Pendant que la performance et le parcours des valeureux athlètes et héros modernes des Jeux Paralympiques de Tokyo force le respect, mais à des milliers de kilomètres et avec un décalage horaire de 7 heures, nous voilà condamnés à subir les facéties de ces bataillons de concurrents qui n’ont pas réussi à passer les qualifications, et les foules de ceux qui ont été disqualifiés.
Oui, oui, vous les avez reconnus, les saltimbanques infatués de la télé-réalité augmentée, qui saturent nos écrans et notre « temps de cerveau disponible » et nous entraînent dans la médiocrité de leurs compétitions, cherchant à nous convaincre de troquer notre royaume contre un, en pire (le leur, évidemment).
Qu’à cela ne tienne, le Kfard Dchaîné va passer à l’alambic ces pâles et insipides fruits souvent déjà blets, pour vous servir une chronique au vitriol qui, j’espère, vous consolera des Jeux, du saké et du whisky nippons.
Je tiens à présenter par avance toutes mes excuses aux vrais athlètes qui y sont, eux, à Tokyo. En aucun cas je n’ai l’intention de les assimiler ou de les comparer aux tocards ci-dessous (je vous laisse en juger par vous-mêmes, les ptits Kfards), mais le spectacle que nous donnent à voir ces amateurs – pas toujours éclairés à tous les étages – peut être distrayant, voire jubilatoire.
Jugez plutôt :
Du Puy du Fou à la Fosse des Marines
A tout seigneur, tout honneur ! Il faut reconnaître à Philippe de Villiers une vision stratégique hors du commun pour avoir détecté le pouvoir d’attraction exercé sur les foules par la nostalgie régressive de la dictature impériale romaine et de la cruauté des combats de gladiateurs. Il faut lui reconnaître une grande clairvoyance également, ayant réalisé assez vite qu’il n’avait aucune chance d’aller taquiner le Pic de la Mirandole aux sommets, pour se spécialiser dans l’exploration des profondeurs insondables, que ce soit avec le Puy… du Fou ou les mouvances extrémistes (et c’est vraiment là qu’il racle le fond).
Il continue à se tirer la bourre avec la mère Marine qui, à force de détricoter l’écheveau de son père (l’eusses tu cru, ça l’a fait monter sur ses grands chevaux) a semble-t-il perdu le fil, ou en tout cas peine à l’enfiler dans son chas. Elle a beau crier par la fenêtre à qui le lui rendra (qui chas, qui chas ?), son entourage a encore du mal à digérer la soupe à la grimace qu’elle a servi entre les 2 tours de la dernière présidentielle.
Mais voilà que ces deux compères sont rejoints par des jadis freluquets à l’ambition démesurée : Pascal, qui est toujours Praud à dégainer son colt à polémique plus vite encore que l’ombre d’une réflexion. Et Zemmour bien sûr, forcément ! Que penser de Zemmour, ce cocktail si furieusement tendance dans les soirées en ville ? La recette est malheureusement très – trop – classique, mais terriblement enivrante et efficace : une perle de culture, un zeste d’ironie, et trois bons litrons de conservatisme réactionnaire saupoudrés d’une pincée de dédain hautain. Secouez bien fort et servez dans une flûte (ou un pipeau) bien glaçant, ça fait des ravages !
Koh Lanta – la légende… mythique ou miteuse ?
C’est bien connu, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Alors celle de la campagne pour les présidentielles de 2022 s’annonce comme un millésime exceptionnel ! Bison Futé annonce déjà un embouteillage de candidats caducs, obsolètes, révolus, vétustes, surranés, périmés digne d’un 31 juillet au péage de Saint-Arnoult ! Tous les candidats que vous avez adorés dans les saisons précédentes seront là. Et ceux à qui vous aviez pensé clairement faire comprendre que la France se passerait volontiers de leur offre de service… et bien ils seront recyclés aussi, si si, mode écologique oblige 😊. Même l’apiculteur Arnaud Montebourg se sent pousser des ailes (dans le secret espoir qu’on accorde d’ici là le droit de vote aux abeilles ?). D’ici à ce que le vent d’autan nous ramène une violente bourrasque de Valls par-dessus les Pyrénées, il n’y a qu’un pas ; on n’imagine décidément pas tous les méfaits dont est capable le dérèglement climatique ! Quant à Dupont-Aignan, Philippot, ou Poutou, je n’imagine pas d’autre explication à leur candidature que le masochisme.
Bon, d’accord, c’est la fête du slip, mais tout de même, Nicolas, ne rêve pas…même en te rasant ! Rêver de quoi ? Ne fais pas l’innocent, de retour au Palais ! Brogniard te l’avait pourtant bien dit : « la sentence est irrévocable ». D’aucuns avant toi, sans faire autant de chichi, ont rêvé de pouvoir s’appuyer sur des potos de 30 ans dans les épreuves qu’ils traversaient, mais leurs illusions ont été vite douchées, bien avant le feu de camp du Conseil.
