Librement inspiré de la chanson « Évidemment », composée par Michel Berger et interprétée par France Gall. Écoutez ou réécoutez-la pour vous mettre dans la poésie et le rythme, en cliquant ici
[i] À l’origine, le Léviathan est un monstre de la mythologie phénicienne représentant le chaos primitif, un serpent de mer capable de tout détruire, évoqué, par la suite, de nombreuses fois dans la tradition biblique.
Quand je s’rai grand j’ s’rai Duplantis
Ou bien Marchand en grand bassin
En attendant je me déguise
C’est vrai
Que tous les costumes me vont bien
Le rouge, le bleu, l’argent, sillage noir
De toutes les couleurs, Seine miroir
De Gaga à Nakamura
Peut-êtr’ qu’un jour ça s’ra facile Enfin ils m’verront comme je suis Oui mais En attendant moi je défile C’est vrai Je mets des robes, j’vis sur un fil Je pleure, je ris, j’ai peur, envie je sais De toutes les couleurs j’garde espoir
À qui la faute ? Je suis l’une et l’autre Doubles Jeux À qui la faute ? Je suis l’un et l’autre
C’est la magie des J.O.
C’est la magie des J.O. C’est comme ça qu’est-ce que j’y peux
C’est comme ça que sont les Jeux
J’voudrais croire que l’monde est beau J’voudrais croire que l’monde est beau
Alors comme ça qu’est-ce que je vaux
A l’or comme ça qu’est-ce que J.O.
Tous ensemble sur la photo Tous ensemble sur la photo
Quand je s’rai grand quoi qu’on médise
J’srai Marchand dans un grand bassin (faudrait booster mon chrono)
En attendant je me déguise
En Schtroumpf nu dans ma salle de bains
C’est la magie des J.O.
C’est la magie des J.O. C’est comme ça qu’est-ce que j’y peux
C’est comme ça que sont les Jeux
Tous ensemble sur la photo Tous ensemble sur la photo
C’est comme ça qu’est-ce que j’y peux
C’est comme ça que sont les Jeux
Une flamme qui illumine les lieux
Une flamme qui illumine les cieux
Quand je s’rai grand j’s’rai Duplantis
Un grand Nous qui sublime les Je
Un grand Nous qui sublime les Jeux
Ouuh !
Les pattes de mouche du Kfard :
Librement inspiré par « Double Je », chanson de Christophe Willem (paroliers : Jean-Pierre Pilot / Olivier Schultheis / Zazie De Truchis). Dégustez la version originale, et imprégnez-vous de son rythme, ici.
Flash spécial « OK Boomer » : Si vous êtes nés après 1980, cette publicité Panzani ne vous dira rien, mais tous les autres se souviennent avec émotion de ce « Reviens, Léon, j’ai les mêmes à la maison ! » Allez, pour la nostalgie, je vous le ressers ici, ça tombe bien, c’est meilleur réchauffé.
[i]Armand Duplantis (perchiste Suédois) a marqué les jeux olympiques de Paris en choisissant, alors qu’il avait sécurisé la médaille d’or (avec une performance à 6m), de tenter – et de battre à la 3e tentative – son propre record du monde, avec un saut à 6,25m, laissant le médaillé d’argent 30cm en dessous !
[ii]On ne présente plus Léon Marchand, « le nettoyeur » des bassins, quadruple médaillé d’or en individuel, et contributeur à la médaille de bronze par équipe sur le 4x100m 4 nages par équipe.
« Fluctuat nec mergitur ». Quand les illusions du «Grand Soir » du 7 juillet se noient dans les méandres et la médiocrité des vanités et des rancœurs tribales, n’y aurait-il plus que cette devise – exhumée des tréfonds de l’antiquité – qui redonnerait des couleurs à l’espoir ? Ce n’est clairement pas Outre-Atlantique que cet adage va ranimer un espoir bien mal en point, dans une campagne électorale qui s’annonce glaçante : « Winter is coming ! »
Encore un accroc dans la préparation des JO : les maîtres-nageurs n’ont pas réussi à éviter deux noyades – pardon, il paraît qu’on s’attendait à deux « naïades » – dans la Seine : après Amélie Oudéa-Castéra, dont le discours décousu à l’issue de sa glissade dans les eaux troubles fait craindre le pire sur la contamination du fleuve par les fameuses bactéries « mangeuses de cerveau », c’est Anne Hidalgo qui a plongé à son tour. Elle ambitionnait d’inverser le cours de l’histoire mais elle n’aura réussi qu’à retourner une toute petite phrase : la Maire se jette dans le fleuve.
Et les courants et les miasmes qu’elles ont bravés ne sont que pécadilles à côté de ceux auxquels va devoir faire face Yaël Braun-Pivet après son nouveau plongeon depuis le perchoir dans le marigot de la dés-Assemblée Nationale.
« Fluctuat nec mergitur »[i]. Quand les illusions du «Grand Soir » du 7 juillet se noient dans les méandres et la médiocrité des vanités et des rancœurs tribales, n’y aurait-il plus que cette devise – exhumée des tréfonds de l’antiquité – qui redonnerait des couleurs à l’espoir ?
« Fluctuat nec mergitur », ce n’est clairement pas Outre-Atlantique que cet adage va ranimer un espoir bien mal en point, dans une campagne électorale qui s’annonce glaçante : « Winter is coming ! »[ii].
« Un bulletin de vote est plus fort qu’une balle de fusil » avait dit Abraham Lincoln, qui survécut à la noyade des 4 millions de bulletins portés sur son nom lors de ses 2 victoires – les premières pour un Républicain ! – aux présidentielles des Etats-Unis (en 1860 et 1864), à la Guerre de Sécession, avant de croiser la trajectoire de la balle qui l’arrêtera.
Même dans ce domaine, Donald Trump est capable de passer à côté de la réussite prestigieuse de ses glorieux ancêtres. « Mais comment un tel bonimenteur fauche-t-on ? » se demande la mort (ce qui montre bien au passage qu’elle ne le tient pas en grande estime).
Dans la cour de récréation des Primaires, il aime tellement jouer avec le feu – se posant en Grand défenseur de la NRA, le puissant lobby des armes – qu’il ne pouvait pas rêver meilleur renvoi d’ascenseur d’un de ces fous de la gachette pour rentrer dans la légende ! Il avait chauffé les bals à blancs, les avait poussés à bout, pourtant. Mais non, encore raté, d’un lobe, d’un cheveu, mais raté ! Ce fou de balles américain avait une chance de terminer en beauté, avec son Super-Bol, en donneur de leçons paradant sur l’estrade au milieu d’une foule de receveurs prêts à boire ses outrances, mais au final il n’a hérité que d’une éraflure au casque et d’un ridicule pansement, drapeau blanc qu’il arbore sur le pavillon.
D’aucuns ne se seraient pas remis d’un tel pied de nez du destin, mais lui sait reprendre la balle au bond – la brute et le truand – comme personne : C’est Dieu qui l’aurait « sauvé » !
Mais Dieu, devant des millions de témoins atterrés, vient précisément de lui refuser un bouquet final mythique, en lui mettant un vent d’anthologie, un vent supersonique, en lui murmurant à l’oreille, d’un cheveu : « you are fired ! »[iii]. Comment lui en vouloir, au Tout-Puissant, qui repousse depuis des années cette échéance inéluctable, appréhendant probablement de se fader des siècles de procédures avec les escouades de baveux véreux de cet escroc notoire, sur la taille du chaudron, la température de l’huile et l’origine ethnique des diablotins qui lui titilleront le postérieur à coups de fourches caudines.
