Kfard riche de tant d’expérience, tu l’as sans doute fredonné à tes enfants ou peut-être même petits enfants. Tout petit Kfard, cette rengaine t’a peut-être bercé, amusé, fait sourire ou même te dandiner.
Kfard riche de tant d’expérience, tu l’as sans doute fredonné à tes enfants ou peut-être même petits enfants. Tout petit Kfard, cette rengaine t’a peut-être bercé, amusé, fait sourire ou même te dandiner.
Mais quoi ça ? De quoi s’agite-t-il ? De quoi est-il question ?
De la comptine du clown, qui se chantonne en rimes et se mime en chanson. Zim, boum – tralala, voilà qui donne le la :
J’ai un gros nez rou-ge,
Deux traits sous les yeux,
Un chapeau qui bou-ge,
Un air mali-cieux !
Deux grandes sava-tes,
Un grand panta-lon,
Et quand ça me grat-te,
Je saute au plafond !
Il ne te met plus d’étoiles dans les yeux, cet histrion au gros nez rouge ? Tu es devenu trop raisonnable, trop intelligent et trop malin, ces gesticulations malicieuses de circassien ne t’évoquent plus rien ?
Ça fait longtemps que tu ne crois plus au Père Noël, pour toi Dieu est mort-vivant ? De clown, tu n’en connais plus qu’un, en cette saison de crises en thèmes : ce Joker qui se croit si sévèrement urné et qui surfe sur la vague de son halo-win ?
Quel flingue ! Quelle classe ! Quel kif ! Psartek ! Par contre il va falloir changer le silencieux, parce qu’il est manifestement nul, vu le boucan alors que je n’ai même pas effleuré la gachette…
Mais sur son air de requiem, sa complainte est-elle si différente ?
J’te plante un gros point rou-ge,
Entre les deux yeux
Le premier qui bou-ge,
M’donne l’air audacieux !
J’réveille le prima-te
Qui sommeille au fond,
Et plus je le grat-te,
Mon score saute au plafond !
Qui a dit que je n’ai pas de programme électoral ? C’est pourtant écrit noir sur jaune
Alors, mes Kfards Dchaînés, à nous de choisir sur quel air nous préférerons nous laisser bercer – ou berner. Allons-nous laisser la main aux piques des valets du Joker et nous tenir à carreau, ou imposer notre jeu en unissant la force du cœur et la chance du trèfle des dames et roisque nous attendons ?
Bonne nuit les petits, écoutez donc mon pipeau, c’est l’heure du marchand de sacs de sable… pom-po-po-pom….
Le Kfard convoque Prévert pour rendre hommage à ce grand homme qui a vécu et appris à vivre avec passion jusqu’au bout, jusqu’à ce funeste 16 octobre 2020…Continuer à faire vivre et grandir son engagement et ses valeurs laïques est le meilleur hommage que nous puissions lui rendre. Il n’y a rien à rajouter, rien à retirer à ce texte publié le 20 avril dernier…
Ah ils étaient remontés comme des pendules, nos petits camarades de jeu d’Outre Quiévrain ! Finies les mélopées de l’amour Courtois en-Namuré, les Gands de velours, les Manneken peace & love, ça fait belle lurette qu’ils ne sont plus bleus des Bleus !
Ah ils étaient remontés comme des pendules, nos petits camarades de jeu d’Outre Quiévrain ! Finies les mélopées de l’amour Courtois en-Namuré, les Gands de velours, les Manneken peace & love, ça fait belle lurette qu’ils ne sont plus bleus[i] des Bleus ! Les troubadours avaient manifestement un œuf à peler avec eux[ii], et ont opté d’emblée pour le ga-Bruges, sorti les mitraillettes[iii] et les pistolets[iv], après leur douloureuse élimination en demi-finale de la dernière Coupe du Monde, qui leur restait sur l’estomac depuis 3 ans.
Ils sont tellement émouvants, ces revanchards diables rouges de fierté ! Tenez, ils me rappellent la génération Platini, cette « génération dorée » du football français qui nous a tant fait rêver en développant un jeu si enthousiasmant, si rafraîchissant… mais qui s’est échouée avec la régularité de la marée sur les rochers durs et implacables du « réalisme » des forteresses brésiliennes, italiennes ou allemandes à chaque compétition majeure.
