Vous comptiez sur Meta pour permettre à votre avatar de côtoyer Messi dans le métaverse ? Ces avares du Qatar lui ont grillé la politesse à coups de patates, de dunes de patates, de montagnes de patates : 200 milliards de dollars, ça fait quand même un peu plus de 131 millions de patates… purée !
Mesdames et messieurs, affalez-vous dans votre fauteuil, calez bien votre seau de popcorns entre vos coussins adipeux (pourtant, il a dit peu, mais votre volonté et vos bonnes résolutions ont manifestement cédé), votre pinte de bière rafraîchissant votre main puis votre gosier qui va être très sollicité (« FAUTE, enc*** d’arbitre ! » « GOOOOOOOOOOOAL ! »), rivez votre regard et votre part de cerveau disponible sur votre écran, et préparez-vous à une expérience de réalité virtuelle qui dépasse l’entendement : mieux que la Coupe du Monde 2.0, voici la Coupe du Monde 2022 x zéro.
Il n’y avait que du sable, du vent et une chaleur étouffante ? Ouvrez grands vos yeux ébahis : abracadabra ! Voici, sortis de nulle part, des stades rutilants de 40 à 80.000 places[1], débordant de hordes de supporters vibrionnants que le Qatar a réquisitionnés, équipés et soudoyés pour soutenir des équipes sur commande. Eh oui, pour remplir ces stades monstrueux pour un pays d’à peine 2 millions d’habitants et y réchauffer l’ambiance, et en même temps climatiser ces torchères à carbone à ciel ouvert pour éviter aux spectateurs et aux joueurs de se liquéfier sur place sous des températures qui peuvent atteindre 50°C, il faut savoir souffler le chaud et le froid.
Et c’est un art dans lequel les chèques – pardon, les cheiks – qataris excellent !
Quand il a fallu trouver les centaines de milliers de bras – d’abracada-bras – qui ont fait sortir de terre à marche forcée tous ces stades, hôtels, routes et aéroports jetables, l’émirat au bras long les a ouverts grand, ses bras, à des charters entiers de bras à louer prêts à se retrousser les manches. Mais le Qatar leur a très vite tordu le bras, les mettant à l’index, bloquant leurs droits sous le coude. A ce moment-là, les mises en bière autour des stades étaient monnaie courante[2], sans que l’Occident ne fasse beaucoup de mousse du sort de ces malheureux occis dedans.
Voilà soudain, à J-4 de l’ouverture de la compétition, que les Qataris déclenchent une cata-strophe ! Ça ne rime pourtant à rien. Même Gianni Infantino[3], qui jadis se fit fat, a cessé de dé-Blatterer et s’écrase devant la volte-face soudaine et unilatérale du pays organisateur qui vient de décider, sine die, de retirer l’autorisation de s’enfiler des bières dans l’enceinte et autour des stades – de mettre l’orge hors-jeu, en somme. C’est une secousse tellurique d’au moins 7° sur l’échelle de Budweiser (qui atteignait jusque-là péniblement les 5°) !
Si les bières on peut les remplir avant, mais pas les vider pendant la compétition, ça ne risque pas de faire déborder le vase, à la longue ?
Allez, arrêtez donc de faire la fine bouche et venez profiter de cette grande orgie entre adultes consentants sous le chapiteau géant : 3,2 milliards de téléspectateurs à travers le monde, 1,2 million de visiteurs attendus sur place avec une chaîne du froid garantie entre les hôtels, les avions ou les paquebots et les stades climatisés. Quelle classe, ces 160 rotations aériennes quotidiennes prévues entre le Qatar et les émirats voisins (un vol toutes les 10 minutes, mieux que le RER A à Paris !) pour drainer les foules attendues (on pourra au moins se bourrer la gueule dans l’avion pour se consoler de ne pas trouver de bière à l’arrivée :-).
Et pendant ce temps-là, à Charm-el-Cheik… la COP 27 distribue des cartons jaunes et rouges à tout-va dans l’indifférence générale…
Laissons les gamins, les Greta Thunberg et autres idéalistes en culottes courtes disserter gravement sur l’urgence climatique et se cramponner aux engagements nécessaires pour éviter d’épuiser les ressources naturelles de la planète dès le 28 juillet chaque année [4]! Ah ces rêveurs qui veulent absolument sauver le monde avant que la fin de la partie ne soit sifflée, on ne leur a pas appris à s’amuser ou quoi ?
[1] 6 des 8 stades qui seront utilisés pendant les 4 petites semaines que durera la compétition sont totalement nouveaux. Une partie des structures (comme par exemple le nouveau « stade 974 » à Doha) est conçue pour être démontée, et dans certains cas réinstallée dans des pays en voie de développement : vous y croyez, vous ?
[2] Des associations estiment à 6500 au moins le nombre d’ouvriers morts – pour l’essentiel des travailleurs étrangers – sur les chantiers liés à la Coupe du Monde 2022 au Qatar
[3] Président de la FIFA depuis février 2016, en remplacement de Sepp Blatter, qui présidait l’organisation le 2 décembre 2010 (date anniversaire du sacre de Napoléon 1e en 1804, de la bataille d’Austerlitz en 1805 et du coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851 ! Tout un symbole pour notre belle démocratie !), lors de l’attribution controversée de la Coupe du Monde 2022 au Qatar
[4] En 1970, ce “jour du dépassement” était… le 29 décembre, impressionnant non ?
Merci encore, toujours aussi grand, aussi puissant, aussi frissonnant, aussi fin, ô mon Kafard préféré !
Il te suffit de peu de mots pour lancer au plus haut le cri de ta colère infinie… Que quelques coups de crayon matérialisent. Ce cri du sentiment devant l’horreur humaine, que le sourire de l’humour permet d’écouter jusqu’au bout …
Et merci pour la force élégante de la main dessinatrice, associée à celle de l’esprit et du coeur…
Greta Thunberg aimerait te connaître !
Et merci à l’Intemporelle de Jouy de t’accompagner avec son bouquet de mots citoyens.
A bientôt
Non, je ne donnerai pas un napoléon aux champions de la Coupe ( ma main est allergique à cette monnaie, tu le sais )
Crois-tu que si je m’entrainais suffisamment au foot je pourais devenir un 6Krbagnole de luxe ?
😂😂😂
Finalement, nous on ira pas sur place, on avait pressenti avant l’annonce qu’ils couperaient les pompes à bière…alors, un match le gosier sec, non !
Le monde est de plus en plus surréaliste, on n’en peut plus de marcher sur la tête, d’aller droit dans le mur, de compter les ouvriers des stades et les migrants en Méditerrannée morts par milliers, de voir réapparaître Trump dans la course à la présidentielle, d’écouter les insanités de certains de nos députés…
Il nous reste le rêve, la poésie, les belles rencontres (si, si, il y en a…)… et l’humour.
Merci à toi, l’intemporelle de Jouy, de contribuer au buffet du Kfard !
Ici, la rupture est inconcevable, que ce soit à la pompe à bière ou au distributeur de bretzels et de coups de gueule !
Merci l’Intemporelle… aux mots tellement dans la vérité de notre temps…
Que le monde 2023 connaisse enfin quelques améliorations, dans l’humanité et son support terrestre : c’est mon premier voeu !