« C’est Dieu qui m’a sauvé ! », rien que ça ! C’est franchement l’excuse la plus outrancière qu’ait pu trouver un looser qui vient de se faire sèchement claquer la porte de Saint Pierre au nez !
Et pendant ce temps, à l’autre bout du Monde, au pays des extrêmes, celui des Intouchables et des Maharadjahs, l’obscène s’étale de tout son long, pour atteindre des sommets et toucher le fond, en même temps. Figurez-vous que les familles Ambani et Merchant[iv] ont marié leurs deux rejetons ! Vous n’avez pas eu le carton – pardon, le lingot – d’invitation ? Ils les ont mariés, donc, dans une superproduction monstre de Bollywood qui pourrait s’intituler :
« Bombay’sés des Richous », le re-Bond de l’argent à plus de 7 zéros !
Un budget estimé à plus de 600.000.000 euros pour plus de 4 mois de festivités démesurées… C’est un concours des « plus de » : de dîners princiers, de pinces-fesses en or et de croisières sur des rivières de diamants, de concerts privés de Rihanna et Justin Bieber, de guest stars comme Hillary Clinton, le premier ministre Narendra Modi, Tony Blair… et aussi Boris Johnson et les sœurs Kardashian (oui ben pour eux aussi, le mariage c’est « pour le meilleur et pour le pire ») !
Plaie d’argent n’est pas mortelle ?
A force de creuser, encore et encore, le gouffre béant entre ces 2500 milliardaires sur la planète (dont les 10 premiers, à eux seuls, accaparent près de 1600 milliards de dollars) et leurs milliards de sœurs et frères qui ont du mal à boucler leurs fins de mois, de semaine ou parfois de journée, le risque que la plaie finisse par s’infecter, que l’abcès purulent éclate, que le cancer déploie ses métastases grandit de jour en jour…
Et avec l’étalage impudique en continu des réseaux sociaux – des extrêmes de la richesse comme de la pauvreté – nous ne pourrons pas prétendre que « nous ne savions pas ».
Les pattes de mouche du Kfard :
[i]Fluctuat nec mergitur – cette locution latine, utilisée comme devise de la ville de Paris, est généralement traduite par « Il est battu par les flots et ne sombre pas ». Elle fait référence au navire qu’elle accompagne sur le blason de la ville.
[ii]« Winter is coming ! » est le titre du premier épisode de la série Game of Thrones. L’expression annonce la menace de l’arrivée des terribles « Marcheurs Blancs » sur le Royaume de Westeros depuis les territoires sauvages au-delà du Mur du Nord. Des « marcheurs blancs » qui menacent d’envahir le siège du pouvoir, ça ne vous évoque pas quelque chose ?
[iii]“You are fired !” est la phrase mythique que prononce Donald Trump dans l’émission de téléréalité « The Apprentice », où il fait passer des entretiens d’embauche à plusieurs postulants, qu’il élimine l’un après l’autre pour enfin proposer au dernier en lice un poste de cadre supérieur dans son entreprise.
[iv]Les familles Ambani et Merchant font partie du « groupe de tête » du classement des 169 milliardaires indiens, la première à la tête du conglomérat Reliance qui domine l’industrie pétrochimique, et la seconde qui possède une entreprise pharmaceutique florissante.
Mais de voir leur score s’envoler aussi haut
Arrache des cris d’effroi même aux oiseaux
Te raconter, enfin, qu’il faut aimer la vie
L’aimer même si le temps est assassin et emporte avec lui
Les illusions des votants…
Et sinistral gagnant !
A les voir sur les bancs, de Bourbon[i] triomphants
Je regarde les gens, tant qu’y en a
Regretter le bon temps, qui est mort ou qui reviendra
En serrant dans mon cœur ma vie d’avant
Je les vois nous traiter comme des pigeons idiots
Maquiller leur rictus de fachos
Entendre leurs rires gras qui salissent les murs
Du vivre ensemble qui se fissure
Tik Tok conte la story de Jordan le héros
Aux beaux pec’s fabuleux, c’est pas beau en dessous !
Cul-de-sac et Loto, politique à deux sous
C’est Sinistral gagnant !
A pleurer sous la pluie, plus qu’cinq heures avant ça
Et regarder la vie, tant qu’y en a
Ils crachent sur l’ébène, dans ce second tour d’ivoire
Leur monde rassi’ste avarié je ne veux pas y croire
Et sauter dans le vide, juste pour essayer
Bousiller la patrie, vous le voulez ?
Et entendre leur rire, avec des larmes amères
Régresser et repartir en arrière
Te raconter surtout les souffrances et les Pen d’un temps qu’on croyait hier
RN[ii] qui s’dit Père Noël, « fake news » mais vrai calvaire
Sauter les pieds devant…
C’est sinistral gagnant !
A m’asseoir sur un banc, cinq minutes avec toi,
Regarder le soleil qui s’en va
Te parler du bon temps, qui est mort et je ne m’y résous
Te dire que les méchants, c’est pas nous
Si on s’doit de faire barrage, c’est parc’qu’en ouvrant les yeux
On pourrait retrouver un destin heureux
Mais de voir leur score s’envoler aussi haut
Arrache des cris d’effroi même aux oiseaux
Te raconter, enfin, qu’il faut aimer la vie
L’aimer même si le temps est assassin et emporte avec lui
Les illusions des votants
Et sinistral gagnant !
Et sinistral gagnant !
Pattes de mouche du Kfard :
[i] Le Palais Bourbon est le siège de l’Assemblée Nationale
Rassurez-vous, ayez confiance, le barde est là, et avec cet Assurancetourix, vous serez – à nouveau – enfin en sécurité.
En sécurité dans le village des irréductibles, protégés par lapalissade de l’invasion de ces légions de barbares opportunistes qui viennent nous voler nos déficits abyssaux, notre taux de croissance anémique, notre taux de prélèvements obligatoires – pour lequel nous sommes médaille d’or olympique incontestée (ce sera déjà ça de pris) !
Circulez, il n’y a rien à voir ! Le match est plié, on vous dit !
A plus de 30% d’intentions de votes dans les sondages, il ne touche plus terre, Jordan Air’N, il est carrément en lévitation, dans la perspective d’un triomphe rondement mené pour les élections européennes.
Léviter, ça le connait : des semaines qu’il fait l’anguille pour l’éviter, le moindre débat avec tout ce menu fretin qui ne parvient même pas à lui chatouiller les chevilles (tout juste bons pour une fish-pédicure, ces alevins même pas à même de lui faire du sushi !). La Valérie, ça y est, il l’a reléguée en 2e division. Et ce Raphaël, le nouveau nom de la Rose, clopine toujours derrière la poussive locomotive de Renaissance, qui lui bloque la voie en lui crachant ses écrans de fumée dans la tronche.
L’éviter aussi, la question du journaleux qui ne sait pas se contenter de la bonne parole dispensée avec condescendance. Une fois son baratin tartiné, il se débine prestement de la conférence, laissant son directeur de campagne assurer le service après vent.
Rassurez-vous, ayez confiance, le barde est là, et avec cet Assurancetourix, vous serez – à nouveau – enfin en sécurité.
En sécurité dans le village des irréductibles, protégés par lapalissade de l’invasion de ces légions de barbares opportunistes qui viennent nous voler nos déficits abyssaux, notre taux de croissance anémique, notre taux de prélèvements obligatoires – pour lequel nous sommes médaille d’or olympique incontestée (ce sera déjà ça de pris) !
