de hooligans qui ne se gênent pas pour siffler les femmes dans la rue ! Nous on trouve ça Wunderbar, mais ça gonfle certains de ces Teutons, même sans Wonderbra ! Qu’importe, ça leur fera les pieds, à tous les muffles de la Terre !

Navas[2] peut embrasser sur la bouche son poteau qui, bien que gauche, a pris les coups à sa place à quatre reprises. Cette fois-ci les censeurs sans cœur du brassard arc-en-ciel n’y étaient pour rien.

Quant à nos amis d’outre-Rhin, ils vont retrouver la coupe (de vain show) à la maison, et ressasser les interminables frustrations de l’achoppée blitzkrieg devant la chope et… Scheisse à la fin !

Vendredi 2 décembre : Cameroun  1 – 0 Brésil (what the f*** ??? si, si, vous avez bien lu !)

En retirant son maillot après avoir marqué contre le Brésil dans les arrêts de jeu, il savait qu’il serait expulsé ! Et alors ? Il peut bomber le torse, Vincent. Un tel exploit, il n’y en n’a pas vingt, il n’y en a pas cent, il n’y en a qu’un, et c’est lui qui l’a fait. Quel panache !

En laissant leur étoile filante et roulante sur le banc de touche, ils ne se doutaient pas qu’ils souffriraient autant, les bleus d’un soir auréolés de leurs 5 étoiles, que des Lionceaux verts mais décidément indomptables ont envoyé au tapis ! Un triomphe gratuit certes, la Seleçao étant solidement accrochée à sa première place dans son groupe, et les Lions, victorieux mais néanmoins déjà éliminés. Mais ces triomphes-là ne sont-ils pas les plus beaux ?


[1] Stéphanie Frappard, première Française à arbitrer un match professionnel masculin en ligue 2, la 1e à arbitrer un match en ligue 1 masculine, la 1e à arbitrer une rencontre internationale masculine en compétition officielle en 2019 (lors de la Ligue des Nations), puis en Ligue des Champions masculine en 2020, et enfin en Coupe du Monde masculine lors de ce match Costa Rica – Allemagne.

[2] Keylor Navas est le gardien de but de l’équipe du Costa Rica, qui a vu à au moins quatre reprises durant le match les tirs des attaquants allemands s’écraser sur le montant gauche de sa cage de buts ! Quand ça veut pas, ça veut pas !