Quant à ceux qui parient sur la stratégie et l’alliance du camp des jaunes, ils risquent de rester sur leur faim. On ne compte plus les retournements de gilet pour s’allier tantôt aux rouges, tantôt aux bleu marine !
Good doctor à la clinique de la Forêt Noire
Jamais depuis Molière et son Malade Imaginaire, l’hôpital ne s’était autant moqué – et de façon aussi désolante – de la charité qu’avec les clowns tristes Raoult et Perronne pendant la pandémie de Covid-19. Et boum que je décoche un coup de pied au culte d’Hippocrate ! Et vlan que je t’envoie un seau d’hydroxychloroquine dans la tronche ! Et pan dans l’arrière-train un suppositoire d’azithromycine ! Ça fait plus scientifique que saignées, clystères et lavements, mais ça n’est guère plus sérieux, et ils n’ont pas l’excuse d’être nés trop tôt pour savoir, eux ! Dans leur Cour des Miracles, sous leur barnum antivax, anti-élites et anti-tout, ils entraînent une sacrée bande de doux-dingues – plus ou moins doux et plus ou moins dingues – un éventail improbable qui va de François Asselineau – atteint d’une maladie rare, la Frexitose, qui grignote inexorablement ses scores à chaque nouvelle élection (et fait avancer la recherche qui découvre à chaque fois une nouvelle décimale derrière la virgule) – à Francis Lalanne qui lutte inlassablement (hélas…) pour sauver sa voix d’extinction.
Au secours, Intervilles est de retour !
Youpi, la crise est derrière nous, en tout cas pour le ballon rond ! L’argent coule à nouveau à flots sur les ligues de football professionnel, bling bling ! La ligue 1 Uber Eats et la Ligue 2 BKT (si, si, c’est comme ça qu’elles s’appellent, sans déconner ! Pour les ignares comme moi, BKT est une marque de « pneus hors route »… tant que ce n’est pas une sortie de route) recommencent à faire tourner la machine à floquer les maillots et à brasser du cash. Le transfert de Messi au PSG ? Avant même qu’il ait chaussé les crampons et mouillé son nouveau maillot, c’est un record de ventes de son ancien maillot du Barça qui a été battu, avant qu’il n’y en ait plus, et déjà un record de ventes de son futur maillot au PSG (avant que Kilian ils n’aient plus). Ça paie décidément au moins autant de retourner son maillot que de retourner sa veste !
Et le sport dans tout ça ? Mais qui donc s’en soucie encore, à part les pisse-froid et les gâte-sauces ? Si le PSG n’est pas capable, avec une armada qui aligne autant de zéros (sur les fiches de paie, vous n’oseriez pas me soupçonner de mauvais esprit, quand même ?), de mettre une pâtée dans ces jeux Interville modernes aux troupeaux de vachettes de Troyes, Lorient, Angers ou aux moules toujours collées à leur rocher de Monaco, c’est comme… je sais pas moi… comme si l’armée des Etats-Unis d’Amérique se faisait humilier par une bandelette de turbans en Afghanistan : c’est juste impensable !
Et voilà le tableau, les p’tits Kfards !
Le plus beau dans l’affaire, c’est qu’il est fort à parier que ces bateleurs de foire vont continuer à nous distraire bien après que le rideau soie tombé sur les jeux de Tokyo, dans les mois voire les années à venir.
Ça nous permettra de patienter jusqu’en 2024, où, comme l’avait déjà prédit l’oracle Juvénal dans la Rome antique (plus fort que Nostradamus, le mec !) nous aurons enfin droit à un spectacle qui suscite le respect – sans avoir besoin de forcer – et l’enthousiasme – sans prompteur ou chauffeur de salle :
« Paname et circences »
(« Paris et des jeux », pour ceux qui n’ont pas fréquenté les bancs du Quartier Latin).
Kfard tu me rends fou ! Figure toi que tu me donnes l’envie de plonger dans le Puy de la Devilliérade où je risque de rencontrer le variant Zemmour à babord de la Marine ( non,ils ne se tirent pas la bourre ! Vous les avez vu ébouriffés vous ?
Et s’ils ont la si trouille c’est celle de rater le carrosse de l’Elysée , où du Kfard…Pour plus de moyens d’y parvenir, je leur suggèrerais d’entrer aussi en relation avec le Messi. Mais si ! Ité missa est.
S’il te plaît, Kfard, ne tarde pas à nous offrir le cirque des jeux du Soleil Levant !
La rentrée s’annonce bien chez le Kfard ! Ici, où le soleil a brillé un peu plus de 24h,on se cale néanmoins devant la télé pour regarder ceux qui ont une jambe ou un bras en moins et qu’on admire plus que ceux dont tu parles qui ont un cerveau en moins ! A bientôt pour les paraprésidentielles qui ne manqueront certainement pas de t’inspirer !
Les paraprésidentielles, j’adore cette para-chute ! C’est Jouyssif 🙂