En sécurité avec un chef qui, contrairement à ses adversaires besogneux et surinvestis, saura se préserver d’une surcharge de travail qui pourrait nuire à sa concentration et sa mobilisation sur les intérêts vitaux de la Gaule, pardon mon Général, vous m’aurez compris : de la France ! Comme il a su le démontrer dans le cadre de ses nombreux mandats, il sait soigneusement éviter le risque de surmenage, avec une place de bon dernier sur tous les indicateurs d’assiduité au Parlement Européen depuis 2019 : participation aux séances plénières, nombre de rapports, participations aux délégations et commissions (ça lui a d’ailleurs valu le surnom de « Bard-est-pas-la » dans les coulisses du Parlement). Mais rassurez-vous, comme l’Europe est vraiment sa priorité, il met un point d’honneur à faire encore mieux pour ses autres mandats : en tant que conseiller régional d’Ile de France, il a réussi l’exploit d’atteindre 100% d’absences au 1e semestre 2022 (attention, toutes justifiées, sans doute par un mot de sa marraine Marine). Au 2e semestre il a été victime d’un coup de mou – mais qui oserait lui jeter la première pierre ? tout héros qu’il est, il n’en reste pas moins homme – et sa performance a chuté à 60% d’absentéisme seulement.
En sécurité autour du banquet traditionnel, où, prenant place autour d’Obélix, on simule la concorde. Où la cervoise coule à flots et où on se passe, entre vrais hommes pendant que les femmes s’affairent en cuisine, le plat copieusement garni pour se bâfrer de sangliers rôtis à la broche sur des brasiers de charbon. Comme au bon vieux temps où les excès d’alcool et autres addictions, les dégâts criminels des discriminations de ce Gérard tantôt grivois, tantôt gaulois, étaient exhibés de par Dieu et Jupiter comme des trophées de notre fierté nationale.
Dans notre coma éthylique et éthique, nous vivions une illusion idyllique, insouciants du risque imminent d’épuisement des ressources la planète, de l’addition qu’il va bien falloir régler à un moment, sur les montagnes de dettes ou de gaz à effet de serre que nous continuons à accumuler de façon exponentielle.
En sécurité avec cet oiseux fâcheux, qui nous sifflote un lancinant R Niais, torturant sa lyre en invoquant la nostalgie des fanfares martiales passées – c’est son Idéfix. C’est pourtant simple, vous n’avez qu’à faire comme si vous ne saviez pas, comme lui ! Remarquez, lui a une bonne excuse : à 28 ans, et un « niveau » licence de géographie (les études, encore un obstacle qu’il a su éviter avec brio, en n’allant pas jusqu’au diplôme, « tellement il était surbooké » par son absentéisme), il peut lui arriver de se Trumper parfois. Il vient d’apprendre à lyre, et il est déjà finaliste de « The Choice » !
Il suffit de fermer les deux yeux et hop ! Plus de problème !
Le patriarche Jean-Marie Agecanonix avait traçé la voie en en fermant un, mais Jordan, lui, ose tout : il ferme les deux tout en appuyant sur le champignon, tous schuss vers le précipice de l’aveuglement 2.0 !
Dooooooormez traaaaaaanquilles, aaaaaaaaayez confiaaaaaaaance, le baaaaaarde est là !
… MAIS NON ! ARRETEZ DE DECONNER ! REVEILLEZ-VOUS !
Glissez votre bulletin dans l’urne le 9 juin, pour qu’Assurancetourix soit ficelé et bâillonné, sa satanée lyre neutralisée, et que la cacophonie et la zizanie entre villageois qu’il attise laissent sa chance à l’Ode à la Joie[i]!
[i]L’Ode à la Joie, de la 9e symphonie de Beethoven, qui a été choisi pour devenir l’Hymne de l’Union Européenne
Une hirondelle n’annonce peut-être pas le printemps, mais elle ne se contente pas de gazouiller : à elle seule, elle maîtrise toutes les nuances pour ramager, triduler, trisser ou truisotter en polyglotte. La chouette et le cygne peuvent se partager des lamentations sans avoir à interposer un mur entre eux. Même une bécasse peut crouler et une cigogne craquer sans que rien ne s’écroule, un canard se faire rabattre le caquet sans pour autant prendre la mouche !
« Cui cui, tweet, tweet… »
Tendez l’oreille !
Mais si, vous pouvez entendre ! Mettez-y un peu du vôtre, diantre !
Vous avez le nez collé sur votre écran, mais vos oreilles, elles, même si elles ne sont pas décollées, restent disponibles… pour peu que vous n’y ayez pas vissé bien serré une paire d’Ipods, histoire de fermer définitivement les écoutilles de votre bulle digitale, ce technococon qui porte si bien son nom !
Vous les entendez bien comme moi, ces trilles stridentes ?
Elles nous vrillent les tympans depuis l’autre côté de la Méditerranée, depuis cette Terre qui fût Sainte avant d’être ceinte. Mais pourquoi s’égosillent-ils ainsi, ces Palestiniens, à hurler à la mort ?
Ils ne pourraient pas tout simplement prendre leur envol, accompagner les cigognes dans leur migration et venir se joindre aux volées de perruches qui piaillent tout près de nous,
depuis le rebord de nos multiples fenêtres sensément ouvertes sur le monde, superposées en mille-feuilles sur nos écrans dont elles débordent,
ou perchés en grappes grouillantes sur le fil continu des informations qui déroulent leur litanie du pire et du encore plus pire ?
A l’affût d’un doux gazouillis, resterons-nous insensibles aux terribles cris de souffrance des Gazaouis, cloués au sol sous le cliquetis des chenilles, le fracas des bombes et la menace des faucons ?
Continuerons-nous à faire les autruches, la tête enfouie et les ouïes ensablées ? Faudra-t-il attendre la mélopée des lamentations des cygnes du destin, des croassements lugubres des corbeaux ou le requiem des hululements des hiboux de la nuit des temps ?
Nous restons là, avachis comme des oies gavées de ces métavers qui s’évertuent à se tortiller entre deux prises de bec sur les chênes d’information. Et de modernes Nérons cendrés autant qu’incendiaires, dressés sur leurs échasses censées les propulser vers les étoiles, au milieu des décombres encore fumants du nid jadis accueillant, viennent nous déposer cette piteuse pitance directement dans nos gosiers Gafamés.
Nous laisserons-nous intimider comme des poules mouillées, nous contentant de babiller comme des moineaux, jacasser comme des pies ou gémir telles des tourterelles ? L’observerons-nous, moqueurs ou indifférents, ce peuple Gazaoui, se faire mépriser et massacrer, comme l’Albatros de la poésie de Baudelaire, ce vaste et majestueux oiseau des mers qui claudique sur le pont du bateau sur lequel il se retrouve piégé en piètre situation… et compagnie.
Puisque de moqueur il est question, écoutons – et relayons – plutôt l’appel du geai moqueur des Hunger Games. Ce chant d’espoir, d’une étincelle vacillante dans un murmure isolé, s’est répandu en incendie dans les foules en colère des districts – opprimées par l’édit strict – et est devenu une déflagration assourdissante contre la tyrannie des autocrates de Panem[i]:
Are you, are you[ii] Coming to the tree? Wear a necklace of hope, Side by side with me. Strange things did happen here No stranger would it be If we met at midnight Under the hanging tree.
Les oiseaux n’ont pas besoin d’Intelligence Artificielle ou de réseaux zoziaux pour parler plusieurs langues et comprendre celle des autres.
Certes, le coucou est capable de tuer dans l’œuf la couvée de congénères pour les remplacer par ses propres rejetons, qu’il laissera couver à son insu par l’infortuné pigeon de cette arnaque.
