Songes de guimpes [1] virevoltent pour l’élever vers son Olympe,
de Gouges [2], il va sans dire.
Surtout, ne pas briser le silence qui étire le rêve
et tout le ciel tissé autour de l’étoile.
Ici rien ne bouge, mais tout aimante.

qui n’embaumaient pas que ces belles gueules d’atmosphère.
Le réchauffement climatique, déjà, était en route…
La plume du poète chatouille et réveille la sève enfouie dans les racines du Pech,
cette âme inaltérable et intemporelle,
torrent tumultueux qui irrigue les siècles et les parcelles.
Trente générations de mains déjà, des mains burinées et fécondes,
retroussant leurs manches, jouant des coudes et ouvrant les bras
pour creuser des sillons d’ombre entre les cornouillers et les genièvres,
tracer un labyrinthe de murets de pierres sèches
démarquant les constellations du Causse,
éclairer les sourires de façades
tantôt caressées par les souvenirs d’antan,
tantôt giflées par les bourrasques d’Autan,
vouer les baies géminées aux gémonies des jeux d’arcades,
faire ronronner les moulins le long du cours de l’Aveyron.

L’Anglars et le Deymié [3] se renvoient des ogives en écho,
au gré des guerres de religion
d’une paroi à l’autre ricochent
le chant du rossignol qui répond au bourdonnement des orchidées abeille
la rumeur des colporteurs et des bonimenteurs
les effluves des tanneries et les éclats d’oc des obradors [4]
le carrétou [5] brinquebalant qui réveille la venelle, vide
Sous le regard en coin des amoureux transis, bien au faîte de l’ogive.
Temps mêlés,
tant mêlés,
sangs mêlés

La page se tourne, le recueil se ferme…
La plume s’envole et redonne vie et voix aux humbles,
à tous ceux qui, sur ce Causse aride, dans cette vallée encaissée,
ont mis leur peu et leurs deux mains en commun et, inlassablement,
passé leur présent à façonner cette merveille sans limites qu’on appelle…
demain !
Merci au troubadour de Flouquet pour cette révélation

Pattes de mouche du Kfard :
[1] Corsage ou plastron léger porté avec une robe décolletée
[2] Olympe de Gouges est née le 7 mai 1748 à Montauban et morte guillotinée le 3 novembre 1793 à Paris. Elle est ainsi devenue la muse de Michel Audiard qui, dans « les Tontons Flingueurs », lui rendit un hommage appuyé avec cette citation culte : « On ne devrait jamais quitter Montauban ». Elle est une femme de lettres, devenue femme politique. Rédactrice en 1791 de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle est considérée comme une des pionnières françaises du féminisme.
[3] Le Roc d’Anglars et le Roc d’Aymié sont les deux éperons rocheux qui encadrent la vallée de l’Aveyron, au creux desquels est niché le village de Saint Antonin Noble Val
[4] Obrador (occitan) : atelier
[5] Carrétou (occitan) : petite charrette
Si vous vous êtes laissés bercer par ces lignes, vous adorerez les chefs d’oeuvre du troubadour de Flouquet, le poète Gilles Sicard, qui les a inspirées :
Plain-Champ. Caractères, 1994
Entre songe et silence. Les Amis de la Poésie, Bergerac, 1996
Ligne de vie. L’Ancrier, 1997
La bonne aventure. Le Cherche Midi, 2002
Ton rêve pour mon rêve. Club Richelieu de Châtelguyon, 2006
Le poirier du Pech. L’Harmattan, 2011 (Prix La Fayette, Prix de la Ville de Saint Lys)
Ramon Jordan. Lacour, 2016
La Cigogne avait donc convoqué La Fée Bleue qui sans barguigner t’accorda tous les talents !
Après le cocktail des mots qui s’entrechoquent joyeusement pour nous esbaudir ,,après le crayon espiègle qui danse sur la feuille , voilà que tu trempes ta plume dans la si mystérieuse Gourgue . Ainsi inspiré ,tu nous déroules une mirifique farandole qui poussée par l’Autan se faufile dans les ruelles de la cité .
Coruscant poète !
ps: Bon d’aucuns diront que le bréviaire de la généalogie a évolué , et que l’eau de la Gourgue si claire n’a pas l’exclusivité des vertus et que d’autres breuvages …
A vous de voir !
Tu m’aides à aimer encore plus la lumière sur et autour de mon Pech. Reconnaissance de mes profondeurs… sans limites
Adorable HauÔKfard
Orgueil et belle émotion, à la lecture de ton magnifique hommage…
Tes mots… sont un remarquable poème nourri de la force naturelle et artistique de notre Quercy.. Je suis pantois d’admiration. De là-haut, Olympe de Gouges te sourit de toute sa tête retrouvée;
Je veux d’autres poèmes ! A très bientôt.
Je sais que la joie du rêve et de l’écriture éclaireront chaque jour et une partie des nuits de la nouvelle année…