Delenda est Ukrenergo[*] !
Il faut briser la résistance de l’Ukraine bien avant que les rigueurs de l’hiver ne s’estompent !
Il faut fracasser leurs rêves de ciel bleu étoilé dans l’Union Européenne, les noyer dans une mare rouge de sang à coups de faucille et de marteau – ah la nostalgie morbide de « notre » Union, So viétique indeed ! Nous ne nous ferons jamais à l’idée que l’Union fêle, à force !
Il faut les assourdir, les sidérer des sifflements stridents des orgues qui, inlassablement, crient « Staline !»[i] encore et encore, en déferlant en déluge de destruction, de métal et de flammes sur leurs vies éliminées sans même un râle.
Qui est vivant, encore, après les charniers de Boutcha[ii], Marioupol, Bakhmout, Avdiika, Robotyne ?
Delenda est Ukrenergo !
Le mauvais Ev-génie[iii], ce gâte-sauce qui s’était mis aux sévices du Tsar, s’est fait un devoir de se mettre en avant pour montrer que l’égoût et les douleurs ça ne se discute pas, ça s’assène voire s’assassine si nécessaire. Tellement à fond dans tout ce qu’il faisait, l’élève a fini par dépasser le maître, les limites, les bornes et finalement le mur du çon. Le Gremlin a agacé jusqu’au Kremlin.
Affalé en 1e classe VIP d’Air-as-Poutine, une chevauchée fantastique de Wagner à fond dans les écouteurs, ce suppôt de Satan ne s’attendait pas à s’en prendre un, de suppo, pour s’écraser, retourné façon tarte Tatin, flambé comme une crêpe au Grand Marnier, tombé de haut, retour aux fourneaux. Et on dira encore que la vengeance est un plat qui se mange froid… pas en Poutinie, manifestement.
Delenda est Ukrenergo !
Je ne serai jamais à court de chair à canon dans ma Grande Russie !
Quand j’aurai épuisé, éventré et éviscéré toutes les poupées gigognes de l’amère patrie, j’enverrai le psychopathe-riarche bourré comme un moujik, Cyrille[iv] (hic !) distribuer des oukases pour réquisitionner des escadrilles de cigognes qui regarniront les maternités du pays et les rangs de l’Armée Rouge. Et je continuerai à déverser les flots de sang et de larmes de mon peuple, libérés par les barrages que je ferai exploser les uns après les autres, jusqu’au dernier s’il le faut. Jusqu’à ce que la mer blanche, et bleue, et rouge se referme sur eux.
Je déchaînerai les armées de Trolls à ma bot venus de Cybérie pour mettre le feu à leurs datalakes[v] ! Et si ça ne suffit pas, je lâcherai la meute à Kadyrov, car quand il n’y a pas de Tchétchènes, de plai-plaisirs il n’y en a guerre !
Je piétinerai leur espoir fou d’échapper à la malédiction des ex-slaves, je ramènerai ces brebis égarées au sein du troupeau. Leur révolution orange, je l’écraserai dans l’œuf, en fat berger[vi] que j’ai su incarner !
Delenda est Ukrenergo !
Delenda est Ukrenergo, vous dis-je !
Delenda est Ukrenergo, nous rabâche-t-il !
Tiens, Vlad’ du boudin dans la Poutinie ?
Ce n’est encore qu’un murmure étouffé, mais il revient, en écho : « Moscou’rs ! A l’aide !»
Voilà que les coutures craquent de tous côtés, même si ce n’est pas le long de la ligne Sourovikine[vii] ?
Tu sembles épais du cuir assez, Potemkine, mais le masque en carton-pâte de ton village[viii], construit à coût de milliards de roubles en Crimée part néanmoins à vau-l’eau (pour un peu, on aurait envie de rajouter « dymyr », n’est-ce pas, Zelensky ?)
Oblitéré, escamoté et baladé entre d’obscures colonies pénitentiaires, le principal opposant, Navalny, refuse de disparaître malgré les tortures Dantèsques[ix] qu’il subit. Chacun des clous enfoncés aussi discrètement que possible dans son cercueil en devenir fait un vacarme assourdissant dans les médias internationaux.[x]
Les sanctions internationales grignotent lentement mais inexorablement les ressources de ton Empire d’essence, et il te faut même démonter les lave-linges pour récupérer les composants électroniques qui te permettent de réparer tes missiles et tes avions de combat !
