Plus que 9 mois d’ici la présidentielle de 2022 !
Et voilà que nos maîtres étalons et nos pouliches de concours réalisent qu’ils sont aux pièces pour concevoir le bébé miraculeux qui pourra emporter le suffrage universel dans les urnes le 10 et le 24 avril prochains, comme le frais émoulu petit Jésus du Touquet qui crèche à l’Elysée depuis 2017.
Mais même pas le temps des préliminaires, voici déjà venu le temps des primaires, où, selon des rites barbares antédiluviens, les prétendants en rut se dressent sur leurs ergots, gonflent leur poitrail, étalent leur ramure pour écarter de leur route leurs adversaires en les impressionnant si possible, sinon en les affrontant à couteaux tirés, voire en leur explosant la rate (du Touquet, toujours. Y en a qui suivent ? Concentrez-vous, voyons). Et on s’étonne qu’après de tels combats acharnés, où les coups bas sont de rigueur, on ne récupère plus au coup de sifflet final qu’un loqueteux harassé en lambeaux !
Xavier Bertrand du Déclin[i], le Chevalier des Hauts de France, la Reine Valérie qui Pécaresse des ambitions débordant largement du lit de la Seine – le Zouave du Pont de l’Alma doit en avoir par-dessus la tête – et Laurent Veau-Quiet, le Robin des Volcans éteint d’Auvergne (oui je sais, si c’étaient les volcans qui étaient éteints, il faudrait rajouter un « S ») ont pris l’initiative de jouer au trouple-faîte, dans l’euphorie embrumée et éthérée de l’after, après leur large et inespérée victoire, aux régionales, battus seulement par l’abstention encore plus large (mais heureusement, la bonne fille fait seulement de la figuration et ne concourt pas pour le titre). Ils en sont encore à imaginer, chacun de leur côté du lit, la position du Kamasutra qui leur permettrait de prendre le dessus sans que les deux autres s’en rendent compte.
Ils ont beau pousser des cris d’orfraie et s’offusquer d’être qualifiés d’éjaculateurs précoces, ils ont cependant bien tiré les premiers. Mais voilà qu’ils bousculent tout l’échiquier politique, contraint de leur emboîter le pas dans ce tango endiablé, à qui mieux mieux, voire à qui pire pire !
Le fringuant gars de la Marine, à peine touché ses premiers pompons sur les manèges Européens et Franciliens (vas-y Jordan, c’est pon, vas-y Jordan c’est pompon pon !) bombe son torse huilé sous l’œil qui frise de sa MILF (Mar(ra)ine, Il Le Faut…bien évidemment, vous l’aviez tous compris). Celle-ci rêve, telle Jeanne d’Arc, de rassembler enfin le grand troupeau national des chèvres égarées de Monsieur Seguin, menacées par le vilain loup affamé entré sans papiers et en toute illégalité dans notre si belle montagne, pour dévorer nos chèvres fièrement estampillées AOP et égorger à l’occasion nos fils et nos compagnes ! Mais voilà qu’Eric fait part des états d’âme que lui a inspiré le succès de Donald en Amérique (« Tes états d’âme sont pour moi, Eric, comme des Etats d’Amérique »[ii]), et se laisse émoustiller par le chant des sirènes des sondages et de sa cour chez Bolloré et CNews, qui lui font perdre le sens de Zemmour. Monté au pinacle par sa cour de flagorneurs, il est tenté de descendre dans l’arène, lui aussi, quitte à lui faire un bébé dans le dos.
Dans la basse-cour des Ecologistes, on ne compte plus les mères à la main verte et les pères verts ! Foin de trouple, ils sont déjà cinq, chez eux, à se disputer les verts de terre et l’œil des caméras de leur marigot, qui inonde un territoire de plus en plus large au fur et à mesure de la fonte des glaciers et des calottes polaires. Quelle chance ils ont, les Delphine, Sandrine, Jean-Marc, Yannick et Eric[iii], plongés dans la piscine de ce Lost Story qui continue à se remplir, de pouvoir prospérer ainsi grâce à un engrais naturel !
Quant à ce qui reste de la Gauche – oui, car vous pensiez, vous aussi, que toute la Gauche était occupée ? Mais non, à y regarder de plus près, avec une bonne loupe (sinon essayez avec un microscope) un village peuplé d’irréductibles de Gauche résiste encore et toujours à l’envahisseur… et la vie n’est pas facile tous les jours pour les Marcheurs retranchés de l’an pire des camps de Jedressemonbarnum, Tantpispourledécorum, Quellebaffemonptitbonum et Capharnaüm qui essaient de les encercler à défaut de les encarter !