Une hirondelle n’annonce peut-être pas le printemps, mais elle ne se contente pas de gazouiller : à elle seule, elle maîtrise toutes les nuances pour ramager, triduler, trisser ou truisotter en polyglotte. La chouette et le cygne peuvent se partager des lamentations sans avoir à interposer un mur entre eux. Même une bécasse peut crouler et une cigogne craquer sans que rien ne s’écroule, un canard se faire rabattre le caquet sans pour autant prendre la mouche !
Leurs chants multiples et variés, ces babilleries, caquètements, jactances, piaillements, criailleries, pépiements, stridulations, turlutements, jaseries, dodeldirements, jabotages, cancans et autres zinzibulements s’associent, et contre toute attente, se combinent en une symphonie harmonieuse qui nous annonce le retour des beaux jours avant même d’avoir ouvert un volet !
Quand renverrons-nous enfin les « faut cogner » de chaque bord au fond de leur étroit « entre-soi » réduit à pas grand-chose, et unirons-nous nos plumes pour laisser le chant libre aux Colombes ?
[i]Une référence à la citation « Panem et Circences », « du pain et des jeux du cirque », employée par le poète romain Juvenal dans ses « Satires », pour fustiger l’apathie des citoyens romains face aux intrigues et aux manœuvres de leurs dirigeants. Déjà, l’abandon à un cocon douillet du temps des tablettes de cire ?
Tiens, Vlad’ du boudin dans la Poutinie ?
Ce n’est encore qu’un murmure étouffé, mais il revient, en écho : « Moscou’rs ! A l’aide !»
Voilà que les coutures craquent de tous côtés, même si ce n’est pas le long de la ligne Sourovikine ?
Tu sembles épais du cuir assez, mais le masque en carton-pâte du village Potemkine, construit à coût de milliards de roubles en Crimée part néanmoins à vau-l’eau (pour un peu, on aurait envie de rajouter « dymyr », n’est-ce pas, Zelensky ?)
Delenda est Ukrenergo[*] !
Il faut briser la résistance de l’Ukraine bien avant que les rigueurs de l’hiver ne s’estompent !
Il faut fracasser leurs rêves de ciel bleu étoilé dans l’Union Européenne, les noyer dans une mare rouge de sang à coups de faucille et de marteau – ah la nostalgie morbide de « notre » Union, So viétique indeed ! Nous ne nous ferons jamais à l’idée que l’Union fêle, à force !
Il faut les assourdir, les sidérer des sifflements stridents des orgues qui, inlassablement, crient « Staline !»[i] encore et encore, en déferlant en déluge de destruction, de métal et de flammes sur leurs vies éliminées sans même un râle.
Qui est vivant, encore, après les charniers de Boutcha[ii], Marioupol, Bakhmout, Avdiika, Robotyne ?
Delenda est Ukrenergo !
Le mauvais Ev-génie[iii], ce gâte-sauce qui s’était mis aux sévices du Tsar, s’est fait un devoir de se mettre en avant pour montrer que l’égoût et les douleurs ça ne se discute pas, ça s’assène voire s’assassine si nécessaire. Tellement à fond dans tout ce qu’il faisait, l’élève a fini par dépasser le maître, les limites, les bornes et finalement le mur du çon. Le Gremlin a agacé jusqu’au Kremlin.
Affalé en 1e classe VIP d’Air-as-Poutine, une chevauchée fantastique de Wagner à fond dans les écouteurs, ce suppôt de Satan ne s’attendait pas à s’en prendre un, de suppo, pour s’écraser, retourné façon tarte Tatin, flambé comme une crêpe au Grand Marnier, tombé de haut, retour aux fourneaux. Et on dira encore que la vengeance est un plat qui se mange froid… pas en Poutinie, manifestement.
Delenda est Ukrenergo !
Je ne serai jamais à court de chair à canon dans ma Grande Russie !
Quand j’aurai épuisé, éventré et éviscéré toutes les poupées gigognes de l’amère patrie, j’enverrai le psychopathe-riarche bourré comme un moujik, Cyrille[iv] (hic !) distribuer des oukases pour réquisitionner des escadrilles de cigognes qui regarniront les maternités du pays et les rangs de l’Armée Rouge. Et je continuerai à déverser les flots de sang et de larmes de mon peuple, libérés par les barrages que je ferai exploser les uns après les autres, jusqu’au dernier s’il le faut. Jusqu’à ce que la mer blanche, et bleue, et rouge se referme sur eux.
Je déchaînerai les armées de Trolls à ma bot venus de Cybérie pour mettre le feu à leurs datalakes[v] ! Et si ça ne suffit pas, je lâcherai la meute à Kadyrov, car quand il n’y a pas de Tchétchènes, de plai-plaisirs il n’y en a guerre !
Je piétinerai leur espoir fou d’échapper à la malédiction des ex-slaves, je ramènerai ces brebis égarées au sein du troupeau. Leur révolution orange, je l’écraserai dans l’œuf, en fat berger[vi] que j’ai su incarner !
Delenda est Ukrenergo !
Delenda est Ukrenergo, vous dis-je !
Delenda est Ukrenergo, nous rabâche-t-il !
Tiens, Vlad’ du boudin dans la Poutinie ?
Ce n’est encore qu’un murmure étouffé, mais il revient, en écho : « Moscou’rs ! A l’aide !»
Voilà que les coutures craquent de tous côtés, même si ce n’est pas le long de la ligne Sourovikine[vii] ?
Tu sembles épais du cuir assez, Potemkine, mais le masque en carton-pâte de ton village[viii], construit à coût de milliards de roubles en Crimée part néanmoins à vau-l’eau (pour un peu, on aurait envie de rajouter « dymyr », n’est-ce pas, Zelensky ?)
Oblitéré, escamoté et baladé entre d’obscures colonies pénitentiaires, le principal opposant, Navalny, refuse de disparaître malgré les tortures Dantèsques[ix] qu’il subit. Chacun des clous enfoncés aussi discrètement que possible dans son cercueil en devenir fait un vacarme assourdissant dans les médias internationaux.[x]
Les sanctions internationales grignotent lentement mais inexorablement les ressources de ton Empire d’essence, et il te faut même démonter les lave-linges pour récupérer les composants électroniques qui te permettent de réparer tes missiles et tes avions de combat !
Te voilà réduit à faire le ménage à la main, et même ton linge sale slave en famille. A force de pas sages et de re-pas sages, les fronts plissés et les poitrails chargés de médailles se figent dans l’ami Don-bass, compère houiller dont tu nous bassines à grandes ondes.
Tsar ac’culé avant même la fin de la battle, quelle ironie de devoir parier sur Donald, ton canard laquais, pour remettre le couvert en 2024 ! Je ne voudrais pas t’accabler, mais à force de flamber, même sa banane commence à sentir le roussi, du Colorado au Maine.
Déjà tu peines à trouver des pièces assez grandes dans tes innombrables palais, à Balm-Oural[xi] ou à Sotchi’p, pour contenir les tables à rallonge suffisamment longues pour te protéger de l’haleine de tes moutons (seraient-il des cachemires ou des cachemi-sère) ? Tes hôpitaux et cimetières craquent sous le nombre des goûtants condamnés à tester le moindre de tes shots de vodka ou de tes canapés de caviar. Quoi que tu fasses, tu ne sais plus comment échapper à la menace de tous ces Brutus en puissance, dont le potentiel létal s’étalonne à leur capacité à survivre dans ton orbite…
« Tu quoque mi fili »[xii]… « Toi aussi mon fils»… de Putin, ça lui fera tout de même une sacrée excuse, à ce bâtard. Nous serons nombreux à lui reconnaître cette circonstance atténuante.