Ceux qui l’ont vécue à l’époque, ou ceux qui ont lu l’article du Kfard en juillet dernier (L’enfer de la 11-topie), vous ne trouvez pas dans le scénario du match de mercredi soir un furieux relent de cette fameuse demi-finale du Mondial 1982 ? Sauf que là, l’équipe de France était dans les crampons de l’Allemagne de 1982, et ce sont nos malheureux amis belges qui portaient l’écusson trop pesant et le maillot trop flottant de la bande à Platoche…
Il était fort touchant, l’éclat de joie de gamin de Lukaku ! Qu’elle était crâneuse sa provocation – à travers l’œil de la caméra à l’angle du terrain – aux millions de Dikkenek[v] qui ont toujours regardé de si haut leurs cousins du plat pays, quand il a planté Lucas Hernandez sur place et crucifié Lloris d’une patate X-Ixelles à bout portant. Avec un deuxième but en moins de 4 minutes, il avait bon[vi] alors qu’il enfonçait le clou dans le cercueil de leurs ex-bourreaux, leur disant quoi[vii] et les laissant cois, pour tuer le match juste avant la mi-temps.
L’ambiance dans les vestiaires a dû être aussi électrique que dans certaines ruelles sombres de Molenbeek, ou sur le trône de 6,7 millions de foyers français – selon l’audimat. Combien ont pleuré leur race, menacé de rendre leur passeport, demandé la tête à Dédé, exigé de rappeler Olivier Giroud, de ressusciter Bernard Tapie, de renvoyer les frères Hernandez au séminaire, ou de soumettre le Hazard à des jeux pas très catholiques (quoique, d’après le rapport Sauvé….) en stoumelinks[viii].
P.S. : je compte sur toi, petit Kfard, pour partager ta propre saute d’humeur ou d’humour. Je suis convaincu que tu as été aussi passionné et imaginatif que tes compatriotes.
On ne va pas se raconter de carabistouilles[ix], nous sommes revenus nous vautrer dans le canapé pour la deuxième mi-temps la tête basse, en traînant les jambes ! Ces diables rouges avaient réveillé nos vieux démons, qui allaient vicieusement nous picorer le foie par petites bouchées pour nous torturer encore pendant 45 longues minutes, à chaque surgissement de Lukaku, chaque champ libre laissé au Hazard, chaque feinte de frappe de ce (presque) batave de De Bruyne… Oh non, surtout pas le « 1, et 2 et 3 zéro » que nous avons si insolemment asséné nous-mêmes, jadis, à nos idoles brésiliennes… le supplice serait inhumain, la mise en bière consommée.
Et voilà qu’en 2e mi-temps ils nous font le coup de la Panne ! Comme si, se croyant confortablement à l’abri derrière leurs deux superbes réalisations en première période – dans une arrogance empruntée à leurs contempteurs hexagonaux – ils faisaient leur nez[x] et s’étaient soudain assoupis sur une terrasse chauffée au gaz (un Berck b’en zen, en somme) bordant cette immense plage à perte de vue de la Panne : après tout, avec 2 buts d’avance, « ça peut mal »[xi] ! Et voilà que le gratin des chicons se met à ployer sous la drache[xii] des vagues à lames successives des Bleus, qui avaient soudain retrouvé la frite et la baraka dans le jardin d’Eden, et étaient redevenus conquérants. Benzema, après avoir joué avec les pieds de quatre défenseurs, envoie une dentelle au fond des filets, et 5 minutes plus tard Griezmann obtient un penalty, c’est tout ce Kilian faut pour le transformer. Le tapis vert se retrouve à l’Anvers, et le rugissant Lion de Waterloo est réduit en volaille pataugeant dans le Waterzooi.
Il a fallu s’y faire (et de un!), avec des diables on s’attend (et de deux !) forcément à des Mons (et de trois !) et merveilles, et en effet Lukaku, le petit malin (et de quatre !), jaillit encore de sa boîte et, pendant un instant, marque les esprits… avant que, coup de théâtre même sans Molière, la VAR ne le mette hors-jeu et en rote[xiii], et lui vole son magot.
Les bleus, en fusion, ne laissent alors aucun répit à leurs valeureux mais néanmoins malheureux adversaires, et les dévorent en croque-en-Witsel. Théo Hernandez, le bizuth du jour, dans la dernière minute du temps réglementaire, décoche un boulet de canon qui fait exploser le bouchon de Liège et transperce le front de nos frères d’Ardennes et le cœur de tous ces hommes, flamands roses et wallons verdoyants pour une fois encore réunis au charbon dans la même mine sombre, renvoyés aux stands, dans les choux de Bruxelles, terrassés jusqu’au Knokke-Zoute !