Te voilà réduit à faire le ménage à la main, et même ton linge sale slave en famille. A force de pas sages et de re-pas sages, les fronts plissés et les poitrails chargés de médailles se figent dans l’ami Don-bass, compère houiller dont tu nous bassines à grandes ondes.
Tsar ac’culé avant même la fin de la battle, quelle ironie de devoir parier sur Donald, ton canard laquais, pour remettre le couvert en 2024 ! Je ne voudrais pas t’accabler, mais à force de flamber, même sa banane commence à sentir le roussi, du Colorado au Maine.
Déjà tu peines à trouver des pièces assez grandes dans tes innombrables palais, à Balm-Oural[xi] ou à Sotchi’p, pour contenir les tables à rallonge suffisamment longues pour te protéger de l’haleine de tes moutons (seraient-il des cachemires ou des cachemi-sère) ? Tes hôpitaux et cimetières craquent sous le nombre des goûtants condamnés à tester le moindre de tes shots de vodka ou de tes canapés de caviar. Quoi que tu fasses, tu ne sais plus comment échapper à la menace de tous ces Brutus en puissance, dont le potentiel létal s’étalonne à leur capacité à survivre dans ton orbite…
« Tu quoque mi fili »[xii]… « Toi aussi mon fils»… de Putin, ça lui fera tout de même une sacrée excuse, à ce bâtard. Nous serons nombreux à lui reconnaître cette circonstance atténuante.
« …ceux qui prendront l’épée périront par l’épée »[xiii] … Ce qui est cocasse, c’est qu’avec tous les crimes que tu as commis et fomentés, tu ne sais même plus d’où peut tomber le châtiment : te sentir traqué jusque dans les chiottes[xiv] par les flèches empoisonnées de tous ces olig-arcs obséquieux qui courbaient les Chines à tes pieds, ça te laissera quelques nuits blanches pour ressasser les leçons de l’Histoire !
Pattes de mouche du Kfard :
[*] En référence à la locution « Delenda est Carthago » – « il faut détruire Carthage », avec laquelle Caton l’Ancien, selon la tradition, commençait et terminait toutes ses interventions devant le Sénat Romain, jusqu’à sa mort en 149 av. J-C. Cette expression s’emploie aujourd’hui pour parler d’une idée fixe, que l’on poursuit avec acharnement jusqu’à sa réalisation : un « leitmotiv » en somme (qui est un motif musical très utilisé dans l’oeuvre d’un certain… Wagner). Ukrenergo est la société d’Etat qui gère le réseau de distribution d’électricité de l’Ukraine. C’est son infrastructure qui est plus particulièrement ciblée par les bombardements et les attaques de missiles et de drones de l’armée Russe avant et pendant l’hiver, pour démoraliser l’armée et la population ukrainienne.
[i] Les tristement célèbres « orgues de Staline », surnom donné par les Allemands, pendant la IIe guerre mondiale, aux lanceurs de roquettes multiples Katioucha, à cause du rugissement caractéristique que chaque roquette produisait au moment de son tir.
[ii] Le Kfard avait consacré une caricature à ce sujet, en mai 2022, « le jeu du Boutcha-oreille » : https://www.lekfarddchaine.com/le-jeu-du-boutcha-oreille/
[iii] Vous aurez reconnu Evgeni Prigogine, le mauvais génie qui officiait dans l’arrière-cuisine du Kremlin, jamais en reste d’une basse-œuvre à fignoler dans les coulisses du pouvoir.
[iv] Le patriarche Cyrille (ou Kirill) de Moscou est le patriarche de Moscou « et de toutes les Russies » (sic !) de l’Eglise orthodoxe russe. Il est le 16e patriarche, ancien du KGB et proche de Poutine, il cautionne toutes ses outrances.
[v] Datalakes : littéralement, « lacs de données », ce sont des outils de la « big data » exploités par l’Intelligence Artificielle qui permettent de stocker et d’analyser des données non structurées de différentes sources.