« …ceux qui prendront l’épée périront par l’épée »[xiii] … Ce qui est cocasse, c’est qu’avec tous les crimes que tu as commis et fomentés, tu ne sais même plus d’où peut tomber le châtiment : te sentir traqué jusque dans les chiottes[xiv]par les flèches empoisonnées de tous ces olig-arcs obséquieux qui courbaient les Chines à tes pieds, ça te laissera quelques nuits blanches pour ressasser les leçons de l’Histoire !
Pattes de mouche du Kfard :
[*]En référence à la locution « Delenda est Carthago » – « il faut détruire Carthage », avec laquelle Caton l’Ancien, selon la tradition, commençait et terminait toutes ses interventions devant le Sénat Romain, jusqu’à sa mort en 149 av. J-C. Cette expression s’emploie aujourd’hui pour parler d’une idée fixe, que l’on poursuit avec acharnement jusqu’à sa réalisation : un « leitmotiv » en somme (qui est un motif musical très utilisé dans l’oeuvre d’un certain… Wagner). Ukrenergo est la société d’Etat qui gère le réseau de distribution d’électricité de l’Ukraine. C’est son infrastructure qui est plus particulièrement ciblée par les bombardements et les attaques de missiles et de drones de l’armée Russe avant et pendant l’hiver, pour démoraliser l’armée et la population ukrainienne.
[i] Les tristement célèbres « orgues de Staline », surnom donné par les Allemands, pendant la IIe guerre mondiale, aux lanceurs de roquettes multiples Katioucha, à cause du rugissement caractéristique que chaque roquette produisait au moment de son tir.
[iii] Vous aurez reconnu Evgeni Prigogine, le mauvais génie qui officiait dans l’arrière-cuisine du Kremlin, jamais en reste d’une basse-œuvre à fignoler dans les coulisses du pouvoir.
[iv] Le patriarche Cyrille (ou Kirill) de Moscou est le patriarche de Moscou « et de toutes les Russies » (sic !) de l’Eglise orthodoxe russe. Il est le 16e patriarche, ancien du KGB et proche de Poutine, il cautionne toutes ses outrances.
[v] Datalakes : littéralement, « lacs de données », ce sont des outils de la « big data » exploités par l’Intelligence Artificielle qui permettent de stocker et d’analyser des données non structurées de différentes sources.
[vi] Les œufs de Fabergé sont des objets précieux créés par le joaillierPierre-Karl Fabergé. Les œufs les plus célèbres ont été fabriqués pour Alexandre III et Nicolas II de Russie, qui les offraient à leurs épouses respectives, Maria Feodorovna et Alexandra Feodorovna, pour la fête de Pâques. Les œufs sont faits de métaux précieux ou de pierres dures décorées avec des combinaisons d’émail et de pierres précieuses. Le terme « œuf de Fabergé » est devenu synonyme de luxe et les œufs sont considérés comme des chefs-d’œuvre de la joaillerie.
[vii] La ligne Sourovikine, du nom d’un général Russe, est une ligne de fortifications défensives erigée par l’armée russe (constituée de 3 lignes avec des tranchées anti-chars, des points d’appui fortifiés, des dents de dragon,…) pour contenir la contre-offensive ukrainienne, située dans la région de Zaporijia.
[viii] L’expression « village Potemkine » désigne un trompe-l’œil à des fins de propagande. Selon une légende historique, de luxueuses façades en carton-pâte auraient été érigées à la demande du ministre russe Grigori Potemkine afin de masquer la pauvreté des villages lors de la visite de l’impératrice Catherine II en Crimée en 1787.
[ix] En référence à Edmond Dantès, le héros du Comte de Monte-Cristo, roman d’Alexandre Dumas, et qui est devenu la figure du prisonnier injustement condamné.
[xi]Balmoral est un des châteaux de la famille royale britannique depuis 1852, en Ecosse
[xii] « Tu quoque mi fili » – « Toi aussi mon fils » – Citation prêtée à Julius César, au moment où il aurait reconnu Marcus Brutus, qu’il considérait comme son fils, parmi les conspirateurs qui le poignardent à mort à la curie de Pompée, juste après que le Sénat l’aie nommé dictateur à vie… lui permettant ainsi de garantir que son vœu soit exaucé.
[xiii] Extrait de la Bible, Evangile selon Saint Matthieu, 26 :52 : «Alors Jésus lui dit: Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. »
[xiv] En référence à la citation prêtée à Vladimir Poutine en 1999 : « on ira les buter (les terroristes tchétchènes) jusque dans les chiottes », après des attentats terroristes meutriers perpétrés dans le métro de Moscou.
Il est temps de remettre le bistrot au milieu du village : laissons donc les désespérés et courageux qui osent affronter déserts arides et mers démontées avec des moyens de fortune (sic !) choisir la destination pour laquelle ils sont prêts à risquer leur vie et leur avenir ! Au passage, quel tact ultime d’ailleurs, de leur demander désormais avec cette nouvelle loi de confirmer leur demande de citoyenneté : c’est admettre qu’ils puissent vraiment hésiter à faire partie d’un peuple aussi étroit d’esprit et de cœur.
Il vient de sortir ! Il s’appelle MIGRATION, et c’est le film d’animation « feel good » de cette fin d’année.
Celui qui vous réconcilie avec la vie, avec le monde, avec le temps et peut-être même – exploit ultime – avec vous-même.
Celui qui vous permet de garder confiance en l’Humanité et même dans les gènes dont vous avez hérité, y compris dans ces moments de gêne où tonton Coupe-Rose et tatie Mousse-Tache enlisent de concert la conversation dans les marais insalubres de la « jungle » de Calais, et de ses prétendus « fauves » (terme bien pratique pour faire d’un enfant en détresse un lionceau féroce et menaçant en puissance) qu’on ne peut «hélas» pas tous secourir sur notre frêle esquif qu’est l’Europe.
Alors MIGRATION, vous ne l’avez pas vu encore ? Je vous livre le synopsis :
« Dans une forêt de la Nouvelle-Angleterre se trouve une famille de canards colverts que le père anxieux Mack dissuade constamment, à travers des histoires, de s’aventurer au-delà de l’étang dans lequel ils vivent, au grand dam de sa famille. Un jour, ils rencontrent un troupeau de canards migrateurs qui font une halte dans leurs étangs avant de reprendre leur route vers le sud et la Jamaïque… »
Ça vous rappelle vaguement quelque chose ? Attention à ne pas confondre, parce qu’il y a des pâles et très décevantes copies qui circulent – ah les méfaits de la contrefaçon !
Attention à ne pas confondre avec la n-ième séquelle gore de « MIGRE A SION – Benyamin fait du Tsahal à Gaza ».
Mais surtout, surtout, évitez le navet bricolé par une officine franchouillarde, qui a réussi l’exploit de foirer même le titre : LOI IMMIGRATION !