Depuis des décennies que les anglo-saxons osent les narguer en appelant leurs sacro-saintes frites belges « French fries », ils mordaient sur leur chique[xiv]. Mais là, Tintin, je crois qu’on les a fâchés pour de bon, mille milliards de mille sabords ! D’ici à ce qu’ils rappellent leur Ambassadeur à Paris à Bruxelles, ou bien pire encore, massent leurs blindés (si, si, tous les trois d’un coup !) à la frontière…
Mais que voulez-vous, il faudra bien qu’ils admettent – une fois au moins – qu’il leur restera toujours un fossé à franchir pour espérer approcher le génie français d’un… je ne sais pas moi, au hasard : un Jacques Brel, une Annie Cordy, un Raymond Devos, une Marguerite Yourcenar, un Philippe Gelück ou une Christine Ockrent !
Allez, tantôt on enfile notre habit de lumière (deux étoiles !) pour donner une leçon de corrida à nos voisins d’Ibère-Nation… en toute humilité bien sûr, vous pouvez compter sur nous !
C’est dur d’être Champion du Monde, et modeste en plus, sans s’attirer la jalousie de tous ces envieux !
Olé !
Pattes de mouche du Kfard :
[i]Être bleu de quelqu’un (locution verbale belge) : être épris, amoureux de quelqu’un
[ii]Avoir un œuf à peler avec quelqu’un : avoir des comptes à régler avec quelqu’un
[iii]Mitraillette : sandwich de pain avec frites et viande
[iv]Pistolet : sandwich préparé dans un petit pain rond… quand je vous dis qu’ils ont des leçons à donner aux épicuriens…
Vous z’aussi vous z’avez ces z’acouphènes ? Ça vous ziffle et vous bourdonne dans les z’oreilles comme un bruit de fond permanent ? Nous avons beau zapper sur tous les canaux, pas z’un écran, pas z’un Ipod où il ne z’insinue , et qui ne grézille de son nom, de sa dernière saillie ou de celles de son essaim de zélateurs.
Zzzzzzzz ! Zzzzzzzz !
Vous z’aussi vous z’avez ces z’acouphènes ? Ça vous ziffle et vous bourdonne dans les z’oreilles comme un bruit de fond permanent ? Nous avons beau zapper sur tous les canaux, pas z’un écran, pas z’un Ipod où il ne z’insinue , et qui ne grézille de son nom, de sa dernière saillie ou de celles de son essaim de zélateurs.
Y’a «qu’lui, qu’lui !», zinzinulent[i] tous ces zoziaux qui le portent au zénith, sur CNewz et conzorts.
Bienvenue dans notre ZAD, les p’tits Kfards ! Bienvenue dans une zone préservée et ouverte sur le vaste monde où – pour les quelques minutes de lecture à venir – vous n’entendrez pas une seule fois son nom. Foi de Kfard !
Ami entends-tu le vol noir du bourdon sur nos plaines ?
Zzzzzzzz ! Zzzzzzzzz ! Zzzzzzzz !
Ami, entends-tu ses zombies zélés sur toutes les chaînes ?
Zzzzzzzz ! Zzzzzzzzz ! Zzzzzzzz !
Osez, partisans, à vos claviers, vos écrans sonner l’alarme !
Sinon à la haine nous n’aurons à opposer que nos larmes.
Sa rhétorique de Gargamel ronronnait depuis des années dans le microcosme de la haine, où il faisait son zob, soufflant en zéphyr pour attiser les angoisses des piliers de zinc sirotant leur verre de zinfandel ou leur chope de zython[ii], ou des rombières en cape de zibeline apprêtant leurs plateaux de zakouskis. Il saupoudre à l’occasion un zeste de zizanie, dézinguant tous ces sains gens, ces z’autres qu’il trouve zarbis simplement parce qu’ils ne portent pas un prénom d’apôtre « bien de chez nous ». Qu’ils soient zoulous, zingaros, zouaves, zapatistes, zanzibaris, zélotes ou ziguinchorois, il oublie seulement que leur lointain aïeul commun est probablement un zinjanthrope[iii].
Faire du neuf avec du vieux ? C’est shtroumpfement bluffant, non ?
Alors bien sûr, d’autres avant lui avaient déjà poussé le bouchon de l’indécence jusqu’au X de Xénophobie. Mais voilà que – surgissant au milieu du zoo de tous ces alphas – il fait, lui, carrément péter le bouchon de son zibulateur[iv] jusqu’à l’oméga.
Il ose tout – c’est d’ailleurs à ça qu’on le reconnaît – franchissant allègrement le Rubicon du Y pour rêver d’accrocher son Zircon à la constellation de son fiel nocturne. Dans ce Grand Remplacement là, il se verrait bien en héros cacochyme, Eric.
Un candidat, qui surgit hors de la nuiiiiiiiiiiit Court vers l’élection au gaaaaaaalop Son nom, il le signe à la pointe de son ego, D’un Zeste qui veut dire Zéro
Dessin de B. Marty chiné et déniché par 6rano, adapté par le Kfard Dchaîné
Zzzzzzzz ! Zzzzzzzz !