Quant à ce qui reste de la Gauche, donc, elle est la seule à savoir, tranquillement, patiemment, prendre le temps des préliminaires, sans se précipiter dans les empoignades de furieuses primaires. On sait même encore y apprécier, dans certaines alcôves, le charme suranné d’un Valls qui a mis l’temps de réaliser sa passion pour la France, après avoir pratiqué assidûment la sérénade à la catalane. Aurait-il succombé au charme envoûtant de l’Hidalgo surgie de la station Vélib d’Opéra qui le bisait ? Lui-même parviendra-t-il à séduire à nouveau ses ex-, comme du temps où « quand Manu dégrafait son corps sage pour donner des coups d’boule à Benoît, les Delga, les Delga du villa-age étaient là làlàlàlà là »[iv] ?
« Ne Mélenchon pas vitesse et précipitation », se disent apparemment tous ces dits révolutionnaires révolus du dictionnaire en tenue d’apparat chic !
Et ce faisant, avachis, ils regardent, passifs, passer – à belle allure déjà – le train de l’Histoire qui les laisse sur le quai de leurs rêves flétris et de leurs ambitions rassies, car tous les matins du monde n’y suffiraient plus pour ranimer l’étincelle du grand soir, soufflée vers le crépuscule par un grand coup de balai, fût-il rose.
Et dans les voitures-couchettes, tous ces trouples – et plus si affinités – sont occupés à courtiser, flirter, s’acoquiner, fricoter pour concevoir, dans leur stupre et notre stupeur, le bébé dont enfanteront les urnes, ce divin-enfant dont la bouille réjouie ornera les murs de toutes les Mairies de France – narguant une Marianne fatiguée et blasée – et dont nous allons tous jouir, avec, au choix, la cocarde ou le cocard, dans 9 mois, en avril 2022.
« Allons z’enfants de la Partiiiiii-ie ! » … ah quelle folle nuit en perspective !
Pattes de mouche du Kfard :
[i] Bertrand du Guesclin, noble breton, connétable de France et de Castille (1320 – 1380) est un personnage majeur de la première partie de la Guerre de Cent ans
[ii] Tube et chanson la plus connue du groupe Luna Parker, classée 10e des ventes en février 1987. A cette époque, les ventes étaient réalisées au format 45 tours, qui est redevenu furieusement tendance, qui l’aurait imaginé ?
[iii] Delphine Batho, Sandrine Rousseau, Jean-Marc Governati, Yannick Jadot et Eric Piolle sont les 5 candidats déclarés pour les primaires des Ecologistes en vue de la candidature à l’élection présidentielle de 2022
[iv] Carole Delga, actuelle Présidente réélue du conseil régional d’Occitanie (depuis janvier 2016), faisait partie de comité de campagne de Manuel Valls pour la primaire du Parti Socialiste en 2016, finalement remportée par Benoît Hamon. Vous aurez reconnu les paroles inspirées de la chanson « Brave Margot » de Georges Brassens.
Reviens vite Kfard,entraîner les enfants de la Partie, avec l’éclat de l’esprit et le sourire du coeur, vers le train de l’Histoire qui avance au-delà de Bertran du Déclin, de Valérie qui pécaresse, du sens de Zemmour, et des fringants gars de la Marine qui nous pompon pone l’air – l’air qu’elle tente de fleurir à l’infini de l’avenir des hommes – pardon des Français ( ça prendra déjà du temps !)
Reviens avec le feu d’artifice de tes mots, pour le souriant partage de l’instant, loin des sombres lourdeurs du monde, en attendant, sans vraiment l’attendre, plus légers, le Grand Soir et les lendemains qui chantent …Quand le cafard ordinaire sera disponible pour le partage du rire du Kfard
Enfin de retour sur la toile et au buffet du Kfard Dchaîné, 6Krmagnole !
Tu nous avais manqué !
Bienvenue et bon courage pour les mots croisés des « lettres et des chiffres ».
Sommes nous tant nigauds pour avoir un temps écouté le chant du ni/ni ? Que nenni, c’était entendu depuis le début et nous n’y avons pas cru plus qu’un hiver…Quoiqu’il (leur) en coûte, certains de ces meilleurs ennemis de 30 ans sauront bien faire alliance si les sirènes des urnes l’exigent. Pauvre pipeau qui n’a jamais eu la reconnaissance qu’il mérite!
Pauvre pipeau qui ne pipe mot et reste en rade, car il n’est pas dans les petits papiers des papes populaires de la pub qui pérorent, et n’a ni l’appétit de papy dont les papilles palpitent devant un plein plat de piperade, ni le popotin, le parapet et autres appâts (et puis l’à-propos) de Pippa qui peut se permettre de palper des pépites en pagaille juste en papillonnant auprès de quelque fils à papa, sans appréhender le plus petit pépin.