Après le succès planétaire de « Bienvenue chez les Chtis », c’en est un autre, de Chti – qui laisse traîner son dard autant que sa main d’après plusieurs plaignantes – qui a besogné le scénario de cette daube nauséabonde :
« Dans une sombre forêt de la Vieille-France crèche une famille de c*nnards au col vert-de-gris, campée par le grand-père anxiogène Jean-Marie, la mère craintive Marine, les fils zélés Gérald, Eric, Pascal & Co, et la cousine aventurière Marion. Le tonton breton Vincent[i] dissuade constamment sa famille, à travers des histoires diffusées à longueur d’antenne, de s’aventurer au-delà du marigot, et surtout d’y accueillir quiconque ne partagerait pas la même vase[ii], au grand dam de la grande majorité de la population. Un jour, ils rencontrent un vol de canards migrateurs qui font une étape dans leurs étangs avant de reprendre leur route vers le Nord et Big Ben[iii], et leur demandent de les aider voire de les accompagner, ce qui débèquète Jean-Marie et tonton Vincent. Après avoir tenté un coup de force raté, Gérald est secouru par Manu et Babeth, un coucou et une pie voleuse qui manigancent avec Vincent, Marine, Eric et quelques autres pour chasser les canards migrateurs au mépris de tous les cygnes du destin. Leur idéal est de rester plantés à se regarder dans le blanc des œufs, tous bien planqués au dessus du même panier – minable et percé peut-être, mais rien qu’à eux – en imposant la préférence nationale au-dessus de la préf-errance internationale… »
Qui serait assez s’cupide pour avaler de telles salades ?
Immigration choisie, vraiment ? Mais par qui ?
Il est temps de remettre le bistrot au milieu du village : laissons donc les désespérés et courageux qui osent affronter déserts arides et mers démontées avec des moyens de fortune (sic !) choisir la destination pour laquelle ils sont prêts à risquer leur vie et leur avenir ! Au passage, quel tact ultime d’ailleurs, de leur demander désormais avec cette nouvelle loi de confirmer leur demande de citoyenneté : c’est admettre qu’ils puissent vraiment hésiter à faire partie d’un peuple aussi étroit d’esprit et de cœur.
Quant à nous, électeurs et lecteurs vigilants et clairvoyants que nous sommes, occupons-nous de bien choisir ceux qu’il est de notre rôle et de notre responsabilité de nommer : nos élus, nos représentants et nos gouvernants !
Sifflement strident d’un train au départ !
(Cliquez ici et fermez les yeux pour une ambiance immersive.)
« Train n° 2024 en direction d’un Avenir Radieux, attention au départ ! Eloignez-vous de l’ordure duquée[iv] ! »
« Gare au goriiiiiiiiiiiii-iiiiiiiiiille ![v] » crient 14 lanceuses d’alerte laissées brisées sur le quai de Part Dieu. Et te voilà, Macron glaçant à la saison des marrons glacés, t’égarant dans les errements d’un siècle passé, plaidant l’humour potache et te drapant dans l’honneur national naphtaliné, à peine digne finalement de la gaule – eh oui, minuscule – dont il est bien question !
A force d’être plus mytho que #metoo,
plus primitif que mythique,
plus toi l’d’à régner que Roi-Soleil,
Pluton que Jupiter,
tu vas finir… moins que rien !
La France d’en bas te présente son constat le plus fat, à défaut de ses vœux les plus pieux pour 2024 :
« Joyeux bordel, et bananée ! »
Pattes de mouche du Kfard :
[i] Vincent Bolloré, l’industrieux industriel qui est sorti du bois pour se tailler un empire dans les médias : CNews, Europe 1, Paris-Match, le JDD… autant de chaînes, de stations et de titres qui brunissent et se racornissent dès qu’il y touche…
[ii] La vase de Soissons, qui ne supporte ni qu’on la casse, ni qu’on se casse, d’après mes vagues souvenirs de livres d’histoire…
[iii] Big Ben, à ne pas confondre avec Little Ben(yamin), mentionné plus haut, célèbre pour sa citation à l’âge de 4 ans : « Non j’arrêterai jamais les colon’eries, ga-ga-guerre ! ». Depuis, il est resté scotché là-dessus… c’était il y a 70 ans !
[iv]Duquer : verbe (transitif ou intransitif), de l’anglais « duck » (canard) qui, au jeu de bridge, signifie « laisser passer une carte qu’on aurait pu prendre »
Ce billet dont tu viens d’entamer la lecture est-il le fruit du délire psychédélique d’un Kfard, même dégénéré, mais bien encré dans le réel, ou la vulgaire déjection sortie du placard bourré de 1 et de 0 d’un avatar d’une quelconque intelligence artificielle, « IA » dite générative ?
Sérieusement, tu te poses la question ? Pour de vrai ?
Te rends-tu compte que l’an dernier – oui, il y a à peine un an – lorsque tu déballais fébrilement tes cadeaux sous le sapin, tu ne soupçonnais même pas l’existence de Chat GPT, qui venait de naître dans une obscure ferme (de données) au fin fond de la… Californie, sous l’œil attendri de ses parents…
Mais non, pas Marie et Joseph ! Youhou ! Réveille-toi ! On est au 21e siècle ! Ils sont nombreux, les parents : Sam, Ilya, Elon, Wojciech et Andrej[i]. L’histoire ne dit pas (encore) comment ils se sont réparti les rôles entre l’âne, le bœuf et les rois mages.
Et nous croyons toujours qu’elle va rester sagement « notre créature », cette fameuse IA ? Nous ambitionnons de la doter d’une puissance incommensurable, mais « en même temps », nous ne doutons pas une seule seconde de la maintenir dans sa position d’animal de compagnie, un chat-bot qui viendrait chaque soir se frotter docilement à notre jambe en ronronnant. Qui viendrait réclamer sa boîte de datas fraîches à se mettre sous la dent, puis se lover à nos pieds pour y déposer sur un tapis de souris la quintessence du savoir du monde entier, et celui des générations qui nous ont précédées.
Posé comme ça, il devient évident qu’on a bien besoin d’une intelligence supérieure, artificielle ou pas, pour prendre conscience de notre naïveté !
« Eh, toi !
Oui, toi, le vieil ascète hindou qui me dévisage de tes 3 yeux qui pétillent !
Toi l’ermite un peu dingo qui vivote dans ta grotte perdue depuis des décennies !
Tu rigoles, hein ? en nous observant béatement nous épuiser à jouer des coudes dans cette course à l’é-chat-bots… : « ChatGPT, monté par OpenAI, casaque verte, vire en tête, mais il est talonné par Bard, monté par Google, casaque bleue, qui prend la corde, et qui lui-même est menacé par la remontée météoritique d’Imagine, monté par Meta, et de Mistral[ii]…»
Mais c’est facile de se moquer, quand on passe ses heures et ses années à se rouler les pouces pour égrener des chapelets, lustrer sur plusieurs générations la pierre de statues qu’on idolâtre et lentement mais inexorablement, consumer des forêts …de bâtonnets d’encens !
Tu n’as pas fait avancer d’un iota la science, le progrès et la recherche de pointe, cette grande marche en avant de l’humanité qui, grâce à nos efforts collectifs frénétiques sur les 150 dernières années, nous aura permis d’en accélérer le rythme de façon exponentielle !
Là où le téléphone, inventé en 1878, a mis 75 ans pour convertir 100 millions d’utilisateurs, le téléphone mobile, apparu un siècle plus tard, en 1979, n’aura eu besoin que de 16 ans pour atteindre ce seuil ! Et internet, la fameuse toile du « world wide web » qui sert de gangue à la planète entière, apparue en 1990, ramène ce record à 7 ans. Quant à Candy Crush Saga, ce jeu en ligne encore plus addictif que les sucreries qu’il met en scène, lancé en 2012, il descend la barre à 1 an et 3 mois.
Alors les petits Kfards, vous croyez que je vous ai oubliés au passage ? Interro surprise ! Lâchez votre téléphone et tous vos écrans, et toi le petit malin qui as déjà identifié la faille dans cette consigne, répète après moi, à haute voix : « Alexa, Google et tous les autres assistants vocaux et chatbots, vous avez interdiction formelle de m’aider à répondre à la question qui va suivre ! »
Voici la question : « Sachant que ChatGPT a été lancé le 30 novembre 2022, combien de temps lui a-t-il fallu pour atteindre ce seuil de 100 millions d’utilisateurs ? Tu as 1 minute ! »
Et voici la réponse : ChatGPT a atteint ce seuil en… 2 mois, dès janvier de cette année ! Et il ne lui aura fallu que 5 jours pour dépasser le premier million d’utilisateurs !