Ceux qui tentent de l’ignorer en restant zen, ou muets, servent en réalité son courant d’air creux qui s’amplifie en alizé puis en bourrasque. Ceux qui osent se dresser sur son chemin servent eux aussi de caisse de résonance à son bourdonnement devenu obsédant.
Zzzzzzzz ! Zzzzzzzz !
Mais qu’a-t-il donc accompli, ce Zorba – ou subi, ce Sisyphe – pour mériter pareil écho ?
Pas grand-chose pourtant. Bouche du coche, ce zébulon aiguillonne inlassablement de ses diatribes les chevaux de trait de l’attelage – tantôt la pouliche blonde à droite qu’il accuse de zigonner[v], tantôt le patachon hargneux à gauche qu’il traite de zigomar[vi]. Parce qu’il récolte assez de blé et tend volontiers un doigt accusateur, ce zeugite[vii] à JT se voit au-dessus de sa phalange.
Chiné et déniché par 6rano
Ainsi parlait Zarathoustra : le discours du zigoto – un zigouigoui qu’il se garde bien de qualifier de programme, tant il est squelettique – zigzague entre le joueur de pipeau de Hamelin et l’Assommoir de Zola, et pourrait servir de zérotage[viii]sur l’échelle de l’Elyzée. Mais peu importe que la grosse caisse sonne creux, tant qu’elle attire le zoom des caméras qui zieutent en Saintes Nitouches le jeu de massacre auquel il s’adonne : il cueille les zizyphes trop verts, il zigouille toutes les espèces qui se dressent en travers de son chemin, du zébu jusqu’à la fin, il veut couper les Z (sociales, alimentaires) à tous les Zautres sans exception…
Il enfonce le clou pour ceux qui veulent les traverser – les clous, les frontières ou les zébras. « Zip », c’est simple et expéditif : une fermeture éclair, dès demain.
Comment ça, il n’aime personne ? Vous zwanzez[ix] j’espère ? Il kiffe à donf tout ce que la France a produit de plus noble et de plus beau depuis la nuit des temps, de la Gaule de Vercingétorix à celle d’Antoine, en passant par celle de Pétain. Des zostères[x] bretons aux zinnias[xi] méditerranéens, des zygènes aux zygoptères[xii] de nos ancêtres. Des zygotes d’avant les Wisigoths au zircon du zodiaque qu’il brûle d’incarner.
Il est assurément gonflé d’ambition, ce Zeppelin seul, et nous d’appréhension.
Ce zeugma[xiii] marquera-t-il notre chute ou la sienne ?
L’avenir nous le dira ? Et puis zut, non ! Nous avons le pouvoir de choisir notre avenir !
Chiné et déniché par 6rano – adapté par le Kfard Dchaîné
P.S. – Pari tenu, les Kfards de la ZAD, nous n’avons pas mentionné son nom une seule fois ! Ça fait un bien fou, non ? Allez, zoubis les gadjos et les zoulettes, on remet ça quand vous voulez !
Pattes de mouche du Kfard :
[i]Zinzinuler : pousser son cri, pour la mésange, la fauvette
[ii]zython : boisson ancêtre de la bière dans l’antiquité égyptienne
[iii]Zinjanthrope : Australopithèque découvert en Tanzanie
[iv]Zibulateur : (Afrique centrale) Outil permettant de déboucher une bouteille ; décapsuleur de bouteille ; ouvre-bouteille.
[v]Zigonner : perdre son temps en essayant de faire quelque chose après plusieurs essais infructueux
[vi]Zigomar : homme généralement fantaisiste, au comportement extravagant
[vii]Un zeugite est, dans l’Athènes antique, un membre de la troisième des classes censitaires soloniennes, celle des citoyens disposant de suffisamment d’aisance pour acquérir un attelage de bœufs. Cette richesse correspondait à une production de 200 à 300 médimnes de blé, ce qui leur permettait de s’acheter l’équipement complet de l’hoplite et de servir dans les rangs de la phalange
[viii]Zérotage : détermination du degré zéro sur un thermomètre
[xi]Zinnia : plante proche des marguerites et des cosmos
[xii]Les zygènes sont des lépidoptères. Les zygoptères sont des petites libellules
[xiii]Zeugma (ou zeugme) en rhétorique, désigne une construction qui consiste à ne pas énoncer de nouveau, quand l’esprit peut les rétablir aisément, un mot ou un groupe de mots déjà exprimés dans une proposition immédiatement voisine (ex. « L’air était plein d’encens et les prés de verdure » [Hugo]).