[vi] Les œufs de Fabergé sont des objets précieux créés par le joaillier Pierre-Karl Fabergé. Les œufs les plus célèbres ont été fabriqués pour Alexandre III et Nicolas II de Russie, qui les offraient à leurs épouses respectives, Maria Feodorovna et Alexandra Feodorovna, pour la fête de Pâques. Les œufs sont faits de métaux précieux ou de pierres dures décorées avec des combinaisons d’émail et de pierres précieuses. Le terme « œuf de Fabergé » est devenu synonyme de luxe et les œufs sont considérés comme des chefs-d’œuvre de la joaillerie.
[vii] La ligne Sourovikine, du nom d’un général Russe, est une ligne de fortifications défensives erigée par l’armée russe (constituée de 3 lignes avec des tranchées anti-chars, des points d’appui fortifiés, des dents de dragon,…) pour contenir la contre-offensive ukrainienne, située dans la région de Zaporijia.
[viii] L’expression « village Potemkine » désigne un trompe-l’œil à des fins de propagande. Selon une légende historique, de luxueuses façades en carton-pâte auraient été érigées à la demande du ministre russe Grigori Potemkine afin de masquer la pauvreté des villages lors de la visite de l’impératrice Catherine II en Crimée en 1787.
[ix] En référence à Edmond Dantès, le héros du Comte de Monte-Cristo, roman d’Alexandre Dumas, et qui est devenu la figure du prisonnier injustement condamné.
[x] Pour en savoir plus, lisez donc l’article du Kfard de mars 2021 qui traite de ce sujet : Rouge Grésil https://www.lekfarddchaine.com/rouge-gresil/
[xi] Balmoral est un des châteaux de la famille royale britannique depuis 1852, en Ecosse
[xii] « Tu quoque mi fili » – « Toi aussi mon fils » – Citation prêtée à Julius César, au moment où il aurait reconnu Marcus Brutus, qu’il considérait comme son fils, parmi les conspirateurs qui le poignardent à mort à la curie de Pompée, juste après que le Sénat l’aie nommé dictateur à vie… lui permettant ainsi de garantir que son vœu soit exaucé.
[xiii] Extrait de la Bible, Evangile selon Saint Matthieu, 26 :52 : «Alors Jésus lui dit: Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. »
[xiv] En référence à la citation prêtée à Vladimir Poutine en 1999 : « on ira les buter (les terroristes tchétchènes) jusque dans les chiottes », après des attentats terroristes meutriers perpétrés dans le métro de Moscou.
» … Delenda est Ukrenergo » … Jusqu’à quand le gaz sentira la mort massive ?
J’ignorais la ligne sourovikine, terrible ligne à pécher l’ennemi dont la faim n’aura pas de fin…
Je pense que le dicton » coucher les chine à tes pieds » n’a plus cours depuis un moment.
Je crains que les ennemis qui prendraient les paix face à la Chine guerrière périssent par les paix… ( Taïwan, Corée ).
Advienne que pourra ! Mon premier voeu pour l’année nouvelle :
LA PAIX !
Cher Kfard
Te lire c’est sourire large et profond, et vouloir te relire… Et se précipiter sur internet pour retrouver la culture qui ne dure – j’avoue l’avoir mal cultivée…
Et l’on te quitte redevenu plus jeune d’un peu de mémoire retrouvée, devenu plus riche de l’acquisition nouvelle. Et plus frais, plus serein, plus lumineux du plaisir de l’humour reçu…
Je crois que je ne pourrai plus jouer aux poupées russes après avoir vu le Boutcha oreille, et lu 5 noms de charnier qui en laissent deviner d’autres.
( Là-haut ) là-bas, le fantôme de Napoléon doit retrouver sa colère de Waterloo en voyant le manque de dévots à ses sévices ( lui, couronné par le pape ! ) Quant à Prigojine, sa vengeance satan toujours…
Combien de temps encore le tableau de Pikasso sera d’actualité…
A bientôt, Kfard
Mes oreilles saignent… de quoi ?…Ah, des cloux plantés dans le cercueil de Navalny
6Krmagnole
qui s’arrête de danser
Avec toi 6Krmagnole je souris, plutôt que me soumettre aux sous-fifres que soudoie Sourovikine, ou rester sourd aux souffrances des sous-alimentés dont les sources sont ces sournoises armes à sous-munitions qu’on souhaiterait mettre en sourdine.