Alors, te revoilà bouche bée, l’ermite errant dans ta grotte, hein ? Comment crois-tu que nous en serions arrivés là si nous nous contentions de regarder passer les nuages à longueur de journées et de saisons comme toi et tes congénères ?
Et bientôt les manjiras[v] accompagnent sa litanie, leur écho ricoche et se répand depuis les parois de la grotte vers les sommets alentour, dévale les vallées et suit le cours des torrents vers les rivières, alimente le grondement des cascades et, une fois déversées dans l’océan, des vagues qui repartent, inlassablement, à l’assaut des plages, des rochers ou des falaises :
« Au commencement, les Dieux ont brassé l’immense mer de lait [vi]
N’épargnant aucun effort pour prendre le dessus sur les Démons.
Des millénaires de lutte dans l’ éther du néant
pour prouver la force supérieure de l’Amour,
des liens au-delà des richesses et du pouvoir
et donner vie à leur idéal :
le Verbe
s’est
fait chair.
Et l’Homme fut, et crût,
et se précipita dans la course effrénée
à la richesse, au pouvoir, à l’immortalité,
se saignant aux 4 veines pour accumuler
Il se mit à déployer des réseaux tentaculaires autour du monde
Pour nourrir des chat-bots brassant les océans des « datalakes »[vii]
L’ermite sourit, encore et toujours…
Il s’amuse de cette boucle du temps long qui accomplit son cycle[viii], de ce sablier qui est en train de se retourner.
Le verbe s’est fait chair, et voilà que la chair s’apprête à engendrer le verbe…
qui lui-même…
Que nous souffle-t-il, cet ermite, ce maître surnaturel qui embrasse l’univers et le temps depuis son sous-sol dans son sous-continent sous-alimenté ?
Ne serions-nous pas, tous au temps que nous Hommes, des Pinocchios ayant échappé à la volonté et au contrôle de notre créateur divin, cette intelligence suprême immatérielle, évanescente… qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’avatar d’IA que nous cherchons à recréer ? Et, clin d’œil de l’histoire, il s’appelait comment déjà, le modeste charpentier qui avait créé Pinocchio ? GePeTo ? GePeTo aura créé Pinocchio, qui lui-même crée GPT, la boucle est bouclée…
Détruire le monde en bien moins que les 7 jours qu’il aura fallu à Dieu pour le créer, je crois qu’on est déjà cap’ !
Mais soyons réalistes – et optimistes : pour le réinventer, même avec l’accélération exponentielle des progrès, on a encore un beau et long chemin à faire, ça nous laisse un avenir radieux d’apprentissage devant nous !
Pattes de mouche du Kfard :
[i]Chat GPT est un chatbot (prononcer « tchatte botte »), une intelligence artificielle (IA) générative et conversationnelle, qui a été lancée le 30 novembre 2022, par la société OpenAI basée à San Francisco, et cofondée en tant qu’association à but non lucratif en 2015 par Sam Altman, Ilya Sutskever, Elon Musk, Wojciech Zaremba et Andrej Karpath
[ii]Bard est le nom de l’IA générative concurrente de ChatGPT développée par Google, Imagine celle développée par Meta, et Mistral AI un « petit poucet » français qui se sont tous lancés dans la folle chevauchée pour prendre une place sur le marché mondial de cette technologie disruptive qui attire des investissements massifs.
[iii]cataire (adj). : relatif au chat, en l’occurrence au chat-bot 😊
[iv] Petit Kfard, retrouveras-tu les chiffres, de 1 à 9, qui ont tous trouvé leur place dans les 2 lignes qui précèdent ?
[v] Les manjira sont de petites cymbales à main utilisées en Inde, au Tibet et au Pakistan. On les utilise par deux, chacune étant accordée sur une note différente. La main gauche tient une cymbale qui vient frapper l’autre pour produire un son, qui varie en fonction de l’endroit frappé. Elles sont utilisées dans les fêtes religieuses ou officielles et produisent un son clair et brillant.
[vi]Le barattage de la mer de lait est un mythe cosmologique de l’hindouisme. Au début des temps, les dieux ou deva et les démons ou asura, qui étaient alors tous mortels, étaient en lutte pour la maîtrise du monde. Les deva, affaiblis et vaincus, demandèrent l’assistance de Vishnou qui leur proposa d’unir leurs forces à celles des asura dans le but d’extraire l’amrita, le nectar d’immortalité de la Mer de Lait. Pour ce faire, ils devaient jeter des herbes magiques dans la mer, renverser le mont Mandara de façon à poser son sommet sur la carapace de la tortue Akûpâra, un avatar de Vishnou, et utiliser le serpent Vâsuki, le roi des Nâgas, pour mettre la montagne en rotation en tirant alternativement. Après mille ans d’effort, le barattage produisit alors un certain nombre d’objets extraordinaires et d’êtres merveilleux.
[vii] Les Datalakes ou “lacs de données” constituent une méthode de stockage de données massives utilisées par la « big data » (ou mégadonnées en français), un des principaux outils nécessaires aux IA.
[viii] Telle un ruban de Möbius (ou Moebius), cette forme géométrique qui, en topologie, ne possède qu’une seule face.
Culottés… et nus ! Les starlettes et stars laids de « Frenchie off-shore » qui se la pètent à Dubaï pour la COP28 risquent de nous la faire à l’envers, l’expérience de Nans et Mouts…
C’est bien simple, le pl’indécence de nos bolides Maserati, Bugatti, Bentley,… laisse loin, très loin derrière la pourtant immodérée consommation d’alcool de cette brochette de fêtardés flambeurs et ‘xhibitionnistes.
… Mais elle est elle-même une goutte d’eau dans l’océan comparée à la consommation de nos yachts et de nos jets privés , qui elle-même n’est qu’un confetti dans le carnaval démesuré, le feu d’artifice d’anthologie que dégagent les fusées avec lesquelles on s’envoie en l’air, pour échapper à la gravité… de vos mines contrites et de vos regards désapprobateurs !
Alors quoi, on n’a plus le droit de s’amuser ?
Eh oui, nous ne sommes qu’un des cent, mais que vous êtes tristes et fades, vous les 99%, qui n’êtes ni milliardaires, ni même millionnaires ! Vous nous accusez d’exploser le bilan carbone de la planète ? Peut-être, mais c’est qui qui plombe l’ambiance ? C’est pas encore plus nocif, peut-être ? Arrêtez donc de faire vos fâcheux, à force, on va préférer Praud-longer la fête avec les fachos… (oh, ça va, on ne peut vraiment plus rien dire, même pourri-Gauler…)
Culottés ? Vous nous trouvez culottés ?
Mais ouvrez donc les yeux, mes pauvres… mes pauvres… mes pauvres tout simplement – sujets et compléments sans objets. Vous ne voyez donc pas qu’on n’a jamais cessé de flamber, de faire la bamboche, de se vautrer dans des orgies, des bacchanales, avec la même insouciance, depuis la nuit des temps ? Les hommages que nous rendons cérémonieusement à Crésus nous profitent infiniment plus que vos siècles de prières à vos Jésus de pacotille.
Oui, nous avons beau être 50 fois moins nombreux, nous émettons 2 fois plus de CO2 à nous seuls que les 50% les plus pauvres de la planète, mais soyez fair-play : nos revenus sont aussi 2 fois plus élevés ! Et en richesse accumulée, on fait encore plus fort : on possède autant que vous tous réunis, vous les 99% ! Alors avec tout ça, vous ne voudriez pas qu’on n’achète que des composteurs et des légumes bio ? Même si on le voulait, on n’aurait pas la place, même en remplissant tous nos dressings, nos garages, nos salles de bal, nos saunas, nos piscines d’intérieur et nos résidences secondaires !
Et quoi ?
Le ciel nous est-il pour autant tombé sur la tête ?
Le déluge nous a-t-il englouti avant d’amener devant le tribunal divin le cas Noé ? Les sept plaies d’Egypte ont-elles dévasté nos fermes géantes, celles qui s’étendent sur des millions d’hectares arrachés aux forêts défrichées et aux peuplades autochtones ? Que nenni !
Oh, certes, le nombre et la gravité des catastrophes naturelles augmentent sensiblement, et le jour du dépassement[v] continue à avancer inlassablement (on en est au 2 août cette année !), mais est-ce que ça doit nous empêcher de dormir, dans les draps de soie des suites climatisées de nos villas de luxe gardiennées ?
Même pas mal ! Nous avons à peine ressenti l’effet du fameux « dérèglement climatique », cet accès de fièvre de la planète. Et pour ça, on vous doit une fière chandelle !
Eh oui, merci à vous, les 99% ! Grâce à votre extraordinaire et remarquable résilience (si, si, ne rougissez pas ! Vous êtes vraiment épatants ! Nous serions incapables de supporter le dixième de ce à quoi vous avez survécu dans ce domaine ! Comme quoi, chacun a des ressources, parfois insoupçonnées…), vous avez atteint le Graal du capitalisme, en réussissant l’exploit de « faire toujours plus avec moins » ! Malgré la croissance continue de vos effectifs (ah, foules sentimentales !), et la diminution concomitante des ressources à votre disposition, vous vous êtes partagé une part toujours plus fine d’une cerise qui diminuait à vue d’œil… Et vous avez eu la délicate attention de souffrir en silence pour nous laisser nous bâfrer de notre gâteau à la crème qui continue inlassablement de grossir, de gonfler, d’enfler : c’est bien simple, on frise la crise deux fois (très exactement deux fois… plus que vous tous réunis : c’est la part des nouvelles richesses créées sur les 10 dernières années que nous avons su capter – 28.000 milliards de dollars…[vi]).
Ce ne serait pas votre première tentative de nous prouver par A + B la supériorité de vos lénifiantes « solidarité » ou « bienveillance » : qui se souvient des bonnes intentions de l’astucieuse et trop audacieuse « Lizzie » Magie Philips ?
C’est elle qui a inventé, et breveté, le jeu du Monopoly en 1904[vii], avec des règles qui permettaient d’encourager la… solidarité entre les joueurs pour gagner la partie. Oui, vous avez bien lu ! Encourager la solidarité entre joueurs ! Mais alors d’où vient le monstre mutant de Monopoly que nous connaissons, ce champ de bataille capitaliste qui a brisé des familles par millions et généré des bataillons de spéculateurs psychopathes ? Et bien ce sont les opportunistes Parker Brothers qui ont spolié sans vergogne l’inventrice, retourné le principe et les règles initiales, et en ont fait le blockbuster que nous connaissons tous depuis sa commercialisation en 1935, pour leur plus grande fortune, célébrité et postérité !
Et vous nous demanderiez maintenant de participer à l’effort collectif ? Vous ne le savez peut-être pas, malgré le battage médiatique que nous entretenons dans les journaux et les chaînes de télévision qui appartiennent à la famille – mais discrètement, car mécènes, nous savons nous mettre en scène, mais point trop n’info ! – nous consentons déjà à une contribution sonnante et trébuchante à nos œuvres !
Allez, soyons fous, vous allez voir que nous avons le sens de la fête, en plus de celui des affaires : nous daignons, avec magnanimité, augmenter non pas de 10%, ni même de 30%, mais de 100%notre contribution, pour la passer de 0.2 à 0.4% de nos revenus. Bon, en pourcentage, ça pourrait sembler presque mesquin, mais le montant, tout de suite a plus de gueule : attendez juste que je compte les zéros, par grappes de trois…
Quoi ? Qu’entends-je ? La planète entière se moque de ma charité, pourtant si bien ordonnée ?
Si je suivais votre raisonnement, juste pour éviter que la planète s’effondre encore plus, il faudrait que je divise mon empreinte carbone par…10 !? Mais vous n’y pensez pas sérieusement, mon brave ?
Je tombe des nues !
Et pourquoi pas nous priver aussi, moi et mes complices – pardon, mes camarades (eh oui, avec les Parker Brothers, on a piqué le concept au Marx Brother) – du petit plaisir de retourner notre veste ou changer de look plus vite qu’Arturo Brachetti[ix], en profitant de la livraison à domicile plus rapide que l’éclair des sites de fast fashion ? En plus de notre fric, vous voudriez nous priver de nos fringues, frocs et fracs en vrac ?
Voyons, faites preuve d’un minimum d’humanité en-vert nous : si on fait l’effort de commander par internet et qu’on paye un supplément pour la livraison par véhicule électrique, on ne peut pas faire plus écolo, non ?
Vous ne voudriez tout de même pas qu’on finisse tout nus, tel Adam privé d’Eden Park ?
S’il vous plaît, s’iiiiiiiiiil vous plaît, ne nous abandonnez pas à notre triste sort…
Sans vous, les 99%, nous nous retrouverions…
comme Rolls sans Royce
comme Jaeger sans Lecoultre
comme les Champs sans Elysées
comme Nans sans Mouts[x]…incapables de nous débrouiller seuls !
L’herbe des golfs de notre paradis ne serait pas aussi verte sans votre sueur et vos larmes qui l’arrosent ! Nous aurions l’air de néanderthaliens hirsutes sans vos talents et soins attentionnés pour nos régimes de nababs et nos manucures sur mesure !
[ii] Réinterprétation libre inspirée par la chanson “Toi+Moi » de Grégoire
[iii] COP comme … « Comment On Profite ! », bien sûr
[iv] dans le domaine de la finance et de la gestion d’entreprise, le termeoffshore est utilisé pour désigner la création d’une entité juridique dans un autre pays que celui où se déroule l’activité, afin d’optimiser la fiscalité (paradis fiscal).
[v] Jour du dépassement de la Terre : calculée par le Global Footprint Network, la date du 2 août correspond à la date à laquelle l’humanité a consommé (empreinte écologique) l’ensemble des ressources que la Terre peut reconstituer en une année (biocapacité). Autrement dit : pour régénérer ce que l’humanité consomme aujourd’hui, il nous faudrait l’équivalent de “1,7 Terre” en termes de surface.
[vii] Elle avait appelé le jeu « The Landlord’s game »
[viii] CQFD : abréviation qui en mathématiques permet de donner le résultat d’une démonstration : « Ce Qu’il Fallait Démontrer »… ici nous pourrions tout aussi bien lire « Ce Que Finance Décide… »
[ix] Arturo Brachetti : célèbre illusionniste italien, passé maître dans l’art du transformisme
[x] Les deux géniaux créateurs et héros du quotidien d’une des seules téléréalités qui fait du bien à l’âme et au coeur, « Nus et culottés », qui a inspiré le titre de mon billet. Elle est diffusée depuis juillet 2012, sur France 5. Si vous n’êtes pas fan encore, découvrez-les vite, en replay.